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sation de Hdće de la voie de 1'arbitrage substituśe k celle des armes pour le rśglement des conflits inter-nationaus; małs il faut avouer du moins qu il n est plus permis de traiter d’utopie une idee qui a fait un si grand pas vers son accomplissement.
On a du etre frappś de 1’importance qui doit s’at-tacher au traitś et au protocole de 1856, et nous devons etre fiers que ce soit dans la capitale de la France et dans un Congres prćsidć par un rainistre franęais, qu‘ait śtć signć ce traitó qui est l’une des plus belles pages des annales de la diplomatie euro-pśenne. Cependant on la croirait dćj& dćchirće k la manierę dont on traite trop souvent ce protocole de 1856, qu’on serable accuser de stćrilitć dans le passć (1) et ne plus considćrer en quelque sorte que comme une lettre morte pour l’avenir.
C’est contrę cette dćfaillance que nous venons nous ślever ici. Le protocole de 1856 n’a pas tardć k faire preuve de Yirilitć. Dix arbitrages l’ont suivi, et dans ce nombre il suflirait d’en citer deux ob la recomman-
(1) Apr^s avoir dit que ce Congris dc 1856 avait semble ud instant inaugurer une £re nouvclle, M. Rolin Jaeąnemyns ajoute : « Mais ce Congrćs est demcure sans lendemain. Une lettre adres-
< see le i noverabre 1863 par 1’Empereur des Franęais aux sou-« verains de 1’Europe, pour leur proposer de r£gler le present et « d’a$surer Fatenir dans un congres europecn, est demcurć sans
< rfeultat, et force est bien, a ccux qui se rappellent Ies faits, « Ies interes et Ies sentiments en jeu, de convenir qu’elle ne pou-« vait en produire. Une proposition de conference faite par le « mfime souverain en 1866 a eu le mfime sort, et s’est heurtće « aux mfimes obstacles, bien qu'elle fili appuyće par la Grande-
< Brctagne et la Russie. » dation de recourir k la voie de la raódiation avant celle des arraes, a ćcartś le pćril d’une conflagra-tion europśenne. Nous voulons parler da conflit entre la Prusse et la Suisse en 1857. A-t-on donc ou-blić que les arraćes de ces deux Etats allaient en venir aux raains, et que dśjk des coups de fusil avaient ćtd ćchangśs entre les avant-postes placós de chaque cótć du Rhin, lorsque la mćdiation de la France, offerte et acceptće en vertu du protocole de 1856, rćussit k óviter ce sanglant conflit?
A-t-on oubliś encore qu’en 1867 une ćpouvantable guerre qui ne fut, hćlas! que differće, allait ćclater entre la France et la Prusse au sujet de la forteresse du Luxembourg» lorsque la reine d’AngIeterre, en vertu de l'art. 7 du traitd de 1856, offrit ses bons offlces et que cette guerre imminente fut empechóe par la Conference de Londresl
VIII
INEXECUTI0N DE CE TRAITF. EN 1870.
C*est ici qu on accuse dMnefficacitś le traitd de Paris qui ne flt qu‘ajourner a trois ans les calamitćs de cette horible guerre. Au lieu de le taxer d’impuis-sance, ne seraitril pas plus juste de s’en prendre k son inexćcution ?
II faut faire la part de toutes les responsabilitós, et l*on n*a pas assez parló de celle qui reviendra devant 1'histoire et la postćritć k 1’attitude des puissances signataires du traite de 1856, qui semblkrent avoir oublićlamśdiationquel’article7de cetraitćleur donnait le droit d'offrir et iraposait k la France et k la Prusse