106 LA VOIX DB SAINT-CORKNTIM
les, soigneusemcnt renfermćes dans la serviette blanche,. s’ćtalent sur les rochers et les galets... L’air salin a dćveloppe les appetits deja suffisammcnt aiguiśes, et bientót -les mets disparaissent avec une rapidite qui tient dc la prestidigi-tation.
Apres le repas... c’est la peche aux crabcs... Pauvres betes,. elles vont passer un bicn vilain quart d’heure... Pourchassćes. dans . leur dernier rełranchemcnt, c’est en vain- qu’elles essaient de sc dćfendre de leurs ciscaux menaęants ; nos petits Quimpćrois les prcnnent par la carapacc et, triom-phants, les renferment dans leurs paniers d’osiers, qu’elles ne quitteront quc pour une course rangec sur le sablc et le soir pour la casserole d’eau bouillante.
Le soleil a mordu ces epidermes tendres dc citadins ; les premićres brulures se font dejó sentir, mais ne' ralentissent 'pas encore Pactivite de ces guerriers qui multiplient redoutes-et chateaux-forts dans le sable que va bientót rccouvrir par « zoules » successives la maree montante. • ,
La mer est pleine : deuxióme bain, puis dcuxieme repas,. quelques derniers ćbats sur la plagę qu’encombrent desormais touristes desinvoltes et indigencs gouaillcurs, puis c’est le retour
Le visage est fortement cnlumine ; sur le dos. sur les jam-bcs les morsures du soleil se font plus cuisanies ; la cóte dir His est p«niblement>-gravie les cliansons ont peu d’sśction sur les tempćraments sursatiirós d’air salin et dc chaleur... Premiere etape... Ploarć...* Une visite i 1’ćglise et quelques. achats chez les marchands de bonbons...
Revigóree par cette halte salutairc, la petite troupe dóvale les rues a forte pente de Douarnenez et-la vuc du grand pont et de la gare-encourageles volontes flćchissantes et revigore-les nerfs abattus...
Dans le train, les conversations reprennent, chacun a realisó de yeritables prouesses et les costumes bien mai en point et macules teinoignent de Pardeur des combats, des courscs et des travaux. .
Eń .gare', les parents reprcnnent possession .de leurs enfanłs-, ruisselants de soleil, fourbus mais contents. Pen-: dant quelques jours ils porteront encore les strgmates de Jleur escapadc maritiine, les nez, les bras, les ópaules se pelent et une peau neuve viendra remplacer les ravages des coups de soleil. ■ ,
Et chaque annee, depuis 20" ans, les choristes dc lir Psalette reprennent le chemin du Ris,-et c’est' toujours le m&he' entrain,la meme bonne humeur', la meme. joie;,-ła nieme fatigue bienfaisartte. L’Histoire est un perpetuel recdmmen-' cement.