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632 UN DEBAT : LES MENTAUTES COLLECTIYES 2

arts majeurs: l’architecture, la sciilpture, la peinture, le thćatre, la litte-

rature----Mais ces crćations reprćsentent la cultwe de la classe dominantę

& 1’intćrieur d’une socićtć arrivee & un certain degre d’evolution, soumise & une idćologie dirigće et imposće par la force dirigeante. C’est pourąuoi Pinterprćtation de 1’histoire par le prisme de cette ideologie nous en donnę une image morcelće. Et cela d’autant plus parce que 1’idóologie ćtant un processus faussement conscient, les vćritables forces motrices qui le mettent en marche restent cachćes 1 2. C’est ainsi que plus d’une f ois un acte apparait comme un produit d’une idće qui en rćalite n’a pas constituć sa cause, et 1’idćologie de la classe dominantę, plus d’une fois, a ćtć intć-ressće de crćer de pareilles confu,sions, pour imposer un certain cours aux ćvćnements.

Si l’on admet par la notion de culture la spiritualitć toute entićre — exprimće sous les aspeets les plus varićs — la connaissance des valeurs et leur intćgration dans le sensible humain, autrement dit la naturę humanisee3, on constatera que les mentalitćs collectires, populaires,. reflettent plus fidelement la pliysionomie d’une civilisation prise sous 1’aspect de l’expćrience accumulće et celui de la vie quotidienne. Par consćquent, la culture apparait comme rćsuitat d’une participation collective apparte-nant au patrimoine social et ne dćpendant pas du caprice d’un individu, d’un certain cercie d’intellectuels, ou d’un facteur dirigeant4. En tant que produit des mentalitćs collectives, la culture doit etre considerće dans son etroite connexion avec la civilisation au milieu de laquelle elle s’est crće et śk, laquelle elle est tributaire, et vice-versa, la civi!isation doit etre regar-dće par le prisme de ces mentalitćs.

Par exemple, au Moyen-Age, le phćnomćne de croisade et surtout la croisade des enfants, ne peut pas etre compris par des explications d’ordre politique ni par 1’idćologie de la curie romaine. Le papę Urbaine II liii -meme a ćtć surpris par 1\ cho que son sermon a eu parmi les masses, et la. croisade des enfants a ćtć dćsavouće par 1’ćglise; pourtant elle s’est mani-festće. Mais la croisade rćpondait & des form es communautaires de vie et śk, une conception, d’ailleurs plus ancienne encore, concernant le rapport divinitć-homme, transposć dans ce temps lik dans des formes clirćtienne:>; on croyait qre par le sacrifice collectif — surtout des etre innocents — on. pouvait imprimer & l’existence un certain cours, conformćment aux con-ditions socio-ćconomiques du Xle siecle. Le caractere sacić de la royautć,. la croyance au «bon souverain '> tous les deux, formes de 1’idćologie fćodale, ont une origine plus ćloignće, de la pćriode prććtatique lorsque l’institution de la royautć ćtait considćrće comme une quintessence de la continuitć des peuples, et ses fonctions dćrivaient de son caractere patronal. De 12t, le rituel spćcifique pour l’enterretneut des rois, maintenu jusque dans le B s Moyen Age. Lorsque Charles Quint concevait en 1522 une alliance avec le papę Adrien VI et le roi d’Angleterre Henri VIII dans. les termes d’une trinitć sacrće, appaiennnent il n’y . v it aucun rapport

1

* Fr. Fngels, Scrisoare cutre Afchring (14 fulic 1893) in Operc atese, \ol. II, Bucureęti,.

2

1967, p. 469.

3

A. Tilnase, CuUurfi $i Civiliza{(e, Bucureętl, 1977, p. 9.

4

6 H. I. Marrou, Christiana Tempora, Milanges (Thistoire d'archtologie, cTóplgraphic et de palrisiigue, Romę, 1978, p. 15.



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