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17 COMPTES RENDUS 389

le lieu et le moment de son ćlaboration. Le philologue ne tentera donc pas d*ćtablir le tcxte du prototype. Une telle tentative ne saura aboutir ąu'k Tćlaboration d’un texte artificiel, plus ou moins arbitraire, accompagnć d’un appareil critiąue excessif, dćpassant parfois le texte mćme de l’ceuvre. 11 doit ćtablir seulement les familles de manuscnts et les liens de parentó entre celles-ci, il doit refaire autant qu’il est possible 1’histoire du texte, identificr les sources des augmentations du texte et constater les suppressions. Vient ensuite 1’ćtude d*histoire cultu-relle : chaąue version sera interprćtće en tant qu,expression d’une mentalitć. La methode nous semble justifiće au moins d’un point de vue strictement philologique. Quant k Thistoire des mentalitćs, il nous semble que les diffćrences entre les versions du roman nćo-grec sont peu relevantes en cette direction. 11 y a, sans doute, dans chaque version du roman des ćcho> du milieu dans lequel elle a ćtć ćlaborće. lis ont un caractćre accessoire. Un seul changement es;en-tiel s’est produit, k notre avis, dans le texte du roman au cours des siecles : c*est sa christiani-sation.

Aprćs avoir fait Thistoire du texte de la version en prose du roman nćo-grec d’Alcxandre, G. Vćloudis ćtudie de la meme manierę, la version en vers du roman, le poćme neo-grec sur Alexandre connu aussi sous le nom de ‘Pip-aSa. 11 n’y a qu*une seule rćdaction manuscrite du poćme, le Cod. Meteor. 445, datant du XVle óićcle. De la mćme ćpoque est V editio princeps (Venise, 1529). Les deux versions ont un prototype commun. 11 y a 14 ćditions du poćme, la dernićre de 1805. Vćloudis prćpare une ćdition du Cod. Meteor. 445. On a cru que le poćme nćo-grec est une traduction du poćme italien sur Alexandre (Venise, 1512). Yćloudis prouve que 1’hypotlićse est peu fondćc. Lc poćme a eu un modele nćo-grec en prose, une version des $uXXdć8a. La datę de son ćlaboration serait 1500. L’auteur — Marcos Depharanas. Sur ce point Tauteur reprend, avec des arguments nouveaux, la thćse d'E. Legrand.

Selon G. Vćloudis le roman en prose et le poćme ne font qu’un seul livre populaire, car ils racontent, les deux, au mOme public le nieme mythos, ayant les memes fonctions sociales. 11 nous semble toutefois quc les fonctions sociales du livrc ont ćtć diifćientes, selon les lecteurs. Car ce livre populaire a ćtć lu dans toutes les couches de la socićtć nćo-grecque. Pour les gens moins cultivćs et pour les nalfs, pour les enfants aussi, le roman d,Alcxandie ćtait une histoire «vraic ». Pour les lettrćs, pour ceux qui connaissaient Plutarque et Arrien, le roman ćtait un joli morceau littćraire, une source de plaisir esthćtiquc. Pour les espnts scientifiques k ou-trance il n’ćtait qu’aberration (c’est le cas, au XVlIe sićcle, des chroniqueurs roumams Miron et Nicolas Costin ct du * stolnic » Constąntin Cantacuzćne qui ne voyaient dans ce livre qu'une « collection de mensonges * dont il fallait empćcher la diffusion).

Dans le troisieme chapitre de son ouvrage, G. Yćloudis ćtudie ce livre populaire du point de vue de 1’histoirc disons matenclle du livre et du point de vue de la sociologie de la lccture. II fait Tinventaire des typograpliies qui ont imprimć le roman ct le poónic (italiennes, grecques d’Italie et grecques de THellade), etudie les prix de vente, poursuit la diffusion du livre cn Grćce et en dchors de ses frontiercs. II donnę aussi des informations sur la traduclion du livre nćo-grec cn d’autres langucs cuiopćennes, par cxcniple en bulgare (au XIXe sićcle). G. Yeloudis compare les ćditions et trouve qu*en 1832 et 1860 le textc a ete modernisć d’une ccrtaiiie manierę, k la suitę de la modernisation du pcuplc grec sous Tinfluence de TEuiope occidentalc. II entre-prend cnfin une analyse dćtaillće dc rumvers du roman d,Alexandre (la naturę, lc miraculeux ct son róle, la gćographie du roman, Tethnologie, les personnes, les conccptions lcligicuses, la morale, la socićtć).

Dans les chapitres suivants de sa dissertation, G. Vćloudis poursuit I’ćvolution de 1’image d\Alexandre dans la conscicnce des Grecs en faisant appcl k d’autres tćmoignages que celui du livre populaire. II analyse d*abord les rtcucils d^pophtćgmcs et d*ćpitres dus aux sayai.ts grees de la Rcnaissancc, le livre prophćtiquc dc Pscudo-Methodies, traduit en neo-grcc, au XVII® sićcle, par un ccrtain Nieolaos, 1'ćcrit sur Pmfoi tune et la captivilć de la Morce de Muiitlios lo-annou, Pćloponćsien ćinigrć en Occidcnt au XVIII6 sićcle, Tepitrc apociyphc d’Alcxandre k



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