40 LA CATHtDRALE
garęons do 20 ans, pleins d’idćal et de courago. Nous croyions k la vio. Nóus avions lo coour pur. Nous avons cru k la loi, k notre patrle, aux hommes qui vivoicnt de notre tempa. Nous avons osó nous marioi, et accepter un onfant,
Mais les enfanls gónaiont les voisins. Nous n*avons pas eu asscz d ar-genl pour lrouver un logemcnt. Nous avons commcncó 5 orrer do drolle et do gauclie, do lous les cótós. Puis le chómago est venu.
— C’cst vral, dlra rhommc, j'ai commcncó & boire, j'nl commencó k rlevonir un droguó, un malade, un alcoolique.
Peul ótre scra-t-il dovenu un de ces monstres, bourreau d’ęnfants, quo nous sommos obligós de chfttier.
« Mais, domandora-t-il, Soigneur. mcts-toi 0 ma place ! Que voulais-tu que je fasse lo soir au retour dc 1'usine ?
« Quand j’arrivais dans le taudls, 11 n’y avait pas mómo de la place pour mottro uno chaiso pour s'asseoir. Les petits gómissaiont parce qu’ils n’avaient pas un coin pour jouer.
« Que voulnis-tu que je fasse d’autre quc d'aller au cafó, dans la rue, n’importc oii, pour no plus onlondre les bralllements et los pleurs nprós une journóo de travail. C’est ainsl que ma vie d‘homme s’est trouyóe gftchóo.
« Et ma femme, cxcódóo de misfcrc, k boul do nerfs, pour fuir 1’enfer du taudis, et les cris des enfants malades et loujours insupporlablcs, s’est miso k vivre on dóbauchćc.
c Soigneur, dira-t-il encore, tol qui cs jusie, tu lo sais bicn, nous n’aurions jamais ótó cela, sł, au temps de notre jounesse, quand nous nvion$ encore de Tespoir, il y en avalt eu un soul dans notro villo, parmi ces bien-ponsants, pour laissor couchcr les vornis de luxe dc sa voiture dans la ruo ot nous ouvrir son garagc pour mottro k 1’abri le berccau de notre gosse. Mais il n'y en a pas eu un soul pour le faire, k ce momenl-lk. Et c’est de Ik qu’cst venue notre dćlresse. >
Et le fougueux pródicateur demande : «A qui la fautc ? Vous ne cherchez móme pas k lo savoir. Mais tout k 1'heure, quand vous sorlirez do 1‘óglise oii vous vcnez de pricr,- si vous les renconlrez dans la rue, vous vous dótoumcroz d'oux ot vous les mópriserez.
Vous avez bkti un monde oC> la multitude ne pout aspirer au bonhcur. Que dls-je, au bonheur ? Kile ne pout aspiror au minimum vitol...
• Vous oubliez la parole de DIou. Car il est des pages de l’Evangilo que nous n’aimons pas lirę mot k mot. On si quo!quefois on vous les rappelle, on le fail avcc des commentaires et des images qui ne permet-tenl pas de comprendre ou qui ÓYilent d'avoir peur.
Le Christ est Ik muet dans le tabcrnacle. Mais 11 ne so taira pas loujours.
Un jour, II reprendra la parole commo autrcfois.
II ne nous demandcra pas lo comple de nos messcs, de nos obołes, de nos prióres. Non, co n'cst pas sur cela que nous serons jugćs.
Ce jour-lk, peut-ótre y aura-t-il plus de place au ciel pour les ivro-gnes ot los prostitućos que pour vous.
Pages d’Histoire Locale
pour JuhaCl, frfcrc du duc, contro son flis Alain III. Hdlas, il fut bałtu par colui-cl ot obligć dc sc rćfugier en France.
Renlró en son doniaino, Alain Cainart, on 1028, fut viclime d’une attaque brusqućo de la part du duc qui so jela, coibme un oiseau do proie, sur les frontićres dc Cornouaillo. Rassemblant & la hftto co qu'il put do sos troupes, il so trouva trop faible pour rćsistcr & l'envahisseur.
II invoqua alors la Sainte Croix du Sauvcur, Notre Damo et Sainl Ronan. Tandis que les ennernis so rópnndaient do lous cdtdd pour pi ller, il lui vint la pcnsćc do se retlrer et do so cachor avcc sos gens dans la forót de N6vet. Le moment venu, Alain Cainart fondit sur eux, les dófit ot les mit on fuite.