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416    SAINTE-ANNB DAURAY

dćfense hAroi'que. Mais, comprenant qu'une poignAe d'hommes, en pleińe villc ennemie, ne pouvait rAsister victorieusement ń des assaillants innombrables sans un secours du ciel, les assiAgAs, Bretona pour la plupart (26 sar 30), se recomman-dtrent A sainte Annę..

Aprfcs la dćliyrance, les survivants, conduits par l’AvAque de PAkin, M«T Favier, vinrent accomplir le voeu; et, comme ex-voto de leur reconnaissance, ils offrirent un magnifique calice d'or k la basilique (1).

L’histoire de la protection que sainte Annę nccorde aux gens de mer n'est pas close : nous en avons rappelA ici quelques episodcs touchants; d’autres aprts nous auront A raconter des faits peut-Atre plus merveilleux encore.

Du tróne qu’on lui a bAti, et d'ou elle domine la mer comme d’un promontoire AlevA, elle continue A garder ses marins bretons, et ceux qui pAchent le long du lit-toral, et ceux qui s’exposent aux hasards de la naviga-tion lointaine, etceux qui affrontent sur les vaissenux dc 1’Etat les violentes et effroyables surprises de la guerrc maritime.

Son regard maternel les suivra partout. et toujours sa main se lAvera pour les bAnir.    •

Nos marins lesavent bien.

C'est leur pensAe k tous qu’exprimait le hAros du bar-dit populaire ; et chacun d’eux pourrait chanter avec lui: « A Sainte-Annę je suisallA, car je vais m’embar-

(!) Le v<ru k Mintę Annę, *uivl d’une neuvaine, fut lait par le com-mandant Paul Henry avcc rassentiment de tous *c* marina. — Pour montrer 1'importonce de ce vceu, nous tran»crivona lea proprea parolea dc M»* Pavier:

« Dcpuia mon arrivie en Europę, dit-il, je me auis rcndu & Romę pour aaluer le chef de 1'Eglise, j'ai 6x6 en Bourgognc oO m'attendait ma vin4-rablc mirę. Avant de rctourner en Chinc, je »iaitcrnł encore bien dr* łilles. Si javai» 6X6 mis dana U niceaaiti de choiair, tl n’eat pas un seul de ces voyoges quc je neuase volontiers sacnfn1 au pilerinage de Somte-Annę d'Auray, au besoin jo le* aurais sacrlfiC* tous... » (ArcAice* ift Sainte-Annę).

quer; celui qui va prier a Sainte-Anne, sainte Annę ne 1'oubiie pas » (1J.

... Mnis eux non plus, mAme dans les vicissitudes de leur exis-lence si agitAe, n'oublient jamais sainte Annę. Si son nom arrire raremcnl sur leurs lCvres, il reste profondement gravA dans leur mAmoire, A lui sc rattachent tous les souvenirs du pays lointain ; et il suffit parfois de le prononcer devant eux, pour que, par la magle de ce mot evocateur, des Amotions vives, cachAcs sous une inscnsibilitć epparente, remontent A la surface.

Parmi les traits freąuents qui temoigncnt de ce phAnomAne, en voicl dcux que nous tenons nous-mAmes de tAmoins oculaires.

1* La scAne se passe A Suez, dans un hópilal franęais oń l'on avait recueilli des marins et des coloniaux, presąue tous Bretons, trop malaaes pour acherer la travcrsAc vers la France. Un prAtre qut arrivait de Jerusalcm ayant visltA le lazaret, on profita de sa prAsence pour procurcr une cArAmonie religieusc aux hospitalisAs quc l'on cherchait A distraire de la pensAe de leur mai. Tous ccux qui avaient encore la force de se lever se rendirent A la chapelle; et l*on y voyail pAte-mAle des cols bleus de marins, des varcuses de coloniaux et d'administratcurs, des restes d'artilleurs, unc tunique d officier .. L'organistę, breton lui-mAme et de passage A Suez, eBsaya d’abord de relever ces Ames abattues par le chant du Credo qui est 1'acte de toi des catholiques. Mais aucune voix ne lit Acho;l'orgue rAsonnait dans le vide. Devant cette indifTArence, 1'arliste attaqua toul-A-coup le cantiquc national des Bretons: minie Annę, 6 bonne Utrę !. . Cette mAlodie produisit sur 1'assis-tance comme une commotion electrique : elle Aveillait brusquement dans leur cocur les souvcnirs endormis. Leur attitude, leur phy-sionomie, tout se ranimc. Dabord hAsitantes, les voix montent peu A peu ; ce fut une explosion gAnAralc dc bonheur; leurs souf-frances semblaient avoir disparu. Au nom de sainte Annę, le pays natal venail dc leur apparaltre dans une vision radieuse (Albert U Boulieaut).

L’autre rAcit e$t d’un aumónier de marinę.

11 se trouvait en Cochinchine. Avec quclques ofliciers il dlnait chez un Aveque missionnaire, breton comme la plupart de ses invitćs. La joie Atait grandę de part et d'autrc dc se rencontrer 1

1

   D< Santes-Ann* (bon bet,

Kek ar tor (ma ret monet:

De SanUt-Anna neb e ia Anna n'en ankoaa.

Chanson du ticnonier Le Mano: Barsat-Brei:,

8A1N I K-ASNK D’aU1UY, T. II.    27



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