-430 SAINTB-ANNE DAURAY
et je restai dans le feu. — Moi je dormais prfcs du foyer, quand au milieu de la nuit la cheminće sY-croulasur mon berceau. — Mon pfcrc,. ne pouvant pas venir & mon aide, me voua k sainte Annę; et le lendemain midi on me retrouva sain et sauf, sous un lit qui ćtait enti&remcnt consumć, sauf le cótć qui me protćgeait. — Ma mfcre me voua aussi k sainte Annę, au moment ou s'abattit une masse dc pierres. dc quoi remplir dix charretćes. Lorsqu'on eut dćblayć la place, on me retrouva saine et sauve sous cet ćboulement comme toi-mćme sous ton lit brólć ».
— Donnons-nous Ja main pour remercier sainte Annę (4).
Le cas de la plupart des enfants qui viennent dc passer sous nos yeux, a ćtć jugd comme un vrai retour k la vie. Mais les rćsurrections qui suivcnt rcvfitent un caractere encore plus ćclatant.
Un enfant de Loheac mourut en 1'absence de ses parcnts. Et quand ceux-ci rcntrijrcnt k la maison, ils le trouvercnt dćji enseveli: depuis trente heures on attendait leur arrivće pour proceder aux funćraillcs. Tout espoir ćtait perdu; il ne leur rcstait que la ressource supremę d’invoquer sainte Annę, et ils ne l’invoqu&rent pas en vaio; la mfcre souleva le suaire, et vit 1'enfant respirer (2).
Une autre enfant, native de Pleyber-Christ, mourut ćtouf-tte par le croup. Inspirć par sainte Annę 5 la suitę du voeu qu’il venait de faire, et renouvelant le geste du prophete Elie, le pere appliqua sa bouche sur la bouche de la petile morte, les mains sur ses mains; et dans cette pauvre gorge obstruće par le mai, il insuffla son haleine : une demi-heurc apris, 1'enfant renaissait k la vie (3).
Une fillette de douze ans, prise cntre un mur et la brandelle d'un pressoir, se trouva tellement serrće que sa poitrine ćcra-sće n'avait plus que lYpaisseur de quatre doigts. Retirće et dćposće sur un lit, ellc y demeurait depuis trois heures sans mouvement et sans aucune apparence de vie, quand tout k coup, au vceu formulć par ses parents, ellc commenęa k se mouvoir en prćscncc de plus de cent personnes (4).
Voici un miracle plus touchant encore, s’il est possiblc.
(1) P. Hugue*. chap. XX et XXI.
(2) 1: 379. Renl David.
(3) M** dr. Sćgur. p. 122: Une filie de M. Allain, notaire.
Annede CoIran(P.Kf rnatoux : 103).Voirplu* haut: Grands miractet.
I.'enfant ne comptait que quinze jours de vie, lorsqu il mourut d’une crise de maiadie de coeur. Au Jieu d*un berceau, c'est donc un cercueil qu'il fallait lui prćparer ; k la place des langes, c'est dans un suairc qu'on allait l'envelopper. Mais sainte Annę intervint k la priere des parents; et la vic rentradans ce petit corps qu'elle avait quittć pendant trois beures (1).
Voici maintenant le cortige de ceux qui mćritent, k un titre plus particulicr, d’£tre appelćs « les enfants de sainte Annę » : sans elle il semblc qu’ils n'auraient jamais vu le jour. En icoutant Ja priere de leurs parents, sainte Annę s'est souve-nue qu’elle avait dó solliciter longtemps la grAce d'ćtre mirę; et elle a voulu donner aux autres les joies que lui avait pro-curies la maternitć k cllc-mćme.
Et ici elles sont plus nombrcuses qu'on ne le croit, les actions de grAces de parents qui sont venus dire k sainte Annę, en sa chapelle pris Auray : « Notre maison <*tait silen-cieuse et triste ; depuis cinq ans, depuis dix ans, depuis qua-torze ans. nous attendions en vain qu'une voix d'enfant vlirt igayer notre foyer. Nous avona eu recours k celle qui avait eile-mime invoquć le Seigncur jadis pour obtenir la mime faveur: et voici que nous avons ćti csaucćs... » (2).
Nous autres nous sommes les enfants donl l'arriv£e au monde menaęait d'Atre lugubrc : on disait que nous ne pour-rions voir la lumiere qu’cn faisant mourir celle qui nous don-nait la vie. Mais sainte Annę est intervenue ; et quand nous' avons paru sur la terre, notre mirę Atait bien vivante pour nous bercer et nous binir (3).
Le dćfili se termine par un choeur denfanls A physionomie plus angćliquc encore ; et ils chantent: « Nous. plus que tous coux qui nous pricident, nous ćtions k plaindre, nayant reęu ni la vie de la terre qui nous itait destinie, ni la vie qui com-mence au baptćme pour s'ipanouir au ciel : ombies infortu-ndes. condamnies k errer iternellemcnl dans les limbes loin du sijour dc la bćatitude, privies de la vue dc ceux qui nous
(1) 1: 301, Joannę Matio! (dc Rohan).
(2) i: 12, VI, 293, 319, 330,etc. U: 4, 83, 490.
Bile* sont tr*s nombrcuses les jeuues ćpouses qui ont fnst — jusqu’A dix et mćme vingt foit — un long pMerinago & pied, pour obtenir dc sainte Annc une naissnnee dćsirćc.
(3) 1 : 63, 285,367, 553, 553.074, etc, P. HucuE*(cb. 11 et XVI).