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Un jour, jo vous p wierni longuement d’ello ct vou«s compruudrez mieux le chagrin quc jeprouve a la pcrdrc. Jnmałj, je n'avąis resscnti pour d'autrcs cne pareille sym-pathie; elle m’avait pri« le meilleur dc mon cocnr, ct c’est ma jeunesse que j'ai rovec»:e dans la science.
—Peut-ćtrc vous revieiidra^t-elle,siiggirŁ Viva. — Je ne crois pas... co serak trop bcau, jc n’ose lcspćrcr. Oh ! revoir Esnia, la prier dc rester, dc fair® partie dc notre vie | D« tels honheurs u'ar-rivcnt pas! Les mor ta n’ont pas lTiabitnde de ressnscitcr.
— Vous croycz vraimeut ou’elle est raorte pour nous?
— J’cn suis surę, mon enfant.
— C'cst pourquoi, sana cloutts, elle souhaitait qce vou8 retrouvicz unc Hic; dlc savait one V0lłS la perdriez; elle Ic rlisait souvent.
— Vous aussi.
— Oni.
— C’cst ćtrAnge I
— Rien dc cc que fit Mrs Phillpott ne m’a paro ćtrauge j elle n’ćiait pas coramc lcs autres.
- Vous l’avez remarque ? Vous fetes plntćt clair voyantc pour une jeunc filio qui n’est jamais «orUe au couvcut.
— Ohlj'ai souvent voya«ó *vec grandWre pendar.'; los vacancos. Uno acŁ6e elle m’a emmeufe en Ameriąue: c’cst IA que j’ai connuc lira Phillpott!
(i) Vob lei r.imaw dcp :U U ij jsn\i«r.
— Vous mćtor.r.cz, jc crcyais quc raa mere voul:dt fain* do vous linę reiigieuse ?
— Non, j&mus; dlc m’&pprlt i m'oc* en per de mes etaires, mc prćoccupant qu une grosse iortuue, ćtuit une grandę rc2poti3abili:A. Jeauispr-squc au*3; riche que Mrs Phillpott, vcus savcz, maman; peut-fttre uourrai-je la remplacer?
Lady u*lv«rley se demanda jusqu'A quel point ccttc cnfp.nt coimaissp.it lcs obligations qu'elle uvait pour Mns Phillpott ; jomm« toute, Viva ifćtait nas 1'cnfant nat'vc qu'cllc avait crn. Elle deniandn :
—• Avoz-vou8 conr.ii Mr Phillpott?
— Oh non t ct mttne... je ue crois pas qu*il ait jamais twcistć. N'avez-vous pas song6quelquelois qn’il apu ćcre inventć? Je suis bicn stirc ou'Esn;E n’a jamais dc vrai marł.
— Jc crois que youa ne savez pas ce qne vou» dites, Viva, reprit Lady Cal-
vcrlcy dc plus eu plus sarori&c.
-- Pcut-6trc... poertanf j’ai le pressontiment qu’£sniii. rcviendra.
Lady Calverley s‘absorba duus un silence cha-grin pendant lcqucl toutes ses peusóes allaient v*rs Esnia.
Dc retotu i 1’hutel, il n‘y avait -pour elle ni lett_cs ni tólćgianunca.
— Venez vous dę-shabillcr df.ns ma cliainbre, ćit-cllc A Viva, jc vcrral si on ne peut oas vor.s rendcc nn pcu plus rcspeclable a^uE d'aller dejeuner. V'ous semblez avoir bcaucoup dc chcvcux, ma femme de chamhr® vo\is coitfera, et j’cspćre qne vons allcz pouvoir fiter ces lur.ei.tes; on ne peut pan juger si vor.s ćtes jolic.
V!va soivit sa mćrc qui, au souvenlr de la jolie Ksnitt, souflrit dues sou orgueil de ce que son enlant, ano Roseborough, fut sipcu avcnantc.
— N’appclez pas encore votre femme de ohambrc, mere, dit la jcunc filie; jc vcux d'abord que vous voyiez me? cb«veux dćuoaós. Ic mc dcmandc si i'ni chancc dc plaire i la societe lon-donienne, si jc suis d^nc dc auccedcr A Mr6 Phillpott? Je suis riche comnic elle, et jc sais par elle qu'avco de l'argent on achćte Loadres ; ńb l'a-t-elle pas prouve ? F.llc disait anssi quc co n’ćtait amusant qu’un temps tris oourt, et qn’on j>'ch dAgolltait vitc, qu’il valait micux avoir un but dans Ja vłe : celuf de se rnarier et de mcncrunc viccalrac.
Viva, en tournant le dos a sa m6rc, commenęa A dćnoacr ses longs cheveux qui tomb^rent corume un voile epuis sur ses Ćpauk3, en vagues d'uncharain luiniu»ux d'unc si mcrvcillcueo cou-lcurquc lady Calvcrley en ressentit un peu d’or-gndl. Anxieusc, elle attendait que la jeunc filie 80 tourn&t vors elle.
lhusqucmcnt Viva se relourna et. rejetant ses cheveux en ani^re, degacea son viaago que deux yeux rieurs, moqueurs. iflnminaicnt.
— Vioictl
— Esnial
— Maman!
Et la jcunc filie entourant lady Calverley de ses bras murniura :
— Pardon, pardon, Vłolet, maman I Est-il pos-sible que vous n’ajrcz Jamais sent.1, de^dnć qne jelals votie fdle? Pourąuoi m'auriez-vous ainsi aimćc ? Vous avez dit: < j'aimais Mrs Phillpott 1 > Que ces mots m'ont fait dc bicn! Vous avez dit que les meilleores clioses n’arrivcnt pas; celle-ci est vraic; j'?.i jouć une conińrlic jusqu‘A la fin.
— - Esnia, je n'en rcvicu3 pas, je-ue «»is que penser, la joie ma ren<l foilo. Parlez-moi, expli-ąucz-moi.
F.t lady Calve:ley se jctant d.ins nn fauteud, ćcouta, la tóte baiasĆM, les mnins trcmblantos.
— J’ai ąuittć lc couvent un peu apnłs la mort (le gnuid’inere, cnmmcnęa Esnia. Jeunc, riche et librc. j’»i visitć l Am^riąue ou j’ai admire 1’mrlć-pcndance des femmes, mais commn ffmancipa-tion de la femme anglaise C*tait loin d'ćtrc vć»x-łisic, j’ai cru bon de me ńiirc pnsser pour uae veuve. l’avius mon olnn : approcher de vou», et, si possible, obtouir librement votro auiitiń. Vous savez la suitc.
— Mais... qu‘est devcau le ncomte Poupart, je traign&is qu« vous... qn’:l...
Elle nc put achcr\'cr.
— C'6tait lp, sculc faęon quc i’avais de vous <iuitter sana que vous vous doutiez do rien. Je lui cor-fiei donc mon secret ot le priai de m‘aidcr u anćantir hśrs Phitipott. Ii in’escorta jusqu'au couvent, sui\n de ses bagages, car il allait ensuite rojoiudre desami*. J’avais prom i s aux religieuses dc rcvcnir un jour, cllcs furent rav:es de mc voir revfitir une robę d'ćcolierc ct trds cxcitćes par notre reucontrc. Je, viens de passor auprfcs d'cllcs quc:qucs heures cxquisc3, jc mc sentaTs chez moi.
G'cst quc, voycz-vous, c'6tait ma mai son J'ai (ait unc donalfon Ala nouvelie chapcllc, mais je crains de ne pas Atre uno bonus catholiąue. Mes aucfttres devaient etre bicn fortement ntlA-ch^s A 1’Egltse nngl.iise, pour qnc, malgró lcs etrictcs lois dc lTglisc romalne, je reviuS5e mc livrcr anx prćdications dn sagę Mr Dun-combe.
— Esnia, quc votre vie est sir.gulłdre I Mc par-dóimerez-vous ? Je niorite le chagrin qnc vous m’avcz causć ce matin. Lcrscue j’ai cru vous pcrdic, jc mc suis senti dćfaillir.
— Je.nc vonlals wis vous faire souffrir. Jc nc peneais pas vous aficctcr autant. I.orsrjue vous avcz dit A Viva dc ne pss juger mai Mrs Phillpott, mu gorge s’eAt serree et j’ai mar.qc6 mc jeter daus vos bras, raais ce n*ćwit pas le moment. Lst-cc quc jc vous plai& e uatuic ł? La premiero fois que sir Andre w vint mc voir, i ćtais, comine aujourd'hui, avec mes chcvcux bruns et mon \-isagc non fardć. II nc m'a jamais pr.rdonnCe de m’dcre trnnsformec.
Lady Calvcrloy regardait avidement la nouvelle Kania; la puretć cnfantmc dc c« jeunc etbeaa visag« mottaitaux joues de la :ndre une rougeur d'orgueiI.
— Mrs Fhillpott est morte, cn effet, rópondit enfm VioIet, mais une femme neillcurc a ressus-citć. Jc nc suis pas sutprise que sir .Andrew vou» a»t gardó rancimc; uucun houimc nc pouvait i cgreUcr plus amdioment uu tel changement. II liart 1’artifioe ct adorc la naturę. Si vous songez encore u lui il fautqu'il vous rcvoic aussi bcllc que vous ótes A prdseat. Sait>il quc vous o'ftcs pas Mrs Phillpott?
— Pcu rq u ot le lui aurais-;'e dit? fit Esnia cn 6ccouant la tfttc? II n'a jamais jien fait pour mćriter cette confideuce. Jc savais par ma grand^niro qu’il etait un de vos amis, c’est pour-quoi jc mc suis adressć A lui. U a hien voufu me pardonner mon audace, mais jc n’oublicrai jamais sa r&gc lorsqu'iI vit que je l‘avais appelfe pour ricn. Ensuite je lui odris un fort bon diner, et je crois que je sus lui plaire par ma simpbcitć. Dcpuis, jo n’ai cesse de 1'aimer. Jainio aussi le vicomte Poupart, o’cst vTai} mais commc un irere. Nous nous sommes ditau rex'oir, A la porte du couYcnt cc matin, il savait que cela signlfiait: •e adieu >; il m’a promis dc retourner auprós de la Vicomtosse; lorśque je souge A son chagrin, jc souflre pour lui, car je 1’aime siticórement.
DeiA les dcux femmes bavardaicnt commc avar.t. Maia, en 1'Ame de lady Calverlcy, une paix trćs doucc rćgnait.
XVI
1>ady Victoria Codcman ćcrivait dos lett-res dans le salon du grand yacht A 1‘ancrc A Cowes. Elle gardait rancur.e A śes hóten d'avoir projotć une excursion a - Porway ct lc manlfestait cn pai-oles ner\'euses, eo gestes impatients, lorsque rhdtcssc, unc petitc feir.me v6ta« dc blar.c, apparut :
— II y a un dróle d*hommc sur lc pont qui UĆ3:re vous voir pour uno affaire trćs importante dit-cllc a Victoria.
— Ouelle sorte d'liomrae?
— un individu A l’air hoanćto ct vćtn dćcem-mout.
Pas un gentleman?
— Oh 1 non !
— Qu’cs -cc qu’iL me veut?
— Je n'cn sais rien, voulez-vous lc voir ? Je
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