5.Les lettres modernes et l héritage des siccles précédents


5.Les lettres modernes et l'héritage des sičcles précédents

La philosophie, l'esthétique de l'śuvre de Proust ne peuvent cependant ętre extraits complčtement de leur époque :


Son style reste trčs particulier. Ses phrases, souvent longues et ŕ la construction complexe rappellent le style du duc de Saint-Simon, l'un des auteurs qu'il cite le plus souvent. Certaines nécessitent un certain effort de la part du lecteur pour distinguer leur structure et donc leur sens précis. Ses contemporains témoignent que c'était ŕ peu prčs la langue parlée de l'auteur.
Ce style particulier traduit une volonté de saisir la réalité dans toutes ses dimensions, dans toutes ses perceptions possibles, dans toutes les facettes du prisme des différents intervenants.

On rejoint les préoccupations des impressionnistes : la réalité n'a de sens qu'ŕ travers la perception, réelle ou imaginaire, qu'en a le sujet.
Le prisme n'est pas uniquement celui des différents acteurs, mais il est également celui de l'auteur qui se trouve dans différents angles de vue avec le temps qui passe, le point de vue du moment présent, le point de vue du moment passé, le point de vue du moment passé tel qu'il le revit au présent.
L'śuvre ne se limite pas ŕ cette dimension psychologique et introspective, mais analyse aussi, d'une maničre souvent impitoyable, la société de son temps : opposition entre la sphčre aristocratique des Guermantes et la bourgeoisie parvenue des Verdurin, auxquelles il faut ajouter le monde des domestiques représenté par Françoise. Au fil des tomes, l'śuvre reflčte l'histoire de son temps, depuis les controverses de l'affaire Dreyfus jusqu'ŕ la guerre de 1914-1918.

Proust a Saint-Simon: Marcel Proust a été un admirateur fervent du mémorialiste, dont il a d'ailleurs fait un long et savoureux pastiche (Pastiches et mélanges, 1919). L'évocation dans « Ŕ la recherche du temps perdu » des salons aristocratiques du début du xxe sičcle doit autant aux souvenirs mondains de Proust lui-męme qu'aux scčnes de la cour de Louis XIV qu'il avait lues dans Saint-Simon, trčs souvent cité dans le roman, notamment lors des passages oů apparaît le personnage haut en couleurs du baron de Charlus. Proust a aussi cherché ŕ recréer dans ces passages une certaine maničre de parler que Saint-Simon appelait, mais sans donner d'exemples, l'« esprit Mortemart », du nom d'une grande famille noble ŕ laquelle appartenait la marquise de Montespan : « [...] une éloquence naturelle, une justesse d'expression, une singularité dans le choix des termes qui coulait de source et qui surprenait toujours, avec ce tour particulier ŕ Mme de Montespan et ŕ ses sśurs, et qui n'a passé qu'aux personnes de sa familiarité ou qu'elle avait élevées. » (caractčre de Mme la duchesse d'Orléans5). Proust chercha ŕ illustrer cet esprit ŕ travers son personnage de la duchesse de Guermantes, sans d'ailleurs ętre pleinement satisfait du résultat. Mais de maničre plus profonde, Proust a été fasciné par la réussite du projet littéraire de Saint-Simon, qui ressuscite par l'écriture un monde disparu depuis trente ans : comme le duc-mémorialiste, le narrateur de la Recherche comprend sur le tard que les déceptions de la vie et la certitude de la mort peuvent ętre transcendées par la littérature.

« Ŕ la recherche du temps perdu » :

- « Comedie humaine » de Balzac- Honoré de Balzac emploie une méthode que Marcel Proust appelait « l'éclairage rétrospectif » ŕ savoir : le passé d'un personnage n'est révélé que longtemps aprčs sa présentation, ce qui donne un souffle de vie et un supplément de mystčre ŕ ses romans et nouvelles. Jacques Collin, apparu dans le Pčre Goriot, se précise sous le nom de l'abbé Carlos Herrera dans Splendeurs et misčres des courtisanes. La vicomtesse de Beauséant dont on voit le triste échec dans la Femme abandonnée aura été une séductrice tout au long de la Comédie humaine. La princesse de Cadignan (autrement appelée Diane de Maufrigneuse dans les Secrets de la princesse de Cadignan), ne cesse d'ętre précisée, montrée sous tous les angles, męme celui le plus généreux et inattendu dans le Cabinet des Antiques.

Montaigne, Stendhal et Flaubert - influences sur Proust
« A la recherche du temps perdu »:
- la verité = essence des choses - (le réalisme chez Stendhal se fait aussi réalisme subjectif sans que cela soit une contradiction. Par réalisme subjectif on entend un des procédés fondamentaux de la conduite du récit chez Stendhal)
- subjectivité - monde se multiplie par l'art (realisme subjective chez Stendhal)
- l'art - la communication eternelle ŕ travers des siecles, le cult de l'art - pour retrouver l'essence de la vie humaine 
- le roman methodologique
- le roman psychologique (roman considéré comme un univers qui trouve son aboutissement. C'est aussi la continuation d'une certaine tradition du roman d'analyse psychologique. Ce roman marque aussi une rupture avec la conception traditionnelle du temps romanesque inspirée de l'Histoire )
- ni confession, ni memoires, vie a travers la conscience 
- analyse des images que que ;'homme se fait du monde
- roman = memoire, le roman proustien = le roman de la memoire
- le retour au passee, les retrospections, mais Proust ne quitte pas le présent, le passé est revecu, présent et passé - instruments nécessaires pour restituer l'essence des choses
- modification de perspective,
- discontinuité du récit, coupe de reflexion, des observations (Michel de Montaigne)
- rejet de récit fonde sur la causalite et finalité
- pas d'intrigue, pas de progression dramatique
- description des lieux qu'il connais (l'ingluence du Balzac - Balzac utilise aussi le principe du narrateur, comme si l'auteur du roman reproduisait le récit que lui aurait fait quelqu'un d'autre. Cela permet une mise en perspective de plusieurs lieux ŕ la fois élargissant ainsi le panorama avec des histoires dans l'histoire (récits enchâssés). Balzac part de l'environnement immédiat du narrateur (salon, auberge, campagne), et il déroule le fil de son récit avec des retours et des questions posés au narrateur par les personnages qui l'entourent, introduisant suspense ou remarques philosophiques. Le médecin Horace Bianchon est le narrateur de la Grande Bretčche, le journaliste et écrivain Émile Blondet est témoin et narrateur intermittent dans le Cabinet des Antiques, Hermann, un négociant allemand, est le narrateur et le décrypteur du crime de L'Auberge rouge.)
- le style - pas question de technique mais une vision
- metaphore - equivalent stylistique de l'experience psychologique de la memoire involuntaire
- l'introspection - la connaissance de soi (chez Montaigne)
- l'état de mi-sommeil, mi-reveille
- analyse précise et mineusieuse de sensations de la mémoire involuntaire
- le mécanisme psychologique - l'anticipation

SURREALISME- Rimbaud et Laureamant- les précurseurs du surrealisme

Les précurseurs du surrealisme :

-Lautréamont (1846-1870)

Isidore Ducasse, prétendument Comte de Lautréamont, fut le premier et le plus en vue des précurseurs littéraires du surréalisme, qu'il a inspirés par des juxtapositions aussi inattendues que "la rencontre fortuite d'un parapluie et d'une machine à coudre sur une table d'opération". Suite aux avancées réalisés dans les sciences par Darwin et Auguste Comte, Lautréamont vit la littérature et l'art comme une tentative pour affronter, voire résoudre, la contradiction que l'homme, ce "singe sublime", découvre lui-męme entre la finitude du monde et son aspiration innée vers l'infini.

-Arthur Rimbaud (1854-1891)

"Le poète est un vrai voleur de feu."

Symboliste, auteur de deux recueils de poésies en prose, Une saison en enfer (1873) et Illuminations (écrit en 1875, voire plus tôt, édité en 1886). A 16 ans, il condamnait toute la poésie française en tant que "prose rimée" et même rejetait son héros Baudelaire pour être trop consciemment artiste ; dans sa célèbre "lettre du voyant", il préconisait "le dérèglement de tous les sens" comme le premier pas pour devenir un vrai voyant. Par sa formule "JE est un autre," Rimbaud préfigurait la conception surréaliste du poète considéré comme "modeste machine d'enregistrement" ; il proclamait que le poète doit se mettre en retrait pour observer le déroulement de ses pensées, permettant à la poésie de se développer par elle-même. A 21ans, Rimbaud considérait l'écriture comme un échec et l'abandonnait en faveur de l'aventure réelle une aventure en l'occurrence malheureuse et légendaire.

En bref: RIMBAUD: Buntownik, nihilista uczuciowy i intelektualny, szuka lepszego świata niż ten, który go otacza. Statek pijany to wizja wielkiej podróży w nieznane, w świat wyczarowany marzeniem, wizja nadziei i wizja klęski

Surréalisme : en 1924, se constitue autour d'André Breton et de ses amis un mouvement poétique qui s'étendra très vite à tous les arts. Son ambition est de libérer l'artiste de toutes les contraintes imposées par le goût et la raison. La poésie sera désormais une plongée dans l'inconscient dont elle transcrira les messages les plus insolites et les plus imagés en l'absence de tout contrôle et de toute préoccupation esthétique ou morale. Pour atteindre ce but, les Surréalistes ont pratiqué en particulier l'écriture automatique qui consiste à écrire spontanément tout ce qui se présente à l'esprit sans aucune intervention de la volonté. Les cadavres deviennent exquis, les revolvers ont des cheveux blancs. On atteint alors un monde surréel.

Le surréalisme est un mouvement littéraire et artistique né après la Première Guerre mondiale ; ce mouvement succède au dadaïsme. Ce mouvement repose sur le refus de toutes les constructions logiques de l'esprit et sur les valeurs de l'irrationnel, de l'absurde, du rêve, du désir et de la révolte.

Le mouvement surréaliste repose donc sur la volonté de libérer l'homme des morales qui le contraignent et des académismes qui l'empêchent d'agir, c'est-à-dire nuisent à la force créatrice.
Souvent, les écrivains surréalistes se libèrent de la contrainte du sens dans leurs productions littéraires ; c'est ainsi que le groupe surréaliste s'adonnait au jeu du « cadavre exquis », jeu qui consiste à écrire des phrases « au hasard, chaque participant donnant un seul élément de phrase […] sans connaître les autres »

De même, dans la peinture, René Magritte joue souvent sur le décalage entre le titre et le sujet représenté.
Le mouvement a aussi une dimension politique : l'art est considéré comme un moyen de « changer la vie ». D'où l'adhésion au Parti communiste du groupe surréaliste.
Le mouvement est défini par André Breton dans le Manifeste du surréalisme, publié en 1924. Parmi les écrivains surréalistes, on peut citer Louis Aragon (1897-1982), Paul Éluard (1895-1952), Philippe Soupault (1897-1991), Robert Desnos (1900-1945), Antonin Artaud (1896-1946) ou encore Georges Bataille (1897-1962).

Parmi les peintres, citons Max Ernst, Salvador Dalí, René Magritte et Juan Miró, Picasso.

Paul Claudel - Le poète, héritier de Rimbaud et de Mallarmé, pratiquait une poésie affranchie des conventions classiques (vers libres). Le roman prolifère. La biographie et l'essai sont plus fréquents.

Jules Romains écrit en 1923 une comédie satirique dans la tradition de Molière, « Knock », où il dénonce le charlatanisme de certains médecins et la crédulité des patients.

Le "mouvement symboliste" se développe en France à partir des années 1880. Basé sur les idées de Richard Wagner, ce mouvement prône la "déthéâtralisation", c'est-à-dire l'abandon de tous les artifices techniques, auxquelles doit se substituer une spiritualité émanant du texte et de l'interprétation. Dans les années 1890-1900, les pièces de Maurice Maeterlinck (Pelléas et Mélisande) ou de Paul Claudel, ainsi que certaines pièces d'Anton Tchekhov, Henrik Ibsen ou August Strindberg illustrent parfaitement cette tendance.

La reprise des mythes antiques. Entre les années 1920 et le début des années 1950, pour exprimer leurs inquiétudes, certains auteurs puisent leur inspiration dans les mythes gréco-romains qu'ils transposent dans le monde de leur époque : Cocteau dans La Machine infernale (1933) (mythe de la liberté au nieveau de l'inceste, le mythe de la persécution) et Anouilh dans Antigone (1944) (fragment de citations de Sophocle ; mais ici) s'inspirent du mythe d'OEdipe ; Giraudoux dans La Guerre de Troie n'aura pas lieu (1935) s'inspire de la guerre de Troie. La reprise du mythe antique permet d'exprimer les interrogations profondes de l'homme dans le contexte moderne (guerres, exclusions, barbaries, perte des valeurs…) et conduit à une réflexion sur le tragique de la condition humaine.

Theatrum mundi : dimension - théologique (Dieu qui nous donne le role) et idéologique (roi comme représentant du Dieu) ; l'aspect social - role à jouer dans la société ; réflexion métalittéraire - la réflexion sur le théâtre / la magie du théâtre. „Illusion comique” - Corneille : XIX siècle - démonstration de l'artifice du théâtre.

Giraudoux - « Electre » (1937) - mythologie grecque, myth et tragédie de Sophocle intitulée aussi « Electre » (soeur d'Oreste, fille d'Agamemnon)

Sartre - « Les mouches » (1943) - Il prend racine à l'intérieur du mythe grec antique des Atrides pour développer une conception philosophique de la tragédie mettant fin aux sanglants combats des fils d'Atrée.

Jean Anouilh - « Médée » (1953) ; « Oedipe ou le roi boiteux » (1986)

A partir de 1945 : tradition et Nouveau théâtre

La tradition classique. Henri de Montherlant (1895-1972) renoue avec l'esthétique du théâtre classique, tant au niveau de l'intrigue que des personnages : héros en quête d'absolu déchirés par les contradictions, tel Ferrante dans La Reine morte (1942).

De plus, la parodie des grands mythes littéraires :

« La Mort du docteur Faust » (1925) de Michel de Ghelderode

« Le Livre de Christophe Colomb » - Paul Claudel, publié en 1933, un drame lyrique en deux parties.

« Don Juan » (1955) Michel de Ghelderode



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