11 UN DEBAT : LES MENTAUTES .COI.LBCTIVES 627
blómes par rapport au passś, ce qui poussait la socićtś islamiąue, en gśnć-raJ, et la socićtś ottomane, en particulier, vers la recherche de nouvelles voies, conduisant & la rśorganisation de l’un ou de 1’autre des secteurs, con-formćment aux nouvelles exigences de 1’histoire.
On est allś si loin que meme les Dynasties impóriales, considórćes, en gśnśral, et surtout dans 1'Orient islamique, comme immuables et don-nóes & tout jamais ont ótś soumises k des critiques plus ou moins seyeres qui, sans aucun doute, ebranlaient la conviction des foules orientales sur les « dons surnaturels ■> de ces dynasties, nieme si le principe monarcliique continuera d’etre un facteur important k 1’appui de 1 ’idóe imperiale aussi dans le monde turco-islamique.
Les conBidórations gćnćrales que j’envisage aborder dans mon interyention sont śtayśes sur quelques inyestigations personnelles effec-tuees rścemment surtout sui“ la position de ceriains lettrćs ottomans d Vśgard des diffśrentes manifestations de la crise qui a eu lieu dans le cadre de la socićtó ottomane, y compris Vśvolution de Vidśe de reformę dans VEmpire ottoman, au moins jusqu’au Tanzimat (1839).
Anticipant d’une certaine maniere quelques conclusions, j 'aimerais relever, en premier lieu, que nous nous trouvons devant un monde trós peu connu, surtout sous l’aspect de l’ćvolution de la pensśe socio-poli-tique et des structures mentales avec le cortśge de leurs modifications gra-duelles imposśes par des conditions historiques concretes, par certaines rai-sons politiques ou par d’autres considśrations. De meme, chercher les sour-ces de la pensć.e ottomane, implique une recherche dans toute la philoso-phie politique et sociale du monde islamique, ainsi que dans la crśation intellectuelle des peuples d’* expression turque » de la pśriode de leur histoire centrale asiatique (turques anciens) j et n’oublions pas que dans certain8 situations il faut s’adresser k un passś encore plus śloignA
Par exemple, dans la pćriode des Sassanides perses, me—VIIe si&cles ont śtć ścrits en Iran de nombreux traitćs d’śtique ainsi que des śpopśes et des histoires en vers qui comprenaient souvent des digressions ^thique et didactiques et les inscriptions de l’Qrhon appartenant au turcs anciens nommes Giiktiirk, comprennent toute une slrie de rśflexions et de conseils portant sur les modalitśs de gouverner, sur la conduite des souverain8 & 1’ćgard de leurs sujets, etc. Plus tard, dans la pćriode isla-mique, un nombre impressionnant d’ceuyresfurent consacrćes aux principes politique8 ou de gouvernement, & la conduite des hommes dans la vie quotidienne, aux rapport8 individu-socićtć-Etat, etc. En ce sens rappe-lons les noms dc: Al Djahiz (m. 869), Al-Maverdi (m. 1058), Iusuf Has-Hadjib de Balasagun (XI* sićcle), Nizam-ul-Miilk (m. 1092), Al-Gazzali (m. 1111), Ibn-KhaJdoun (m. 1406), etc. qui nous ont laissć des ceuvres 4 caractere socio-humanitaire, quelques-unes portant m6me sur la philo-sophie de 1’histoire, (Buyres dans lesquelles nous trouvons des idśes dignes d’śtre retenues dans 1’ensemble de l’śvolution de la pensie humaine.
En ce qui concerne la pćriode de 1'Empire ottoman, partant, d’une part, de cette tradition, riche et de si longue datę, et d’autre part, en nous ćtayant sur des obseryations personnelles sur les socićtśs dans lesquelles ils vivaient, les reprćsentants de 1’intellectualitś ottomane seront les mes-sagers de la pensie socio-politique turco-islamique & laquelle ils ont attri-