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des bruitsqui dislraient ou desspectacles qui-dissipent, tout porte au recueillement et k la piótć.

Cest ici que la maltrise peut exdcuter lesimćłodies eodćsiastiques avec toutes leurs nuanees-et leur puis-sance d'expression ; c;cst ici que l’on peut entendre lorgue: tandis que les cloches chantent audehors pour annoncer au loin que!e village est en fóte,ic’est )lorgue qui pr6te sa voixó la foule pour prier, ipour chanter, pour acclamer le Dieu qui descend sur 1’autel: l:©rgue ' estl’accompagnateurindispensable de toutes lesgrandes

solennites religieuses.

Entuk dkux opficbs

Dhiis le champ de 1'Eplne. — Kntre la grand’messe et les deuxićmes vópres, il y a un moment de dćtente et de repos.

Pendant que les hótelleries s’emplissem> beaucoup de pólerins prefórent se grouper par familie dans le champ de J’Epine ; assis ęh el ló sur le gazon, k 1’ombre, au pied des arbres.

Cest le bon moment pour les curieux qui sont k 1'afTtit de tout ce qui est rare, et qui auraient eu scru-pule, k un autre moment, de troubler la pićtA des pAle-rins en lesexaminant de trop prAs. On les voit circuler comme flAnant au milieu de la foule, notant les sono-rit£ des dialectes, les varićtćs des costumes dont on peut admirer ici les demiers Achantillons, les riches tabliers de soie, les coiffures bizarres, les jupes Acar-lates ou bleues brodćes de veIours noir, les fillettes habillćes en petites femmes et les petits gas coifTćs-de chapeaux k Jarge bord, <iiminutifs amusants de leur pAre et de leur mfcre : c’est la lłretagne pittoresque 6 cótA de la Bretagne qui prie.

A ia aacristie. — La sacristie est comme la demidre station du pfclerinage, et il n’y a gufcre de pMerins qtri ne s'y prćśentent ; c’est un dAfilć continu depuis le matin jusqu’au soir: on y fait bćnir les objets pieux que Ton emportera de Sainte-Anne ; on y apporte les honoraires de messe; on y vient inscrire son nom sur les registres de rArchiconfrerie, ou recommander aux priAres publiques qui se disent devant la Statuę mira-culcuse, ses parents et ses a mis ; on y vient raconter les faveurs que l’on a reęues et dćposer les ex-voto de sa reconnaissance.

Kt c’est en cel endroit peut-Atre, dans 1’accomplis-sement de ces actes tr&s. simples et dans 1’abandon d’une librę causerie, que l'Ame bretonne se montre le mieux k dćcouvert, en-dćvoilant tout ce qui s’y trouve de pićtć filiale et de naWe oonfiance en sainte Annę!

Le dópart. — 'Dans laprAs-midi, de tres bonnc heurc, les pdlerins se dtspersent ; la basllique se vide peu peu ; la foule, qui depuis plusieurs jouts assićgeait l’autel de la Di§votion, s’ćcou1e, comme k regret, pendant que les cierges jettent leur dernióre łlamme. Le village, tout k Theure si animć et si pittoresque, re-prend sa physionomie cal me et banale.

La fóte est finie.



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