V)0 mation dont se servaient les pouplos kenites pendant des mani-festations etranges des forces de la naturę et a roccasion des t li e opli a n i os. On s’ćcriait a ses moments: eDieu est’, ensuite plus souvent €I1 est’, car on supprimait le nom de dieu ’el, vu la theophobie propre a tous les Semites. En fait d’exemples ana-logues, 1'auteur cite le rnot Maranałha tire de FEyangile ('Le Seigneur est venu’ ou cVenez, o Seigneur’) que les premiers chre-tiens employaient si souvent.
Cette explication du nom Idh u permet egaloraent de mieux comprendre le sens de la scene decrite dans l’Exode (3, 14). En apercevant le buisson ardent, Moiso saisi d’effroi s’ecrie: iahu (ialiueh) = ‘II est.’, et profitant pour ainsi dire de cette exclama-tion, Dieu dit: cJe suis (= copule) celni qui est’. II s’agit ici d’un jeu de mots: ialiueh- ahneh. Si le nom lahueh devint. alors le seul qui dosignat Dieu, cest que les Israólites ne perdaient jamais de vue son sens etymologiąue. Dieu promet des lors a Israel des tlieophanies quot.idiennes; il est avec le peuple le jour dans la nuee et demoure avec lui la nuit dans la colonne de feu. C’est a cette epoque que la formule paąad 'ani qui signifie cDieu se manifeste a u peuple’ aussi bien en le comblant de bienfaits qu’en reprouvant. par le malheur, prit un sens special. Jaliueh est par consćquent un Dieu qui se manifeste a son peuple, c’est-a-dire il revele sa presence soit par des theophanies, soit en prósidant a ses destinees.
La Version des Septante substitue au nom propre designant le Dieu d’Israel, le mot KUfnoę, vu que laliueli n’etait> qu’un nom lie a la terre de Chanaan (cireonstance sur laquelle insiste Tautour pour Fopposer a la theorie de Baudissin), aussi ne s’en servait-on pas on dehors de la Palestine. Mais pourąuoi a-t-on precise-ment employe ce nom? Cette denornination parait plutót etrange, d’autant plus qu’a cette epoque Kupioę n etait pas un titre reserve aux dieux. U fant probablement en chercher rexplication dans le fait qu?on reunit les mots Kuptoę $€Óq qui etaient une traduction des mots hebraiąues Iahvch ’Elohim et qu’on voulait exprimer ainsi que Ialiueh est Dieu le Seigneur, le vrai maitre de toutes les divinites, soit deus deorum et dominus dominorum.
II. Les mots hebra'fques V/ et ’elohim (respectivement le plu-riel 'elFh) correspondont a Mieu’, tandis que dans les autres lan-gues semitiques nous troiwons: 'el, ilu—'ilah. Si nous faisons une