150 SAINTK-ANNB DAUftAY
Sancta, que les instruments et les chants font entemłre leurs melodies, que la foule se presse derri^re Le dćfitó, dautres voix retentissent, voix de cloches sonores, qui, en mutant leurs notes graves ou aigućs, nc ccssent par leurs joyeuses envolćes de rćpandre dana latmosphfcre des flofs d'harrnonie.
La multitude s’ćlevant parfois k 20 ou 30.000 per-sonnes, on sest vu dans la ndcessitć, aux grands jours de Mte, de celebrer les offices en plein air.
C’est dansce but quc les Religieux avaient amćnagć en formę de loggia la tribune de la Scala Sancta.
Mais cettetribune elle-mćmes’est trouvee trop ćtroite pour nos fótes modernes; et, aax jours de grandes so-lennites, on y juxtapose une estrado qui fait corpsavec elle. Ornće de draperics et recouverte d’un immense vełum, cette estrode formę, avec 1’oratoire de la Scala, un veritable sanctuaire, dont la nef se prolonge sur 1’esplanade, encadrće des dcux avenues d arbres for-mant bas-cótć.
Lassembtóe tout onti&re est dominie par la statuę de sainte Annę, qui du haut de la tour regarde ses p£le-rins prier.
Aprfes le chant des v£pres, 1’orateur de la journće se prćsente k la tribune.
A chacune de nos assemblćes ily a un discours: il convient en eflfet que dans ces circonstances exceptton-nelles un prćdicateur se 16ve au-dessusde la foule, pour interpreter les sentiments qu’elle ćprouve confusćment elle-mćme, ou pour lui inspirer ceux qu’elle devrait avoir. II arrive mAme parfois que 1'orateur se met si bien 6 1’unisson de l’Ame populairc, que la foule lui rćpond par des acclamations (1).
{1} Ce triomphe oratoire a eu sa plus mćinorablc raaniicstalion le 8 dćccmbre 1872, — avec l'ćvóque de Nantes, M»' Fournier.
Ces tccUmttions, ou l’Ame populaire vibre a 1'unisson de celui qui parle, ne sont pas dćpłacies en plcin air. Nous n'en dirons pas autant des tppUadlttemcnit, qul ne glorificnt que 1'orateur.
La. procesalon eucharlatiąue. — Aprća le chant des vćpres et le. sermoara lieu la bćnediction solennelle d.u Saint-Sacrement.
Mais la fetę n’est pas terminie.
Jusqu% ccsderntóres annees, on rapportait Ta sam te Hostie k la basilique, sans honneur, en dehors de la foule, prćcćdće d'un simple cierge-.
Depuis quelques annćes, une innovation heureuse a intraduite dans le programme.
Sous rinłluence du mouvement eucharistique qui: s’est manifestu dans le monde k 1’occasion des rt5cents congrfcs internationaux et des dćcisions pontificalcs, on a inaugurć une cćrćmonie qui est tr6s significative par elle-nrfeme ea faisant voir d'une mnnióre sensible que la glorification des Saints nest compfete et nest mćme permisc qu'k la condition d’aboutir a la glorkfi-cation de Notire Seigneur.
Les hommesse groupent aux pieds de la tribune, et la se mettent sur deux rangs pour dćfiler en proces-sion ; 1’ostensoir prend place sous le dais; touteia foule l'accompagne au chant des hymnes...
Sur 1’esplanade les p&lerins se massent k 1'entree de la basilique ; du haut du perron le Saint-Sacrement se dresse une derniisre fois au-dessus des fetes, et l’as-semblee ne se disloque qu'apr£s qu’il s’est retirć lui-mfime.
La pFocession avait commencź par le corfege triom-phal des Reliques et de la Statuę ; elle se clóture par une procession eucharistique (!)►
• Dans la. foule cependant, ki n’y a pas que des per-sonnes qui prient: il y a aussi de nombreux curieux, attirćs par le seulspectacle, dont les ans restent debout et regardent, et les autres braquent effrontćment, sur . toute chose et sur tout le monde, leur appareil de photo-graphie. Si nos Pardons doivent subir une dćcadence, elle viendra en partie de l’invasion des touristes, qui
(l) Les processions eucharlstiąues ont.ćtć inaugurćes eu 1892.