26 J. Callede & M. Gautier
cooperation (Orstom) se sont interesses tres tót aux problemes de teletransmission en temps reel. Mais jusque vers 1970, les seuls moyens etaient le telephone (puis le telex) et la radiotelephonie: ils n’etaient guere employes que pour des liaisons bien speciales entre quelques stations (reseau radio du Service de navigation du Congo et de rOubangui, par exemple).
En 1970, 1’apparition des satellites civils de meteorologie allait ouvrir de nouvelles perspectives. En plus de leur dispositif d’observation de la Terre, ces satellites sont equipes pour la collecte de donnees. Ils peuvent recevoir les emissions en provenance des multiples stations au sol (mais qui devront etre obligatoirement situees en visibilite optique des satellites) et les retransmettre a leurs Centres de reception. Le satellite se comporte comme un relais hertzien.
Comme la Iiaison sol/sateilite utilise la bandę des ondes metriques, la puissance necessaire a 1’emission est faible, d’environ 0,5-5 W. La duree d’emission est courte, souvent inferieure ais. Suivant le genre de satellite, cette emission a lieu soit toutes les 200 s, soit toutes les 3 h. De ce fait la consommation moyenne en energie electriąue est d’environ 50 mW.
LA PREMIERE EXPERIMENTATION: RAPPEL DU PROJET « EOLE » ET DE SON APPLICATION A L’ORSTOM
Le 16 aout 1971, le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) lanęait Eole, premier satellite meteorologique franęais. II etait destine a 1’etude des mouvements de 1’atmosphere dans rhemisphere sud. Environ 500 ballons deriveraient en haute altitude et transmettraient leurs mesures meteorologiques au satellite qui, en menie temps, deter-minerait leurs positions geographiques a 1 km pres.
Un accident imprevu entraine la destruction de pres de la moitie de ces ballons. Ce qui conduit le CNES a realiser, de mai 1972 a mars 1974, une experience Post-Eole. II est alors propose a divers organismes - dont VOrstom - de realiser des experiences de localisation ou de collecte de donnees en profitant de la presence du satellite et des equipements au sol (electroniques de transmission) devenus disponibles.
Les hydrologues en poste au Congo et en Guyane ont ainsi beneficie de cette offre. Ils ont realise les premiers tests de teletransmission par satellite, etant assures de 1’appui technique des Centres CNES de Brazzaville et de Kourou (Chartier, 1973; Molinier et al1974) (Figs 1 et 2).
Au Congo, le cumul p!uviometrique et la hauteur d’eau d’une riviere sont teletransmis. Apres test en laboratoire a Brazzaville, le materiel a ete installe sur le terrain, a 150 km de la.
En Guyane, seule la limnimetrie est teletransmise. Les hydrologues ont du improviser le circuit electronique d’interface (c’est-a-dire le Circuit transformant 1’information des capteurs en un signal directement assimilable par Temetteur) avec les composants disponibles a l’epoque. Des difficultes sont apparues pour corriger les derives de temperaturę.
Dans les deux cas, les donnees sont reęues par telex, 24 h plus tard, soit a Brazzaville soit a Cayenne.
Vingt ans plus tard, les resultats de ces deux experiences peuvent paraitre techniquement bien derisoires. Ce n’est pas vrai.