28 HARALAMBIE MIHAF.SCU 24
Draco — dreą « diable », roum. drąc, sudfr. drąc « diable » sont des preuyfes que le sens de « diable » est apparu sous 1’influence dePidóologiechrótienne et a dćpassś 1’aire du latin oriental. Le phonśtisme '* excurtus — i shJcurt «court», roum. scurt, a laissś des traces aussi dans les langues romanes oecidentales : it. scorto, v. it. scortare, fr. ćcourter, prov. escortar. *Hosti-pitium — shlepi «maison », ngr. a7u-n, «maison » se diffćrencient du roumain ospa\ «festin », qui a & la base la formę normale hospilium. Lan-guere — lengonj « etre malade» et languor (languons), roum. lungoare et aroum. lingoare «maladie, fievre chaude» comparós a lambrire «avoir faim » de Sardaigne, attestent la prćsence d’une aire latćrale et conser-yatrice, mais sans etre limitóe au Sud-Est europśen. Lucrum — luJcer, lulcre «brebis, troupeau de brebis », roum. lucru «trayail, ehose », prśsente en albanais un sens plus proche du latin que 1’śyolution sćmantique du mot roumain. On ne constate pas non plus un parallślisme complet pour mergere — mergonj « ćloigner » et roumain -merge « aller ». Le mot albanais, de meme que le vieil italien mergere « abattre, jetter a terre » et 1’engadin schmerscher «jeter dans un prócipice, abattre des arbres au sol» sont des yerbes transitifs, alors que le roumain a merge est intransitif. Les premiers refl&tent une phase plus aneienne du latin, quand mergere avait le sens de « couler » et le mot roumain dćrive de mergere (rśsultant de mergi) au sens de «se couler, aller en aval». La signification de «aller » est at-testśe aussi dans des textes latins tardifs d’ItalieU5. Palus (paludis) «marais » ayait aussi des formes a mćtathese (padulis, padulem, padule, etc.) attestćes dans des sources ścrites et la toponymie : elles ont laissó des traces en albanais (pyli), roumain (pddure), en toscan (padule), en sardę (log. paule, camp. pauli), en vieil espagnol et en vieux portugais (paul). Ce n’est qu’en albanais et en roumain que l’on rencontre le sens de « foret», mais ce dermer s’est dśyeloppś aussi en latin Occidental, comme ii rósulte d’un texte de la Vitae patrum ćcrit quelque part en Italie, pro-bablement au VI* ou YII* siacie : Dedi autem eis securim ... dicens ... adducite vobis Ugną depaludo116. On ne constate pas de parallelisme complet non plus pour les yariantes rśgionales du mot scintilla «ćtincelle», 1’alba-
115 Cornp. Ioharmis IV, 768 absortusque uoragme mersit ipse cadens, Tlicod 29 (Ihn. Hicrosol. 6d. Geyer, p. 149, 11 — 12) in qua cwitatc fluouis cxit ct ad capud cwitałis mcrgit sub tcrra , / diplomi di Ugo e dl Lotano, di Bcrcngario II t di Adalberto a cara di Laigi Scluaparclli9 Roma, 1924, p. 204 mcrgit per campum. et uadit per locum, Xe siecle
llf Vitac patrum, VI, 3, 2; cf. aussi III, 195 lignis allatis dc paludc; VI, 3, 2 sumens folia palmarum dc paludc; II Codicc Diplomatico Langobardo a cura di Luigi Schiaparelli, Roma, 1929, I, p. 368 paduhbusy Italie, VIIIe sifccle ; II Chromcon Farfcnsc di Gregorio di Catino c gli scritti di Ugo Farfa a cura di Ugo Balzam, Roma, 1903, I, p 309 Padulcs, p. 329 Padule, p. 320 cum padulibus ct piscarus, IX® — X® siecle , D’apr6s M. G Alessio (Dizionario ctimologico ita-lianOy Firenze, 1954, p. 2719) la formę mćtathćtiąue est attestee en Italie depuis Tan 754 jusqu’au XIe sifccle. P. Aebischer, La formę mótathćtiąuc padule dans les langues romanes, dans « Estudis Umversitans Catalans *, XX —XXI, p. 161 — 174.