323354464

323354464



S’il est vrai que le commerce du livre ne peut etre analyse sous le seul angle economique, il faut toutefois reconnaTtre que les exemples dont on dispose tendent a refuter ce principe de perequa-tion. Une visite recente a Gand en Belgique nous montre que, depuis la fin du prix impose et le developpement du discount, d’anciennes librairies generales ont survecu en se specialisant sur des creneaux plus etroits de livres « difficiles » : littera-ture de qualite en langue franęaise ou neerlandaise, litterature et manuels de langues des pays latins. Ecalle 1 a emis Fhypothese que Finstauration du prix unique en France a pu inverser le mouvement de specialisation qui s’etait amorce et affecte de faęon negative les ventes de livres « difficiles ».

II est a craindre que le debat sur les livres « difficiles » (Fargument « culturel ») obscurcisse une discussion portant sur des elements plus concrets et plus concluants. Quant bien meme on pourrait etablir que le prix impose permet ce mecanisme de pere-quation, Fargument pourrait etre retourne, comme cela a ete le cas en Australie, ou il a ete reproche a la perequation d’interferer avec le bon fonctionne-ment du prix comme mecanisme d'allocation des ressources aux choix du consommateur. Dans le climat de liberalisme actuel, Fhostilite pourrait etre encore plus marquee.

Autre grief exprime contrę la perequation: on pourrait lassimiler a une subvention des categories culturellement defavorisees aux categories les plus favorisees. Enfin, en rencherissant le prix des ouvra-ges de lecture facile, elle constitue un frein au developpement de la lecture.

Largumentation culturelle n’est pas pertinente dans le cadre d’une evaluation economique du NBA. Bien que Fon constate que bon nombre de libraires, pour ne pas dire la majorite, ne sont pas mus par les seules motivation$ commeciales. le raisonnement qui consiste a dire que le prix impose autorise une perequation entre les titres est equivoque et ne semble pas corrobore par les observations sur le terrain. Quand bien meme il le serait, les economis-tes liberaux et leurs adeptes politiques y verraient motif suffisant dabrogation du systeme.

3 ELEMENTS EMPIRIQUES ET STATISTIQUES

3.1 Mesure de la concurrence par les pńx

Les elements cites ont ete recueillis lors de visites en Australie, au Canada (anglais et franęais), aux Etats-Unis et en Belgique (wallonne et flamande), quatre pays ou le prix impose est illegal.

a) Niveau et types de rabais

Dans tous ces pays, les ventes au prix fort consti-tuent Fessentiel du chiffre d affaires. Selon The Economist, 22 % des ouvrages vendus aux USA en 1985 beneficiaient d’un rabais 2. L’article ne precise pas si ce chiffre inclut les livres scolaires (les ecoles beneficient de remises systematiques) et les soldes; mais s’il est exact, cela signifie que 78% des ouvrages sont vendus au prix fort, cest-a-dire un peu plus que les taux generalement observes pour les produits non soumis au prix impose, comme les disques, les peintures d’interieur et les aliments en conserve.

Les rabais peuvent etre consentis sous differentes formes:

1)    Rabais de 10 a 25 % sur certains best-sellers, afin dattirer lesclientsdans les librairies ou lesautres livres sont vendus au prix fort. La meme politi-que est suivie par les supermarches belges, ou on observe que la plupart des titres sont vendus a des prix au moins aussi eleves que les prix conseilles par les editeurs ou les distributeurs.

2)    Offres speciales sur les titres courants (diction-naires, livres lies a Factualite, etc.) qui s’accom-pagnent souvent de remises exceptionnelles des editeurs. Ces offres peuvent etre proposees par des points de vente tres differents: librairies, grands magasins ou supermarches haut de gammę. II convient de souligner que la quasi-totalite des librairies independantes visitees dans 3 de ces pays pratiquent a Foccasion ce type doperations, alors qu’ils se declarent favorables au prix impose!

3)    Soldes sur les invendus. Cette technique est plus rarement utilisee en Australie et en Amerique du

2. « Business Brief», The Economist, 27-4-85.


17

1

F. Ecallc, «Une evaluation de la loi du lOaout 1981

2

relative au pńx du livre », Śconomie et Preuision, ne 86. 1989.



Wyszukiwarka

Podobne podstrony:
cień u. II est vrai qu’ensuite le prefixe i renfennait la voyelle i, mais au debufc il y avait ici l
119 centrale et orientale527. En effet, il est estime que le Securitate comptait plus de 75 000 memb
Cc qui rcstc au;ourd’hui, c’cst la prćsencc des prisonnicrs dans Ics proces. Car il est faux que nou
Ren Magritte Qu Est Ce Que Le Surr alisme ANDRE BRETON QU’EST-CE QUE LESURREALISME • INI H( NRIOUI
cas, il ne peut n etre que prophete, un orateur de futur. Lier 1 astrologie a la prophetie, c est do
226 moins par rapport aux Rotiferes. II est vrai, que les conclusions, basees sur des materiaux conc
La culpabilite de Grotius est donc bien grandę aux yeux de Bossuet, et ne peut etre expiee que par l
76 Dejau Dimitrijević-Rufu 6 exceptionnelle: il ne peut etre tue a la guerre. Cette croyance es
22 (582) J — Est-ce que vous . — Non, nous_________ 2 — Tu ne............... 3 — C?u est-ce qu e//e.
Pour assurer la cessation du harcelement, I mployeur peut etre appele a prendre des sanctions. La lo
32 “la connaissance des causes ne peut etre transfśrśe de la justice seigneuriale a la justice du ro
I II va de soi que dans un article on ne peut pas evoquer toutes les formes plus importantes des con
63 La commćmoration des seigneurs Fraser. en tant que batisseurs de la region, ne pourrait pas passe

więcej podobnych podstron