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13 TIN DfiBAT : LES MENTALITES COLLECTIVES 629

se concretisera dans la premićre moitić du XlX^e siecle par la proclamation de l’« śpoąue des rćformes » eonnue sous la dćnomination de Tanzimat (1839).

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Ce proeessus de passage des principes tradilionnels et conseryateurs aux principes novateurs et rćformateurs exprimes par deux formuł es contradictoires : «Ancien ordre » (Nizam-i-Kadim) et «Nouvel ordre * (bizam i Gedid), proeessus qui a durś quelques siecles, comprenait en derniere analyse de profondes transformations mentales, dans l’ensemble de la societć turco islamique penetrće par un profond esprit religieux et attachće aux traditions, dans le sens de 1’acceptation de 1’idće de rćforme dans les diffórents secteurs de la vie materielle et spirituelle.

N’oublions pas que ce proeessus de restructuration des consciences a ćtć toujoui'8 alimentć par 1’intellectualitć ottomane, par la formation d’une sćrie de lettrśs qui ont adoptó, au long des sićeles, les idees de leurs dćvanciers, en les dćveloppant selon les neeessitćs des nouvelles conditions bistoriąues. Une sćrie de politiciens, meme des intellectuels des rangs supe-rieurs du clergó ottoman y etaient progressivement attirós, les perspectives d’adaptation de la socićtć turco-islamiques devenant ainsi toujours plus larges par 1’introduction des róformes dans differents secteurs.

Bień entendu, l’« intelligentsia ottomane >> agissait d’une manierę propre ft sauver 1’Empire de la decadence politique, et n’oublions pasque beaucoup d’intellectuels se dćclaraient ouverteinent contrę les abus cominis par la classe dominantę, adoptant une attitude de comprókension a 1’ćgard des masses directement productives (re'aija) qu’ils considćraient la base de la soeićtć. Dans ce eontexte, les ścrivains ottomans se rapportent sou-vent ftl’ćquitć sociale, aux couches pauvres de la socióte pour lesquelles ils expriment leur compassion, en suggerant des Solutions propres & amćliorer leurs conditions de vie; tous ces tćmoignages des lettrćs ottomans cons-tituent, dans leur ensemble, des actions humanitaires qui appartiennent fi un type d’« humanisme ottoman •>.

Une analyse des oeuvres socio-politique des diffćrents lettrćs de l’Empire ottoman nous permet de penćtrer toujours plus profondement la pensće de la socićtś turco-islamique et de saisir ainsi une sśrie de mani-festations des modalites dans lesquelles la socićte śtait comprise et inteiprś-tće; les dimensions — dans le temps et dans 1’espace — de cette pensće nous aident & surmonter quelques idóes prćconęues formulees a priori, alors qu’il s’agit de caracteriser le monde oriental en gćneral et la sociótć turco islainique en particulier.

Dans ce contexte il suffit de rappeler qu’un phśnomene d’une im-portance particuliere tel le proeessus de dćcadence de 1’Empire ottoman avait ćtć signalć dós ses premiers symptómes et etudić dans toutes les ćtapes par une plćiade d’intellectuels formćs au sein de la socićtć ottomane. Les ceuvres cró es furent de Yraies anal vses des causes agissant aux sens de la dócadence de 1’Empire ottoman en tant qu’organisme politique ainsi que des possibilitćs et des perspectives conduisant fi un redres-sement. Tel qu’il nous est connu, Vidóe de la grandeur et de la dćcadenfte de VEmpire Ottoman a ótć attribuće aux europćens, au premier lieu au prince rćgnant de la Moldavie, Dćmćtre Cantemir.