vail du fiel dans mon cocur cl c’csl commc si je m‘en protegcais avcc... un parapluic du diable sur la tćie!
je !’ai revu Ic Icndcmain soir, Maurice, de 1‘autre cole d'une viire. II portait scs grnnds bas drabes, ses barniques au bout du ncz, l*air en furie, mc chcrchant descsperement des >eux. 1‘ćtais soni de ma cachc comme un coucou sort de rhorloge. Ouand il m'a aperęu, il osi devenu vcrt de ragę et toul ce que j*ai vu, c'esl son poing fermo qu’il se promcftait de mc mcilrc sur le ncz. Crampć en dcux, je riais, riais... en lui faisant la grimacc. II ćtait si en colćre, si en maudil, quc j’ai pu lirę sur scs lćvres: «T’as pas fini avcc moi, les os!» Ce ó quoi j'ai repondu de la memc manierę, sans prononcer les mots: «Va chier... les barniqucs!»
Ce memc soir, je nTetais endormi paisiblc-ment, sans Ic moindre remords. |e n‘avais pcut-elre pas la conscicnce en paix, mais j*ćtais fier de moi. dans mon cocur dcvcnu dc pierre. La |'voulais qu*tu vois ce qu‘clle m*avait fait. Sans ęa. Maurice, lu m’aurais jamais cru. Elle 1'auraii dii: «Tu vois bien qui s'pense encore cache der-riere nolrc radio a s’faire des programmcs!>*
|c l’avais attendri, je l*avais ćmu, les borni-ques! A tel point qu‘il avait oublie sa vengeance contrę moi pour s*en prendre aux soeurs.
— As-tu vu la face de singe de la Clouałre? Bete comme ses pieds, la vachc! As-tu vu c’qu'elle fait aux «pisseux?» C’est pas normal, ęa. Pis, on fait travaillcr les enfants comme des «bcus!» Mćmc si y*cn o qui sont gros comme des allumcttcs...
— On t'a affccte a quoi, Maurice?
— Au rćfectoire, viargc! |’lave d’la vaisselle sans arrćt, j’vidc la mardc des assiettes.
— Moi, j*suis au dortoir. |*ai mol dans l’dos a forcc de polir des barreaux d’lits.
— As-tu goutć a la łćte a fromage? |*ai nian-quć d*rcnvoyer dans mon assiette!
— Pis, quand on s’levc le matin, c*cst assez
roiHo • IrnmuH n*»e9
avec une brique et un fanal, la merc. La visite de Ican-Picrre avait ete d*assez courte durec. Le temps de s‘informer de notre bien-ćtre. le temps d*entendre nos jeremiodes et les blasphemes de Maurice et il ćtait reparti en nous passant la main sur la tete tout en nous disant:
— Encore quc!ques semaines et cc sera Noel. C‘cst pas la mer a boire!
— Ca pnrait que c*cst pas toi qui es icittc, le grand! lui
avoit retorquć Maurice, rouge de colere.
lean-Pierre avait fait dc son mieux pour nous encourager en ajoutant quc notre «sacrifice» avait allćgć les maux de tete de la mćre. Comme si notre depart equivalait u une Mudclon ou bien une Scdozan!
— Elle va etre la dimanche prochain. mais faites-la pas dam ner. Cc serait assez pour qu*cllc ne revicnne pas avant un mois.
Maurice et moi ćtions remontćs avec notre sac de provisions sous Ic bras. Que pouvions-
nniis fnir<»? A 8 »■! Q n»u n In mori-i <l*» <•••»