140 SAINT PAULIN DE NOLE ET AUSONE
Longseyae tantum superamus honore senectae: Quid refert? cornix non ideo antę cygnum 1; Nec quia mille annos vivit Gangelicus aleś2, Vincit centum oculos, regie pave, tuos. Cedimus ingenio, ąuantum praecedimus aovo : Assurgit Musse nostra Gamena tuae,
Vive, vale : et totidem venturos congere Janos3 Quot tuus aut noster conseruere patresA.
Ausonii ep. xix.
La misericorde dc Dieu.
Mais unc autre voix, plus grave et plus pcrsuasive a la fois, se faisail entendre au coeur de Paulin. Nous avons deja parle plus haut de 1’influence profonde que dut excrcer sur lui cette epouse chrelienne, cette douce Egerie comme aurait dit Ausone, que Dieu avait amenee a son foyer. Ee fait est que, dans lc cours de Tannee 389, nous le voyons decidement prendre son parli, et de cette sagesse du monde, de ces lettres futiles qui avaient jusque-la, nous dira-t-il, rendu ses levres muettes pour Dieu passer a une sagesse plus haute, qui, en transfor-mant son dme, va transformer aussi son genie. Par son bapteme, Paulin nous appartient desormais : ses levres vont s’ouvrir a la poesie chrelienne.
C’est du sanctuaire, en eflet, que va lui venir la premiere inspiration. Ces psaumes de David, ces rćcit9 de l’Evangile, par lesquels la grandę voix du peuple et la douce voix du lec-
hausser le prix, aux palmes qui scwaient de rćcompense dans les concours de poesie, sl cn voguc au tcmps dc Tcmpire.
1 Cf. Virg., Eccl., VIII, 55. — Pour lc mot dc c.ygnus, quolqucs ćditions ct nieme quelques ins-crlptions ćcrivcnt cycnus, d*aprćs lc grcc.
2 « L’oiBeau du Gange, » c.-i-d. Jo phćnix. (Cf. Cinq.} p. 31, n. 2.)
* Janus, i, est pris pour ja* nuarius, ii, moi8 qul lui ćtait eon* eacrś, ct cclui-ci, par aynecdoąue, pour l’annśc entidrc.
4 Ausone nous parlera biontdt dc la longuo intimitć qut avait uni leurs dcux pćres, run (le sicn) mćdecin dc Bazasrotiró A Bordoaux, rautro (celni do Paulin) ancien prMet des Gaulos.
5 « Per inutiles litteras reproba* tamquo sapientiara Doo mutus ful. » (Ep. 5, ad Sevcrum.)