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388 SAMTB-ANKB DAUBAY

La confiance des marins en sainte Annę est prover-biale. Et de cette confiance. qui continue de se ma-nifester aujourd’hui d’unc manierę si frćquente et si touchante, nous trouvons, a travers tout ie cours du Pólerinage.des exemples varićs et caracteristiques. Un naufragódu XVII* si6cle, racontont la protection mira-culeuse dont il venaitde bćnćficier, declarait qu’il avait avec ses compagnons invoquć la bonne sainte Annę, « comrae cest la coutume des gens de mer,ajouta-t-il, quand ilsse trouvent en dangcr •>(!).

Rien de surprenant du reste que dans leur detresse les marins aient recours k sainte Annę plutót qu’& d’autres saints.

Son culte dtait devenu populaire trós vite dans les regions maritiines comme dans 1'intćrieur des terres, et pour les mómes raisons. Sur les 16vres du marin, de móme que sur celles du terrien, le nom de sainte Annę arrive spontanement k 1’heure du danger(2j.

rinaye contiennent, pour la seulc pAriode de 1627 A 1657, cnviron 112 faveurs regardecs comme miraculcuses.

|t) Regiitre det Utracie*: I, 321.

—    Voici dans quels termes Max Nicol parle du marin breton:

« Sous sa rude ćcorce le marin breton cache unc Ame religieuse. Parfois endormie, jamais ćtcinte, sa foi se rAveilIe toujours au moment du danger, A 1'heure ou il comprend que, s’il est le ntaClre de son naeire, il nc l'est qu'«/>/-e* Dieu. Alors ces matelots sont sim-plcmcnt subliines. Lecapilaine rasscmble son equipage, et calmcs, en face de la mort, ils promettent de faire un pAlerinagc A Sainte-Anne d Auray. Chacun apporte son offrande, et le petit trAsor est mis de cótA pour bien marquer qu*il n'appartieot plus qu'A Oieu. » (M. Nicol, Sainle-Anne (TAurąg, grand in-8 1876, p. 191).

—    « II y avait dans ces lamilles de marins un sens profondA-ment religieux. Sans avoir A remonter trAs haut dans le passć, je mesouYiens que les marins de Ouiboron, quand ils descendaicnt A terre aprAs un voyage d'une certa i ne durAe, ne manquaient pas de se confesser et de communicr. » (E. Le Garrkc).

(2) Voici un nouveau documcnt qui prouvc A quelle Apoque loin-taine remontc la confiance des marins en sainte Annę.

Eu Pan 1200. saint Hugues AvAque de Lincoln, qui s’en retour-nait de France en Angleterre, $'embarqua A Wissant aprAs avoir cAlebre la fAte dc la NativitA de la Sainte Vierge le 8 septembre.

« Aucune brise ne soufllait alors, mais le Saint, ayant invoquA la MAredc la MAre de Dieu, le vent gonfla aussitótses voilcs. Tous

Et, parce qu’il y a du danger pour lui, a chaąue tem-pćte et pour ainsi dire dans toutes les rencontres, il -est tout naturel que sainte Annę prenne une place prć-pondćrante dans sa ddvotion.

Mais si la pensie de la «; Sainte aux miracles » ćtail familiere ń tous, la pićtć de quelques-uns se manifestait d’une manierę plus expressive: l’un d’eux raconte que,

« se voyant en ćvident pćril de mort », tous ses com-pagnons se mirent genoux, pendant que lui-mćme rócitait « une oraison de sainte Annę qu’il savait par coeur ». Et cette confidence nous amene naturellement fcconclure qu’il avait coutume de la dire souvent (1).

D’autres dćpositions nous apprenńent quelle ćtait cette oraison familióre aux dćvots de sainte Annę.

Trois marins en captivitć che/, les Turcs rćcitaient . chaque jour 1’antienne Ave grali* plena. Or l'un d’eux confesse que, la veille de leur d«Hivrancc, « il s’ćtait couchć sans faire ses pri&res ordinaires 6 Madame sainte Annę » ; mais que s’dtant aperęu de cette omis-sion, il la rćpara avant de s'endormir (2).

ceux qui traversent łcs mers oot en effet coutume de lever les yeux vers Marie comme vers 1'Etoile de la mer. et de demander la pro-teclion dc la mirę de Marie par leurs prifcres et leurs ofTrandes, afin d'obtenir par sou inlcrcession un vent favorable.

« Saint Hugucs, qui nourrissait une spćciale devotion envers sainte Annę, fut exnucć d£s le premier appel, et obtint grAce A son intcrcession un calmc et rapide passage. * (Mignę, lome 153, col. 1093). La biographie ojoute : Sancta Anna, ul patrona naoigan-lium, cenerabatur in Anglia.

Ce n’est pas seulement duus lą grandę et dans la petitc Bretagne que l’on a tćmoignć d'une grandę confiance en sainte Annę.

A 1’entrće du Saint-Laurent, A la Pointe-au-PAre, s'*lAve une chapelle dćdiće A sainte Annę, ćrigće en 1878 sur la demonde des pilotes. La Pointę au-PArc est leur port d'attache. Les pilotes sont 1A uncsoixantaine, et ils ne manąuent jamais, avant de prendrc la mer, d’aller allumer un elerge devant la statuę de sainte Annę.

Et quand ils sont au repos, libres de leur temps, ils y vont dire leur chapelet tous les jours.    •

(t) Prod*-terbaux : I. 259 (13 dicembre 1635).

(2) Ibid, I : 485.

Yoici le textecomplet de cette priAre A sainte Annę, qui est en m£me temps un acte de foi A 1'ImmaculAe Conception : Ave, gratia plena, Dominu* lecum ; tua gratia sil mecum ; benedicta tu in mulieribus,



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