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508 SAINTK-ANNE D AL'RAY

bola ! Nul doute que ce ne soit la statuo, objet de tous les vacux. Dćja. pleins dun religieus rcs-pect, ils veulent, avant de conti-nuer la fouillo, allumer, en signe dhonneur, un cicrge bćnit. Cela fait, ils retirćrent de la terreavec soln la sainte image. Elle en ćtait tcllcment couvcrte, et si rongće de YĆtustć, qu'il ćtait difficile de lui reconnaltre une formę. Aprćs l'avoir deposće sur le gazon du fossć Yoisin, ils rentrent dans le rillage pour prendre du repos le reste de la nuit.

1831. — On conęoitqu’au scin de ces grands orages, 1'occasion de ravir le trćsor de la cbapcllc ne pouvait ćchappcra lacupiditć. Les diamants et autres joyaux offerts en don disparurent. Le gouYernement fit enlerer aussi les statues; celle de la Sainte resla plus d’un an A Auray, chez une bonnćte familie, qui la ca-chait, malgrć la pcine de mort !aquelle cc prćcieux dćpót J'expo-sait; mais, k la suitę des plus vives perquisitions, transferze dans le dopót commun des objęta dćglise, elle y fut trouvće, et bientót brisće et livrće aux fiamraes (I). Toulcfois Dieu pcr-mit qu'un particulier de Vannes piit se procurer une portion consi-dćrable de la tćte: c'est elle que l’on voit aujourd'hui sous verre doute que ce soit la statuę objet de tous les voeux. Dćj*, pleins d‘un religieuz respect, ils veulent, avantde continuer la fouille, allumer en signe dhonneur un cierge bćnit. Cela fait,ils retirćrent avec soin la sainte image. Elle ćtait tel-lement couverte de terre et rongće de Yćtustć, qu’il ćtait difficile de lui reconnaltre une formę. On la dćpose sur le gazon de la hale voisine, et cha-cun retournc, en bćnissant Dieu, au Yillage pour prendre quelque repos, le reste de la nuit.

1838. — A travcrs de tels orages, 1'occasion de ravir le trćsor ne pouvalt ćchapper la cupiditć. Les diamants, tous les dons prćcieux dispa-. rurent. La statuę si vćnćrćc fut d‘abord sauvće par de dignes habitants d'Auray qui la cachćrent plus d’un an, en brarant la peine de mort qu‘ilsencouraient. llsse virenl cominc contraints plus tard de la porter au dćpM des objets d'ćglisc. On l’en tira pour la livrer aux flammes a Yannes; mais Dieu permit qu’elle ne fńt pas cntićremcnt dćtruite ; et l’on voit aujourd'hui sous vcrrc, dans le pićdcstal de la nouYdlc statuę, une portion considćrable de la tćtcde l'an-cienne souyćc par un habitant

(1) En passant, remarquons cette notation si prćcise d’un histo-rien renseignć par sa propre familie. La statuę, dit-il, fut brisće d'abord, puis livrće aux ilamincs. On comprend dćs lors qu’un hommc ait pu se procurer un fragment de la statuę, ainsi misę en pićces, avant qu‘cłlc ne fit jetće dans le bćtchcr.

dans le pićdcstal de la statuę nou-velle. Pour les profaoatcurs de la sainte image, A en croire le bruit populaire, ils auraient depuis portć la peine du sacrilćge, et fini leur eiistence d une manićrc dćplorable.

de Vannes... Ouant aux pro-fanateurs, k en croire le bruit populaire, ils auraient depuis connu tout le poids du sacri-Ićge et ilni raisćrablemcnt (1).

Le chanoine Max Nicol. — Longtemps professeur au Petit Sćminaire, il assista k la construction de la basilique et k toutes les grandes solennilds du Pdle-rinage dans la seconde moitić du XIX* siacie : comine on l’a dit, il en a etd le tćmoin, 1'historien et le chantre.

Autcur d’un dramę, (le Druide dn Bocenno), et de plu-sieurs recueils en vers et en prose {une Voix de Bretagne, A trauers Champs), rddacteur de la Sernaine religieuse, fondateur de la Bevue \forbihannaise, il a publić en 1877, Sainte-Annę d’Auray : histoire du Pilertnage, in-8, imprimć chez Forót et Grimaud, k Nantes, avec des illustrations gravdes d’aprós les tablcaux et les vitraux de la basiliąue.

A cette edition de luxe ont succddć deux editions populaires.

M. Nicol n'apporte, dans son recit, aucun document nouveau sur les dćbuts du Pdlerinage, et trds peu de renseignements sur la periode rćvolutionnaire; la partie neuve de son livre est consacrde aux ćvćnements du XIX* sidcle dont il avait dte le tdmoin et qu’il est le premier k raconter.

M*r Bdcel lui reprocha discrdtement, dans sa lettre-prdface, d’avoir parld avec trop de rdserve de M. Guil-

(1) Ces corrections purement littćraires ne sont pas particulidres k 1’idition de 1838; on en rel£ve encore quelques-unes dans les ćditions subs*quentes. Nousen notons une ici, qui avait dailleurs sa raison d ćtre. Au lieu de dire, comine dans les dcux premićres ćditions, que « tous les ycux qui apercevaient la lumićre ótaient tlx<’S sur... elle pricise avec plus de darte en disant: « les quatre tćmoins pririlćgićs fixant d'un regard im mobile 1‘cndroit si bien dćsignć... * (Voir nolre chapitre sur la d£couverte de la statuę).



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