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�Education:lafind unservice
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11heuresavecBernardToulemonde
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newsletter�LaToiledel �ducation
Radioscopiepage4
Dauphine,l universit�
L �cole, unservicepublic
quijoueą la grande
�cole,et ses masters
ą4 000eurosl ann�e
Psychologiepage9
en danger
Onl oublietrop
souvent,lar�ussite
scolairerepose sur
leplaisir
Orientationpage10
Form�un ande plus,
lenouvelenseignant
seraplus intellomais
moinsp�dago
Editorial
Aveux d �chec
Aujourd hui encore, du fait de son organi-
sation et de son financement, de la forma-
Dtion et du recrutement de ses ensei-
gnants, ou du nombre d �lŁves dont il est en charge, per-
sonne ne pr�tend que le systŁme scolaire fran�ais n est
plus un service public. En revanche, nombreux sont
ceux qui pointent les menaces que font peser sur lui sa
fa�on de r�pondre aux d�fis qu il affronte. A commen-
cer par la carte scolaire, suppos�e donner plus de � liber-
t� aux familles et qui favorise le priv� en d�stabilisant
nombre d �tablissements publics d�ją en grande diffi-
cult� ou qui le deviennent. Mais aussi en pr�tendant
pouvoir fonctionner mieux avec toujours moins d en-
seignants& de plus en plus performants dans leur disci-
pline mais moins form�s ą la transmettre ; en individua-
lisant son service, qui passe de � l �cole pour tous ą la
r�ussite de chacun ; en cr�ant  avec les meilleures
intentions  des voies r�serv�es pour les uns et les
autres : accŁs sp�cifique aux grandes �coles pour les
bons �lŁves de milieux d�favoris�s ; internats d excel-
lence pour les �lŁves m�ritants issus des quartiers diffi-
ciles ; �tablissements de r�insertion scolaire (ERS) pour
les �lŁves non m�ritants issus des męmes quartiers dif-
ficiles. Autant de signes qui montrent les �checs de
l �cole pour tous ą traiter ses problŁmes en amont. p
Marc Dupuis
Prochain num�ro avec � Le Monde du 12 octobre
BASTIEN VIV�S
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ą La Lettre de l �ducation
Cahier du � Monde N� 20417 dat� Mercredi 15 septembre 2010 - Ne peut ętre vendu s�par�ment
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2 EducationUnmoisd actualit� Mercredi 15 septembre 2010
Al honneur Des internatsą profil Manuels
Jean Tirole, chercheur ą l �cole Des internats nouveau genre, destin�s aux �lŁves m�ritants Une rentr�e sans manuel:
d �conomie de Toulouse, vient ou ą ceux qui posent des problŁmes de comportement dans la mise en place de la r�forme
d ętre r�compens� par les classes, commencent ą arriver pour pallier le manque global de la classe de seconde a pris de
Chronique
l universit� de Berkeley. de places dans les internats classiques. court les �diteurs scolaires.
Paradoxes
Analyse. Si l enseignement sup�- Analyse. La mode est aux inter- des internats de r�insertion pour Analyse. Peut-on enseigner sans
rieur et la recherche fran�aise font nats. Mais c est une mode trŁs ceux dont le pr�sident de la R�pu- manuels ? La mise en place ą la
de la figuration dans les classe- cibl�e. Pour pr�tendre ą la formu- blique ne veut plus dans les classes rentr�e 2010 des nouveaux pro-
ments internationaux, certaines le, il faut ou bien vouloir tra- ordinaires. Le 5 mai, le chef de grammes de la classe de seconde,
niches b�n�ficient d une r�puta- vailler et ne pas ętre dans des l Etat avait annonc� la mise en pla- li�e ą la r�forme des lyc�es, a pris Choisir son �cole, voilą qui fait ręver les
tion d excellence. C est le cas de conditions de r�ussite, ou bien ce de ce dispositif permettant d ac- de court les �diteurs scolaires. Le parents. Les sondages le montrent r�guliŁ-
l �cole d �conomie de Toulouse, empęcher ses camarades de tra- cueillir les �lŁves � perturbateurs d�lai d un an, n�cessaire ą l �labo- Drement : prŁs de trois quarts des familles
TSE, pour Toulouse School of Eco- vailler. Sinon, rien. de 13 ą 16 ans. ration d un manuel, s est trouv� soutiennent les mesures d assouplissement de la carte
nomics, renomm�e pour ses tra- Alors que les internats classiques Il les avait alors pr�sent�s comme r�duit ą quelques mois. DŁs juin, scolaire. Alors que, depuis la r�forme Darcos, ce d�sir
vaux en �conomie industrielle, h�bergeaient 11 % des �lŁves en des �lŁves � dont personne ne veut Isabelle Magnard, pr�sidente de du parent consommateur est devenu, au moins l�gale-
finance, micro-�conomie et �cono- 1970, 5,3 % en 1990, et 3,9 % seule- et qui mettent la pagaille dans les Savoir Livre, association qui r�u- ment, r�alit�, les Fran�ais sont-ils pass�s ą l acte ? Non.
m�trie. En remettant leur prix ą ment en 2006, des internats nou- �tablissements , ce qui est � injus- nit Belin, Bordas, Hachette, Selon le bilan pr�sent� en cette rentr�e par le ministŁre
Jean Tirole, nob�lisable aux yeux veau genre sont en train d �mer- te vis-ą-vis des autres , avait ajou- Hatier, Magnard et Nathan, de l �ducation, le premier choix des parents demeure ą
de ses pairs, l universit� de Berke- ger, au compte-gouttes. t�, quelques jours plus, tard Nico- annon�ait que les manuels scolai- une trŁs large majorit� l �tablissement du secteur.
ley et le Chicago Mercantile Onze internats d excellence ont las Sarkozy. Durant l �t�, les enchŁ- res, dans leur version papier, ne Comment expliquer ce paradoxe, que des recher-
Exchange Group valident la noto- ouvert leurs portes cette rentr�e. res sont mont�es et c est une �ving- seraient pas tous pręts en septem- ches ą l �tranger ont d�ją soulign� ? Tout d abord, il
ri�t� internationale d un labora- Destin�s aux bons �lŁves m�ri- taine de ces � �tablissements bre. Mais, qu en revanche, leur ver- n existe pas dans tous les contextes g�ographiques de
toire rattach� ą l universit� Tou- tants qui ne trouvent pas dans les adapt�s de r�insertion scolaire sion num�rique serait disponible quoi faire son march� �ducatif. Les villes, oł s organise
er
louse-I (Capitole). TSE figure au 1 quartiers difficiles oł ils r�sident qui devaient ętre cr��s � dŁs cette en ligne. Tout devrait rentrer dans une concurrence scolaire, sont un terrain plus propice
rang mondial en �conomie de l in- les conditions d une scolarit� r�us- rentr�e, alors que le pr�sident de l ordre en octobre. Interrog� sur que les campagnes. Seconde limite au choix de l �cole :
e er
formation et au 2 (1 europ�en) en sie, ces �tablissements proposent la R�publique en avait, ą l origine, ce rat� de la rentr�e, Philippe Tour- le systŁme ne parvient pas ą satisfaire toutes les
�conomie industrielle 2 900 places. D�sireux de commu- pr�vu une dizaine ą l horizon 2011. nier, secr�taire g�n�ral du demandes et ą remplir la promesse �lectorale, enjeu de
(www.econphd.net). Ses ensei- niquer sur cette mise en place, Dans les faits, seul un de ces �tablis- SNPDEN, syndicat majoritaire des cette r�forme. Pour la rentr�e 2010-2011, le taux de
gnants chercheurs ont notam- Nicolas Sarkozy s est d�plac� en sements vient d ouvrir ses portes ą chefs d �tablissement, d�clarait satisfaction des demandes de d�rogation ą l entr�e en
e de
ment �t� r�compens�s ą trois personne, jeudi 9 septembre, pour Nice, inaugur� par le ministre Luc lundi 30 ao�t : � Ce n est pas le pro- 6 et en 2 a encore recul� et atteint d�sormais 67 %.
reprises du prix Yrj�-Jahnsson qui inaugurer celui de Marly-le-Roi Chatel. En la matiŁre, rien ne sert blŁme majeur de la rentr�e. Un Mais, surtout, si les parents demeurent dans l �cole du
r�compense le meilleur �conomis- (Yvelines). de compter, il faut communi- manuel, certains l utilisent, secteur, c est tout simplement parce qu ils ne choisis-
te europ�en de moins de 45 ans. p A c�t� de ce dispositif, s ouvrent quer. p d autres ne l ouvrent pas. p sent pas l exil scolaire et sont attach�s ą l �tablisse-
ment de proximit�. Les demandes de d�rogation
concernent ą peine une famille sur dix, un chiffre en
trŁs l�gŁre hausse. Męme les familles boursiŁres, ą qui
l on promettait ainsi de sortir de leur ghetto urbain et
scolaire, n ont �t� que 8 % ą en faire la demande.
Inventaire ą la Pr�vert
La r�forme n est certes pas partout indolore : cer-
tains �tablissements accueillant des publics scolaires
trŁs d�favoris�s connaissent une h�morragie de leurs
effectifs. Plus marginalement, quelques �coles hup-
p�es accueillent une poign�e d �lŁves plus d�munis.
Mais, si les d�rogations et leurs impacts demeurent
pour l instant marginaux, c est bien parce que le choix
Pr�sente
de l �cole n est pas la premiŁre pr�occupation des
parents. Ce sont d abord les suppressions de postes
d enseignants qui les inquiŁtent depuis plusieurs
ann�es. A juste titre.
Au-delą des r�formes promues par le gouvernement
en cette rentr�e  11 internats d excellence, 53 �tablisse-
ments avec un policier r�f�rent, 10 �tablissements de
r�insertion scolaire, 124 �tablissements pratiquant � les
cours le matin et le sport l aprŁs-midi & , ce qui retient
leur attention, ce sont les 66 000 �tablissements fran-
�ais qui ont massivement perdu depuis trois ans quel-
que 50 000 postes. En derniŁre partie de quinquennat,
un inventaire ą la Pr�vert d exp�rimentations et des
r�formes sans impact sur le systŁme �ducatif ne peu-
vent tenir lieu de politique �ducative. p
Nathalie Mons, sociologue, sp�cialiste des
politiques �ducatives, universit� Paris-Est-MLV
ENTR�E GRATUITE L inspection g�n�rale
fustigele gouvernement
Les coupes budg�taires sont vis�es
es choix budg�taires du gou- situation actuelle est � d�ją diffici-
vernement dans l �ducation le. Le rapport note cependant que
Lnationale � pr�parent assez �leslyc�esont �t�pr�serv�saud�tri-
peu l avenir et sont susceptibles ment des collŁges.
Tout savoir pour choisir
decr�erdes�tensionsdansl ensei- Dans l enseignement primaire,
gnement secondaire. Ces propos les inspecteurs g�n�raux notent
sont sign�s par trois inspecteurs un � effet d aubaine li� ą la r�for-
g�n�raux, des hauts fonctionnai- me de la formation des ensei-
votre grande �cole
res qui s expriment habituelle- gnants, qui fait arriver simultan�-
ment de maniŁre beaucoup plus ment dans les classes les laur�ats
feutr�e. Ils sont issus d un rapport des concours 2009, aprŁs une
ElŁves en classe de premiŁre ou terminale, �lŁves de classes pr�pa, �tudiants bac + 2
qui devait rester confidentiel, mais ann�e de formation, et ceux de
a �t� r�v�l� vendredi 10 septembre 2010, directement affect�s sur le
ou niveau licence, parents d �lŁves, professeurs : venez d�couvrir les conf�rences,
par la presse. terrain. Le �surnombre ainsi cr��
Dat� de juillet, intitul� � SynthŁ- serait de 8 000. Le rapport insiste
programmes, admissions et d�bouch�s des �coles de commerce et d ing�nieurs.
se sur la pr�paration de la rentr�e n�anmoinssur lefaitquelanouvel-
scolaire 2010 , ce document a �t� le organisation de l �cole primaire
r�alis� par l inspection g�n�rale de (semainedequatre jours,accompa-
l administration de l �ducation gnement personnalis�, nouvelles
D�TAILS ET INVITATION SUR
nationale. Les trois inspecteurs �valuations nationales) est � entr�e
signataires, sans se prononcer sur dans les mS
urs.
www.salon-grandes-ecoles.com
le fond de la politique budg�taire, Enfin, le rapport se montre trŁs
constatent que les restrictions en critique sur les effets de la r�forme
cours � vont cr�er des tensions , du recrutement des professeurs,
męme si ce contexte � ne fait pas � une des difficult�s principales de
peserderisquesurlarentr�edesclas- la pr�paration de la rentr�e 2010 .
ses, qui a �t� trŁs bien pr�par�e . Luc Chatel se serait bien pass� de
cette mauvaise publicit�. Le minis-
�D�ją difficile tre de l �ducation a affirm�, diman-
S inqui�tant d une � situation che 12 septembre, sur RTL, qu il
tendue dans l enseignement secon- avait pr�par� la rentr�e en tenant
daire , du fait des suppressions de compte de ce rapport qui avait
postes, les auteurs du rapport pr�- pour vocation de l alerter � sur
voient, en 2011, une accentuation d �ventuelles difficult�s . � Nous
des difficult�s. Le remplacement sommes intervenus pour que la ren-
des professeurs absents va, selon tr�e se passe bien , a-t-il indiqu�. p
eux, � se d�grader , alors que la Luc C�delle
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Mercredi 15 septembre 2010 LefaitdumoisEducation 3
Professeurs:lesanciensenchargedesjeunes
14000enseignantssansformation,celarepr�senteuntravaild accompagnementsuppl�mentairepourlestuteurs
uelque 14,3 millions d �lŁves un bon emploi du temps, des clas- pour leur mutation ont d�ją �t� raient prendre ma place mais le ciennes, qui demande pour la cin- c�t� du ministŁre de l �ducation
et d �tudiants ont rejoint les ses faciles et un encadrement assu- � bloqu�s par les rectorats. La cir- poste a �t� attribu� ą un stagiaire , quiŁme ann�e cons�cutive ą partir, nationale, on reste nettement plus
Q
bancs des �coles, collŁges, r� par leurs collŁgues plus aguerris. culaire de janvier pr�conisait d �vi- explique-t-elle. s est vu contrainte de rester. �Je nuanc� sur le d�roulement de ces
lyc�es, ou sont en train de s instal- Emma Dufrenne ou Marc Clico- ter,� autantquefairesepeut,les�ta- Blocagedesmutationsdanscer- n arrive męme pas ą obtenir un col- mutations. � Je n ai pas le sentiment
ler dans les amphith��tres des uni- teaux sont de ceux-lą. Tous deux blissementslesplusdifficiles,notam- taines disciplines C est le cas en lŁge en ZEP, alors que personne ne que la situation soit bloqu�e. Tous
versit�s. Op�ration r�ussie si l ob- enseignent l anglais. � D abord, j ai ment ceux situ�s en RAR et ceux les lettres modernes dans la vaste aca- veut y aller a priori ! Ce n est pas une lesans,dessouhaitsnesontpascom-
e e
jectif minist�riel �tait de mettre un des classes de 6 et de 5 . Ensuite, j ai plus isol�s des lieux de formation . d�mie de Lille, qui accueille envi- question de barŁme, il n y a simple- bl�s , explique Josette Th�ophile,
enseignant devant chaque classe ; un tuteur dans ma discipline et PrŁs de 8 600 postes pr�empt�s, ron 600 stagiaires pour lesquels ment plus de postes ą pourvoir , directrice des ressources humai-
la suite, elle, s annonce un peu plus dans mon �tablissement , se c est suffisant pour gripper un sys- 400 postes ont �t� bloqu�s. Selon rappelle la jeune femme. nes.�Ilfauttrouverlemeilleur�qui-
tendue. D abord, il y a lą l inqui�tu- r�jouit la jeune fille de l acad�mie tŁme de mutation qui gŁre chaque Egalement titulaire en zone de libre pour cette ann�e de transition.
de des parents qui n ont pas envie de Lille, qui a aussi �t� re�ue par le ann�e 78 000 demandes. remplacement,maisdepuissix ans, Notre priorit�, c est la qualit� du ser-
Les jeunesprofesseurs
que leur enfant apprenne ą lire principal de son collŁge. D autantque cene sontpasn im- dans le Puy-de-D�me (acad�mie de vice �ducatif , ajoute-t-elle.
pour qui cette rentr�e
avec un enseignant qui �tait enco- Marc Clicoteaux enseigne, lui, porte quels postes. � Beaucoup ont Clermont-Ferrand, oł 127 stagiaires Dans une profession oł il �tait
re �tudiant au printemps. L arriv�e dans un lyc�e de l acad�mie de Cr�- �t�bloqu�sprŁsdescentresuniversi- sontattendus),Delphine,31ans,pro- admis qu il fallait en moyenne
sansfilet se passe bien
de 14 000 enseignants qui n ont teil. En sortant de son premier taires, lą oł les demandes de muta- fesseure de physique-chimie, �ne cinq ann�es pour rejoindre l aca-
re�u aucune formation p�dagogi- cours, avec une classe de seconde, tionsont les plus fortes. L accŁs ą cer- sont ceux qui ont un
voit pas d avenir . � J �tais en pre- d�mie de son choix, c est un chan-
que jette la suspicion sur les jeunes il estime avoir atteint son objec- taines villes devient impossible miŁre position pour un poste fixe gement tacite de la rŁgle du jeu.
� bon �tablissement
enseignants en g�n�ral. tif : � Les faire participer. J avais pour les professeurs , souligne qui se lib�rait mais le rectorat a Dans l esprit de nombreux ensei-
Des jeunes professeurs en posi- organis� une mise en scŁne pour Daniel Robin, secr�taire national repris ce poste pour l attribuer ą un gnants, cette assignation ą r�siden-
tion difficile Les nouveaux ensei- qu ils apprennent ą se conna�tre , du SNES. � Il n y a eu aucun poste Antoine Tresgots, aprŁs affectation stagiaire. Or c est le seul des envi- ce, doubl�e d une obligation
gnants, plac�s dans les classes sans raconte le d�butant. Sa grande dans les lyc�es de Tours , confirme des stagiaires et des professeurs rons, confie la jeune femme. d �pauler les jeunes, vient s ajou-
avoir re�u de formation pratique, crainte reste de se tromper sur le MichŁle Avignon, commissaire dont le poste a �t� supprim�, il ne Des personnes prioritaires, car ter ą la somme d heures suppl�-
ne d�missionneront pas en bloc. niveau des �lŁves. Une grande paritaire au SNES de Tours. restait aucun poste ą soumettre au reconnues comme travailleurs mentaires ą assurer depuis le non-
Ce m�tier, ils en ont longtemps inconnue pour lui. � J ai beaucoup Professeure d histoire-g�ogra- mouvement intra-acad�mique. handicap�s (500 personnes remplacement de la moiti� des
ręv�. Si leur arriv�e pr�matur�e les d id�es de s�quences d enseigne- phie dans un collŁge du centre-vil- Une situation in�dite. Une profes- mut�es en 2009), ne parviennent d�parts en retraite. p
met en danger, elle impose aussi ment. Mais pour �viter les erreurs le, elle libŁre son poste pour d�part seurede lettres, titulaire sur la zone pas non plus ą obtenir le poste Maryline Baumard
aux autres enseignants, plus che- d appr�ciation, je vais commencer ą la retraite. � Vingt collŁgues esp�- de remplacement de Douai-Valen- recommand� par le m�decin. Du et Julie Brafman
vronn�s, des contraintes fortes. en reprenant des s�quences pen-
Ont donc �t� cr��s des tuteurs qui, s�es par ma tutrice.
moyennant 2 000 euros de prime Les enseignants chevronn�s
annuelle, �paulent les arrivants. paient le prix fort C est bien s�r
Mais tous n en disposent pas. sur eux que repose l arriv�e r�ussie
Les jeunes pour qui cette rentr�e des plus jeunes. Un poids d autant
sans filet se passe bien sont ceux plus lourd que, dans le second
qui ont un � bon �tablissement, degr�, les postes qu ils convoitaient
La Seine-Saint-Denis puise dans son vivier de vacataires
Les moyens octroy�s pour l �co- d acad�mie a d� piocher dans
le primaire, en Seine-Saint- son vivier de vacataires.
Denis, n ont pas suffi ą rempla- Pour que ce systŁme d�ją en flux
cer 450 ma�tres qui ont obtenu tendu tienne, il faudra que les �pi-
leur mutation, 600 cong�s mater- d�mies hivernales arrivent aprŁs
nit�, et 300 postes laiss�s la Toussaint, date du retour des
vacants jusqu ą la Toussaint par 300 rempla�ants dans le vivier,
des jeunes stagiaires partis se une fois que les nouveaux ma�-
former. De ce fait, l inspecteur tres auront pris leur poste.
�Uneid�e trŁs flouedu
niveaudemes �lŁves
de
QU EST-CE qu un �lŁve de 2 ? Lors- d une jeune enseignante comme
que Marie Dugas a fait sa rentr�e, moi lorsqu aucun de vos �lŁves ne
le 2 septembre, comme professeu- r�pond ą vos questions. Vous vous
re d espagnol en lyc�e, elle n en demandez si c est par timidit� ou
avait aucune id�e. �Pour moi, il res- bien si votre cours est totalement
tait virtuel, ressemblant au mieux inadapt� , confie-t-elle en se rap-
es
ą l �lŁve-type ą qui s adressaient les pelant une s�ance avec ses 1 S. Sa
manuels de lyc�e que j avais r�cup�- courte exp�rience de classe l a d�ją
r�s la veille, raconte-t-elle. plac�e dans le second cas de figu-
Agr�g�e en juin, affect�e en re. � J ai vraiment une id�e trŁs
juillet dans l acad�mie de Cr�teil et floue du niveau de mes �lŁves.
le 20 ao�t dans un lyc�e de Seine- j avais pr�par� une compr�hen-
de
et-Marne, Marie Dugas se sent un sion orale pour une classe de 2 qui
peu l�ch�e par l institution. Jamais a �t� un fiasco complet. Je crois que
elle n �tait entr�e dans une classe mon texte �tait bien trop difficile.
de collŁge ou de lyc�e avant qu on Heureusement, ma pr�paration
lui confie ses 175 �lŁves. comportait aussi un travail sur
AprŁs deux semaines de cours, images et j ai pu rebondir lą-des-
elle s installe tant bien que mal sus, rapporte-t-elle. �a d�stabilise
dans son m�tier. Avec des hauts et comme n importe quel impr�vu
des bas, certes, mais avec le senti- dans la classe, et ce qui est compli-
ment qu elle avance. Et que, qu�, c est de r�ajuster sans que cela
depuis la veille de la rentr�e, elle a soit trop visible, afin de continuer
d�ją parcouru du chemin. �Le som- le cours.
meil m avait quitt�e plusieurs Pour op�rer ces ajustements et
nuits avant la rentr�e. J angoissais. bien d autres, la jeune enseignante
La pr�rentr�e, la visite de l �tablisse- compte sur les rendez-vous du lun-
ment n avaient pas vraiment chas- di qui sont organis�s dans l acad�-
s� mes craintes puisqu au contraire mie de Cr�teil. � Entendre que
elles avaient pris un visage. En deve- d autres jeunes ont les męmes sou-
nant r�el, mon lyc�e a commenc� ą cis que nous. Echanger fera tomber
focaliser mes craintes. Bien s�r, la un peu mon stress.
proviseure adjointe m avait rassu- A ce stress vient s ajouter une
r�e. J arrivais lą dans un �tablisse- �norme charge de travail ą fournir.
ment tranquille, j allais avoir un � J aurais d� avoir un service dimi-
bon emploi du temps, des classes nu� de deux heures mais je me
faciles& Il n empęche, le premier retrouve avec un service complet
matin a �t� difficile. augment� d une heure suppl�men-
taire. C est �norme, d autant que,
�Epuis�e mais heureuse lorsque je pr�pare une s�quence de
Marie Dugas avait tout bien pr�- travail qui va durer quelques cours,
par�. Des cours organis�s au milli- il me faut d�ją dix heures de tra- AUX COT�S DES ENSEIGNANTS DEPUIS PLUS DE 75 ANS.
mŁtre pour chaque classe. �Je suis vail , s inquiŁte-t-elle.
ressortie de cette premiŁre journ�e Une tutrice vient de lui ętre attri-
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moments difficiles. � Vous imagi- autorit�. p
nez ce qui se passe dans la tęte M. B.
0123
4 EducationRadioscopie Mercredi 15 septembre 2010
CYRILLE VEINER/MYOP POUR � LE MONDE
Desmasters
Dauphine,l universit�
ą4000 euros l ann�e
Les droits d entr�e en licence restent
quijoueąlagrande�cole
identiques aux autres universit�s
Paris-Dauphine est devenue une r�f�rence. Reste ą contrecarrer une image
lle l a fait ! AprŁs Sciences Po de faire payer des �tudiants pour
de �fac de riches et ą �tendre cette cr�dibilit� au-delą de nos frontiŁres
Paris, qui a instaur� depuis des formations qui leur permettent
Eplusieurs ann�es des frais d obtenir rapidement un emploi
d inscription progressifs �lev�s, ainsi qu une r�mun�ration impor-
l universit� Paris-Dauphine a mis tante , explique un professeur de
llevientjustedepasserlaqua- que les grandes �coles ! , corrige ann�edevingt-cinqlyc�espartenai- aujourd hui en d�veloppement, en place ą cette rentr�e des droits gestion. En math�matiques, droit
rantaine, et elle les porte bien. son pr�sident, Laurent Batsch. res de Seine-Saint-Denis et des ont marginalis� Dauphine. Et le d inscription pouvant atteindre ou informatique, les enseignants
EN�e aprŁs Mai-68 du d�sir Une universit� tout de męme Hauts-de-Seine oł des �tudiants choixdespartenairespotentielss a- 4 000 euros par an pour certains ont pr�f�r� jouer la s�curit� et
d Edgar Faure d innover, l universi- particuliŁre, puisqu elle reste enco- dauphinois proposent de la � mus- menuise& Pour l instant, Laurent de ses dipl�mes de master. On est s abstenir par � peur de perdre des
re
t� Paris-Dauphine est devenue re la seule ą pouvoir s�lectionner culationintellectuelle dŁs la 1 . Batsch parie sur un rapproche- loin des 237 euros l�gaux pour une �tudiants .
l une des r�f�rences universitaires ses �tudiants, gr�ce ą son statut de Si le pr�sident prend ą cS
ur cet- ment avec le consortium Paris inscription en master. � Dans le dipl�me que je dirige,
fran�aises en matiŁre d �conomie �grand�tablissement.C est�gale- te nouvelle politique, pour les uni- Sciences et Lettres (PSL), cr�� En 2008, l universit� avait tent� sp�cialis� sur la gestion d actifs, si
et de gestion, mais aussi, et c est ment une universit� qui compte autourdel Ecolenormalesup�rieu- de mettre en place une tarification le nombre de candidats a baiss� de
moins connu, en math�matiques. plus d �tudiants dans ses masters re et �galement de Chimie Paris- sp�cifique pour ses dipl�mes de 10 %, cela ne m a pas empęch� d en
� Dauphine est la
� Ann�e aprŁs ann�e, des anciens et doctorats qu en licence ! Tech. Dans le cadre des appels d of- licence. L Etat, suite ą une d�cision recruter d excellents , explique
preuve vivante que
dipl�m�s ont acc�d� ą des postes de Malgr� ces succŁs, Dauphine a fres du grand emprunt, PSL et Dau- du Conseil d Etat, avait retoqu� le ElyŁs Jouini, vice-pr�sident charg�
responsabilit� dans les entreprises encore de nombreux d�fis ą rele- phine devraient s associer sur des projet. Deux ans plus tard, Dauphi- de la recherche.
l universit� peut faire
ou la recherche, et Dauphine s est ver. A commencer par la composi- projets communs. Cette associa- ne r�serve ces augmentations ą cer- Dans le d�tail, les droits de scola-
mieux que les
install�e , r�sume Jean-Etienne tion sociale de son corps �tudiant. tion, diversement appr�ci�e en tains masters transform�s en rit� des 46 masters sont modul�s
Thys, le secr�taire g�n�ral de Dau- Install�e dans les quartiers chics de interne, a l int�ręt de rapprocher dipl�mes de grand �tablissement, en fonction des revenus de la
grandes�coles ! ,
phine Alumni, l association des l Ouestparisien,l universit�conser- des �tablissements ą la culture peu reconnus au grade de master. famille. Les �tudiants boursiers
Laurent Batsch
anciens de l universit�. ve une image de fac de riches. �loign�e.� Cela permettrait de cr�er sont admis gratuitement, tandis
pr�sident de l universit�
Elle a su cr�er un modŁle perfor- � Avec 51 % d enfants de cadres sup�- un ensemble pluridisciplinaire de �Consensus que la facture s �chelonne de 1 500
mant fait de p�dagogie par petits rieurs,nousaffichons lamęmecom- 15 000 �tudiants, soit la taille des Malgr� quelques remous, �un ą 4 000 euros par an pour les
groupeset deformationsg�n�ralis- position sociologique que les classes versitaires l inqui�tude majeure meilleures universit�s mondiales , consensus a �t� trouv� au niveau autres. En contrepartie, les �tu-
tes en licence. Puis, elle offre des pr�paratoires, se d�fend le pr�si- reste le devenir de Dauphine dans espŁre Laurent Batsch. des directeurs de master , assure diants obtiendront � plus de tuto-
masters trŁs en prise avec le mar- dent. Et contrairement ą cette ima- larecompositionparisienneactuel- Autre d�fi, plus complexe : l in- Laurent Batsch, le pr�sident de rat, une pr�paration aux diff�ren-
ch� du travail, gr�ce ą sa grande ge, nous recrutons davantage au le. Avec ses 9 000 �tudiants, voire ternational.� Dauphine manque de l universit�. � Ceux qui veulent les tes certifications professionnelles
proximit� avec les entreprises. Ce niveau national que dans le seul 11 000 avec la possible int�gration cr�dibilit�sur ceplan.Nilecorpspro- mettre en place peuvent le faire. Les et une augmentation du nombre
qui assure en retour des taux d in- triangle Auteuil-Neuilly-Passy. de l Institut d administration des fessoral ni l administration ne sont autres ne sont pas forc�s de le fai- des cours , reprend ElyŁs Jouini.
sertion confortables. Bref, des Pour contrecarrer cette image, entreprises de Paris (aujourd hui vraiment pręts , juge un cher- re , poursuit-il. R�sultat, 46 dipl�- Pour Dauphine, ces droits pour-
conditions qui rappellent le savoir- Dauphine a lanc� sa propre op�ra- rattach�e ą Paris-I), l universit� est cheur. Si les math�maticiens sont mes sur 88, essentiellement dans raient rapporter 4 millions d eu-
fairedesgrandes�colesdecommer- tion d �galit� des chances, avec un relativement petite et isol�e. Les reconnus,la r�putationdesgestion- les sp�cialit�s de gestion, finance ros. De quoi compl�ter le finance-
ce& � Dauphine est la preuve vivan- objectif : accueillir ą moyen terme trois p�les de recherche et d ensei- naires peine encore ą passer les ou management, sont d�sormais ment de l universit�. p
te que l universit� peut faire mieux 10 % des effectifs de premiŁre gnement sup�rieur parisiens, frontiŁres. � Beaucoup d actions payants. � Ce n est pas incoh�rent Ph. J.
sont men�es : des �changes, des
dipl�mes communs, voire la cr�a- En trente ans, elle a d�velopp� un statut d exception
tion d un �tablissement sigl� Dau-
Encadrementet pluridisciplinarit�
phine ą Tunis& Mais aucune strat�- Peu de licences, beaucoup de math�maticiens. Elle est 35e au
gie n a �t� d�finie et la politique de masters Dauphine forme un tiers classement de Shangha� en math�-
l universit� n est ni visible ni lisi- des docteurs en gestion que comp- matiques et compte 375 ensei-
ble, critique un autre professeur. te le pays. Ses 9 200 �tudiants gnants-chercheurs.
CONTRAIREMENT aux autres uni- sciences de la soci�t�, etc. �tudiants et des parents. �En obtenantl an dernier le label sont in�galement r�partis, puis-
versit�s, l �tablissement a exp�ri- La � marque Dauphine c est Mais ces conditions de travail Equis [une certification g�n�rale- que seuls 3000 sont dans les Une histoire r�cente En 1968, le
ment� dŁs les ann�es 1970 une aussi un enseignement par petits se m�ritent. Du fait d un nombre ment d�tenue par les �coles de deux premiŁres ann�es; la majori- ministre de l �ducation, Edgar
approche p�dagogique innovan- groupes de 25 ą 30 �tudiants. restreint de places, Dauphine a commerce], Dauphine attire d�sor- t� �tant en master et en doctorat. Faure, ouvre deux universit�s
te. L �tablissement a opt� pour un � Nous avons �t� contraints par les trŁs t�t s�lectionn� sur dossier. En mais le regard des universit�s �tran- exp�rimentales : Dauphine, dans
cursus assez g�n�raliste durant lieux, se rappelle Herv� Hamon, toute ill�galit� d abord en atten- gŁres, tempŁre Laurent Batsch. Une pluridisciplinarit� limi- les anciens locaux de l OTAN, et
les deux premiŁres ann�es. L �tu- �conomiste pr�sent depuis la cr�a- dant que la pratique soit l�galis�e C est une premiŁre �tape. La secon- t�eGestion, �conomie, droit, Vincennes, l actuelle Paris-VIII,
diant s y voit offrir un enseigne- tion. L ancien immeuble de en 2004. Depuis cette date, le suc- de, probablement en 2011, est la math�matiques, informatique, d�sormais install�e ą Saint-
ment centr� soit sur la gestion, l OTAN n offrait que des petites sal- cŁs de l institution ne se d�ment constitution d une alliance �troite sciences sociales, journalisme. Denis. Courant des ann�es 1970,
re
soit sur les math�matiques et l in- les. Nous avons donc d� limiter le pas. La moyenne de 1 et de termi- avec trois ou quatre partenai- Dauphine se sp�cialise en ges-
formatique. nombre de cours magistraux. nale des 800 �tudiants qui intŁ- res�trangers. Ajout�eąuneallian- Un m�daill� Fields Dauphine tion. En 2004, l universit� prend
AprŁs ces deux ann�es, il peut Ce taux d encadrement proche grent chaque ann�e l universit� a ce parisienne, Dauphine pourrait compte dans ses rangs le math�- le statut de grand �tablissement,
choisir sa sp�cialisation de licen- des classes pr�paratoires est un grimp� de 12,5 ą 14,5. p alors passer ą un nouveau palier. p maticien Pierre-Louis Lyons, et peut, de ce fait, s�lectionner
ce : gestion, droit et gestion, des atouts majeurs aux yeux des Ph. J. Philippe Jacqu� m�daille Fields 1994, le Nobel des ses �tudiants en toute l�galit�.
T�moignages:�Les profsnous poussaientą ętre cr�atifs
Camille amphi �tant extręmement limit�, regrette un peu. Fr�d�ric imp�rissable. C �tait une bonne je passais mes rendez-vous t�l�-
e
Moussard, j avais le sentiment d ętre tou- Mon meilleur souvenir reste ma Bedin, pr�paration ą l entreprise& Je me phoniques ą la cabine du 2 �tage,
26 ans, jours en TD. En somme, cela res- derniŁre ann�e d �tudes de marke- 46ans, rappelle aussi l option d informati- beaucoup moins bruyante que cel-
�tudiante semblait plus ą une grande �cole ting. J �tais dans une petite pro- directeur que, qui m a trŁs peu servi, et l op- le du hall d entr�e ! Pendant mon
�Je suis sor- qu ą une fac classique. Les cours et mo, les profs �taient trŁs proches g�n�ral tion de dactylographie, que dipl�me de gestion des institu-
tie de Dau- les professeurs �taient int�res- et nous poussaient ą ętre cr�atifs. � Je me sou- j aurais vraiment d� suivre ! Dau- tions culturelles, je reste marqu�
phine en sants et de bon niveau. En 2007, nous avons particip� ą viens avant phine est particulier, car j y ai lan- par les professionnels qui interve-
2007 avec un master 1 en marke- La vie associative �tait aussi trŁs un concours de communication. tout d ann�es studieuses& On c� mon entreprise d �v�nemen- naient, comme l ancien patron de
ting. De mes quatre ann�es pas- anim�e, ce qui ne g�tait rien. A Nous avons remport� la troisiŁme pointait en entrant en cours et on tiel, D�lires, qui de fusions en RTL, Jacques Rigaud. Des ann�es
s�es lą-bas, je me souviens avant l �poque, il y avait assez peu d �tu- place avec une mascotte-fleur en travaillait beaucoup. Ce sont les acquisitions est devenu Public Sys- inoubliables ! p
tout du nombre de travaux diri- diants �trangers et d �changes mousse. Elle tr�ne toujours ą Dau- travaux ą pr�parer en groupe qui tŁme et rassemble aujourd hui Propos recueillis par Ph. J.
g�s (TD) ! Le nombre de cours en internationaux offerts. �a, je le phine ! m ont laiss� le souvenir le plus 500 personnes. Entre deux cours, PHOTOS : DR
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Mercredi 15 septembre 2010 5
Dossier
D un �tablissement scolaire ą l autre, l enseignement varie.
Les remplacements ne sont pas assur�s de la męme maniŁre.
Au point que l id�e d une �galit� dans et par l �cole n a męme plus cours
L enseignementest-il
encoreunservicepublic?
Christian Bonrepaux
BASTIEN VIV�S
ortes in�galit�s entre �tablisse- me. Les officines priv�es s engouffrent comme bon lui semble, le priv� hors favoris�s mettent en place des strat�gies de l �ducation. Les parents d �lŁves, du
ments, concurrence de l ensei- dans la brŁche. Une soci�t� comme Acado- contrat constitue, lui, une authentique pri- afin d inscrire leurs enfants dans les moins ceux qui en ont les moyens intellec-
gnement priv�, d�veloppement mia repr�sente 38 % du soutien scolaire en vatisation de l enseignement. Mais avec ses meilleurs d entre eux. La tendance s est tuels ou financiers, sont encourag�s ą choi-
exponentiel des soci�t�s pri- collŁge, 28 % en lyc�e (source : Atlas des frac- 450 �coles et ses 47 000 �lŁves, rapport�s amplifi�e avec la d�gradation de l �tat g�n�- sir. Les ultralib�raux voudraient pousser
v�esdesoutienscolaire& L ensei- tures scolaires en France, �d. Autrement). aux 12 millions qui ont effectu� la rentr�e ral des �tablissements class�s en zone plus loin la logique par le biais du chŁque
Fgnement public est mis ą mal. Les entreprises de coaching scolaire, enco- 2010, il pŁse d un poids bien insignifiant. d �ducation prioritaire (ZEP). �ducation. Dans ce systŁme, aussi appel�
Chaque ann�e, environ 90 000 jeunes re marginales, sont charg�es de guider et Ce qui oblige ą conclure que comme service Car au lieu de corriger la tendance, le � vouchers , l Etat ne finance plus les �ta-
(prŁs de 8,5 % d une classe d �ge) issus dynamiser les parcours des jeunes& publicl �cole est moins menac�e parles vel- ministŁre de l �ducation nationale a mis blissements scolaires, mais les familles. Ce
d une formation initiale n obtiennent pas Face ą l �ducation de leurs enfants, les trŁs t�t en place des exp�rimentations d as- sont elles qui, en payant l inscription de
de dipl�me. Quelque 60000 quittent l �co- parents d �lŁves � ne considŁrent plus l �du- souplissement de cette sectorisation, leurs enfants dans le collŁge ou le lyc�e de
C est la loi de l offre
le sans qualification. Et ces moyennes mas- cation nationale comme incontournable, notamment dans les ann�es 1980, sous la leur choix, public ou priv�, financent son
quent de profondes disparit�s entre �ta- mais comme un  self-service public oł l on gauche. Pour l historien Claude LeliŁvre, les fonctionnement. C est la loi de l offre et de
et de la demande qui
blissements. Ce qui signifie que, dans cer- prend ą sa convenance en n h�sitant pas ą mesures prises en 2008 par Xavier Darcos, la demande qui r�git la fermeture, l agran-
taines zones, l �cole n offre que peu de setourner versl enseignement priv�, expli- ministre de l �ducation nationale, ne sont dissement ou la construction des �tablisse-
r�git la fermeture
chances de r�ussir. que M. Toulemonde. On estime aujour- donc pas en soi innovantes. � Ce qui est ments scolaires. On n en est pas lą, mais la
Mieux vaut fr�quenter un �tablisse- d hui que 40 % des �lŁves passent par le pri- nouveau, c est ce qui est pos� publique- tendance existe.
ou l agrandissement
ment situ� en centre-ville qu en banlieue, v�, entre la maternelle et la terminale. ment comme principe de base de fonction- Coauteur d un trŁs pol�mique Main bas-
parce que la continuit� du service public Depuis la loi Debr� de 1959, il est g�n�ra- nement de l �cole : gouverner l �ducation se sur l �cole publique (D�mopolis, 2008),
des �tablissements
n est pas partout une �vidence. Et que dans lement admis que l enseignement priv� plus par la demande que par la politique de Eddy Khaldi est męme persuad� de cette
certaines zones, le simple remplacement sous contrat, oblig� de respecter les pro- l Etat. C est le march� qui va trancher avec volont� de saperle service public de l �duca-
des enseignants se fait mal. grammes officiels et d employer des ensei- l�it�s du priv� que par des r�formes inter- cette incitation au mouvement donn�e aux tion de l int�rieur : � Le ministŁre de l �duca-
Inspecteur g�n�ral honoraire de l �duca- gnants ą la qualification �gale aux profes- nes qui la d�stabilisent. populations scolaires. C en est fini de tion nationale met en avant les problŁmes
tion nationale et ancien recteur, Bernard seurs du public, est associ� au service Cel