6919025146

Actualiie de 1‘Archeologie 203

58 - YICUS OR NOT V/CUS?-(Cf. notice n° 31: RAC, 26, 1987: 217, et RAC, 27, 1988: 231).

II ne sufTit pas de decouvrir quelques traces d'occupation gallo-romaine sous un bourg actuel pour en faire remonter Pori-gine a PAntiquite, et pour y voir notamment, des Pepoque gallo-romaine, une agglomeration secondaire, un vicus.

En efTet, la tres grandę densite des sites ruraux gallo-romains, tels que mis par exemple en evidence par les experiences de prospections systematiques, sufTit souvent sans doute seule a expliquer de telles superpositions, fortuites, sous une agglomeration actuelle d’une certaine surface (d’origine souvent medievale).

Cesi apparemment le cas de Saint-Amand-Montrond (Cher), ou, malgre une tentative recente (HUGONIOT, 1989), il est impossible - du moins en Petat de nos connaissances - de voir une agglomeration gallo-romaine.

Pour Pessentiel hors du tracę de la voie romaine, les quelques points de decouvertes (elemenls d’habitats, sepultures, monnaies...) sont dissemines sur une grandę surface (1 km²), et de maniere tres lachę (points de decouverte pour la plupart a plus de 100 m les uns des autres: cf. op.cit., carte p. 8).

En outre, deux vici gallo-romains sont connus de maniere surę a quelques kilometres, au nord (Bruere-Allichamps) et au sud (Drevant) du bourg de Saint-Amand-Montrond: on expliquerait mai une telle promiscuite.

Je prefere donc rester, au sujet des origines supposees gallo-romaines de ce dernier bourg, dans la prudente position qui est celle d'une autre etude recente sur Saint-Amand (POULLE, 1988; 1991).

-o-O-o-

59    - VILLES ET CAMPAGNES. - Simple signalement de notre part, en cette matiere que nous avons deja abordee (notice n° 14: RAC, 24, 1985: 126; et n° 36: RAC, 27, 1988: 229).

Pour la Narbonnaise, la documentation commence a etre riche (cf. aussi ci-dessus, notice n¹¹45: FICHES, 1989 a): apres celui de Beaucaire (BESSAC, 1987) c’est maintenant le territoire d'Ambrussum (Villetelle, Herault) qui fait Pobjet d'une monographie envisagee du point de vue du rapport dialectique de la ville et de la campagne dans PAntiquite romaine (FICHES, 1989 b). II nous faudra revenir sur d’autres aspects du monde rural evoques de maniere tres suggestive dans cet ouvrage.

Une recente publication britannique d'archeologie urbaine (CLEARY, 1987) aborde par ailleurs, de maniere tres succinle, la question de cette relation (p. 187-190), dans le contexte de villes romaines de Grande-Bretagne.

-o-O-o-

60    - LE BAS-EMPIRE. - Un des apports les plus suggestifs de ces dernieres annees sur Phabitat rural et Poccupation du sol en Gaule du Nord nous est fourni par les recherches de Paul VAN OSSEL (cf. 1979; 1980 a, b et c; 1981; 1983 ; 1984 a, b, c, d et e; 1985 a et b; 1986 a et b; 1987; et óparaitrc), notamment sur Pevolution dans PAntiquite tardive et la transition avec le haut Moyen Age.

Ces travaux ont le merite de faire connaitre les fouilles - plus nombreuses qu'en France - conduites en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne sur les etablissements ruraux gallo-romains. La these de P. VAN OSSEL (1986 b) met en oeuvre une riche documentation en grandę partie inedite (cf. a parahre), sur laquelle nous aurons Poccasion de revenir.

Un des aspects les plus nouveaux de ces recherches concerne les formes tres diverses - et souvent confondues dans la litterature specialisee - que peut revetir Poccupation tardive de ces habitats: continuite sans grandę rupture, amenagement encore importants, resserrement, simple “squat”, etc...

Depuis quelques annees, pour le grand bien de notre discipline, Paul VAN OSSEL a “ importe " en France ses recherches, et notamment entrepris un important programme dans un secteur des Yvelines, en particulier autour de la villa Limetz-Villez (VAN OSSEL, 1985 c; 1986 c; 1989; VAN OSSEL et BOURGEOIS, 1987; VAN OSSEL et OUZOULIAS, 1987 a et b; 1989 a; aparaiire), travaux qui viennent de faire Pobjet d’un rapport (VAN OSSEL, 1989; VAN OSSEL et OUZOULIAS, 1989 b).

Cette fouille revet en outre une importance particuliere, dans la mesure ou il s’agit d’un des tres rares etablissements ruraux gallo-romainsdont Pexplorationarcheologique nesoit paslieea une menace : il sagit d’une fouille programmee, non de sauvetage, situation exceptionnelle pour ce type de recherche, en tout cas dans le Bassin Parisien ; Petablissement, qui couvre environ 2,5 ha, est actuellement fouille sur I 500 m\ portant a la fois sur la pars urbana et la pars ograna: ici encore, Poccupation du Bas-Empire et du tres haut Moyen Age a pu etre etudiee avec un certain detail, et permet d’eclairer le passage du modę d’occupation du sol de PAntiquite a celle du Moyen Age. La richesse de ces informations nouvelles meritera dautres developpements dans une futurę chronique.

-o-O-o-

61 - POUR FINIR, UN PEU DE BIBLIOGRAPHIE... (BRETAGNE ET LIMOUSIN). - II est important de signaler Pini-tiative du Centre Regional d’Archeologie d’Alet, anime par Loic LANGOUET: Pedition d’une serie sur le milieu rural des civiiates de Bretagne gallo-romaine, dont deux fascicules sont parus: Coriosolites (LANGOUET et DAIRE, 1989) et Riedones (LEROUX, 1989), comporlant chacun une synthese et un inventaire des sites, qui inclut notamment de nombreux plans d etablissements ruraux, y compris ceux foumis par les prospections aeriennes. II serait fort utile de disposer de tels fascicules pour toutes les cites de la Gaule! Souhaitons qu’au moins PArmorique soit rapidement couverte.

L’occupation du sol et le paysage rural, notamment anlique, en Limousin ont fait de leur cóte Pobjet de deux publications recentes, Punę de caractere generał (DESBORDES, 1989), Pautre portant sur un terroir restreint (6 communes) de la Creuse (SABOURIN, 1986); ce dernier comporte une utile cartographie des sites, et un inventaire detaille et precis; mais, comme il