pour le succćs de laquelle un illustre membre de cette Acadómie, M. le comte Scolpis, a dit : « II est nćcessaire qu’il se formę cc « que Montesquieu appelait un esprit generał qui agisse consta-€ menl dans cetle direction. Les parlements, les cours de justice, « les universitós, le clergć, tous derraient concourir 4 remplir c celte hautc mission. II n’en est pas aujourd’hui de plus belle « que cclle-14. »
Lors donc que des argumeuts qui tendenl 4 ralentir plutól qu’4 favoriser le dćveloppement de cette opinion generale. viennent a se produire par une voix aussi aulorisće que celle de notre savant confrere, on ne saurail les prendre en trop serieuse consi-deration.
Observations CRITIQl'ES relatiyes a nos appreciations sur Henri IV, l’abbe de saint-pierre, Kant et Bentham.
Les observalions critiques de M. Beaudrillart s’adressent d'abord 4 nos apprćciations des systćmes de Henri IV, de 1'abbe dc Saint-Pierre, de Kant et de Bentham, sur 1’arbitrage et la paix perpćtuelle. II est plus d'un point de vue 4 cel ćgard sur lequel notre savant confrere ne nous parali pas avoir eiactenaent saisi notre pensće. et cela s'explique aisćment, parce que ces observalions se rap-portent 4 la premićre partie de ce mćmoire, lue 4 la seance du 31 mai, dont le fidćle souvenir pourait ćtre un peu eflfacó.
M. Beaudrillart nous reproche particuliereroent d’avoir fait de Henri IV un philosophe humanitaire : nous serions lenić de lui reprocher a notre tour de n’avoir fait de ce prince qu‘un profond politique. Nous croyons que Thomme politique et le philosophe humanitaire se rencontrent 4 la fois dans ce prince, qu'on ne connait bieD que lorsqu on l’a ćtudić 4 ce double point de vue.
Ce n’est pas sans motifs que le discours prononce 4 Pau le 31 mars devant 1'Institut des Provinces, et dont nous avons eu l’hon-neur de faire recemment hommage 4 l Acadćmie, a etć intilule : Les deux rłtes de Ilenri IV, celui de la poule au pot pour tous ses sujets ct de la paix pour tous les peuples. Nous avons voulu v montrer a cAtć du profond po)itique Phomme qui śtait preoccupe d un ideał humanitaire, et qui, comrae le dit Sully, aimait 4 se faire honneur de penser sur la politique avec plus d’etcndue et de pćnetration que le comraun des hommes.
C’est cet ideał humanitaire qui se rencontre dans le r£ve de la poule au pot, dans cette idee de Peztinction de la mis£re au moyen de 1’aisance qu'il cspćrait rćpandre parmi tous ses sujets, en reali-sant un accroissernent de richcsse agricole par le dćfrichement, et surtout par celui des marais;
C’est cet idćal humanitaire qui, a trarers les calculs d'une poli-tique 06 Pintćrfit temporel avait sa large part, concevait la substitution de Parbitrage 4 la voie des armes.
II y avait entre ces deus idćes de Peztinction dc la misóre par la defrichement ct de celle de la guerre par Parbitrage, une correlation que ne paraissent pas aroir suffisamment sumę ceux qui ne veulent pas admettre qu’i| y ait eu chez Henri IV uq idóal humanitaire.
Quoi qu’il en soil de nos apprćciations que nous nous croyons autorise 4 maintenir, nous n’entrerons pas ici dans une discussion qui nous mćncrail bcaucoup trop loin, et qui n’a pour nous qu'une importance secondairc. Que nos apprćcialions sur Henri IV, Pabbe de Saint-Pierre, Kant et Bentham soient, en effel, bien ou inal fondees, cela ne fait rien sur le fond des choses, c’est-a-dire sur Popportunile de proceder 4 la codification du droit des gens et a la consćcralion du principe de la substitution de Parbitage 4 la roić des armes pour le rćglemenl des conflits internationaui et łinale-ment sur PefGcacite qu’on doit attendre de cette substitution. C’est sur cette quesiion d’efficacitć que se produit le desaccord serieus.
AUTORITES A I.NVOQUER AD SELN DE L’aCADEMIE EN FAYEUR DE L’aKBITRAGE INTERNATIONAL.
M. Baudrillart tient pour escellente Pidee d’arbitrage, mais il la croit peu praticable, ou du moins n'en espere Papplication que