1G2 SAINTK-ANNB DAURAY
La Saint-1Michel clóture le Pardon avec les p&lerins des paroisses voisines.
Le dimanche du liosaire, une simple procession comme h la fćte du scapulaire.
Cette description, qui datę de cent ans (1), pourrait encore s’appliquer avec la móme exactitude aux fótes d’aujourd’hui, sauf de rares modificatłons que nous allons signaler.
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L'ouvcrlure du Pardon, qui se fitd’abord lc 25 mars au jour de 1’Annonciation fut, de tr6s bonne heure, repor-tće au 7 mars, jour anniversaire de la dćcouverte de la Statuę.
A lu fin du XVII* si&cle et mćme pendant la Rćvo-lution, elle semble avoir ćtć la fetę principale : on y venait alors de tous les diocfcse bretons. Au XIX* siacie, elle a pris un caractfere plus local et plus intime : c'est plut«H maintenant 1’assembfee des paroisses dalen-tour; et ce jour-fe, la suitę des nombreux mariages qui ont habituellement lieu dans ces paroisses avant le carćme, les jeunes mćnages viennent ici meltre sous la protection de sainte Annę les espćrances de leur nou-veau foyer.
La fite de la Pentecóte. — Le choix de cette datę a ete sans doute inspirć, pour le Pihlerinage de Sainte-Anne comme pour beaucoup d’autres, par les trois jours fe-rićs qui imposaient le chómagc A cette ćpoque de l'an-nće: c’est le jour prćfere des pMerins de la Basse-Bretagne (2).
La file du 26 juillet: c’est la plus solennelle.
La Saint-Louia et la Saint-Michel, qui avaient un ćclat
(1) Młmoiret du P. CuBnet, premier supćrieur du Petit Sćminaire.
(2) Jusqu'R ces derniers temps, c’est toujours en dialecte dc Cor-nouaiiles que Ton prichait aux rttes de ia Pentecóte, et l'on fai-sait venfr des pritres du Finistćrc pour confcsscr les peierins.
extraordinaire sous 1'ancienne monarchie, sont au-jourd’hui complćtement tombćes (1).
Le Pardon, qui avait sa fćte terminale autrefois h la Saint-Michel, se clót maintenantau dimanche du Hosairc: et ce jour-l& ce sont encore les gens du voisinage qui viennent honorer sainte Annę les derniers comme ils ont ćtć les premiers k le faire le 7 mars.
On y vient aussi, tous les ans, aux jours particulić-rement consacrćs k la Sainte Vierge, surtout le 8 sep-tembre: les Bretons aiment k cćlćbrer les fćtes de Marie dans un lieu chćri de sa mćre.
JPó/eri n&ges de paroisses. — Outre ces solennitćs periodiques, il y a ici, presque journellement au cours de l’etć, des Pćlerinages de paroisses.
Les populations limitrophes avaient 1’habitude tout dabord de lever leur procession sur leur propre terri-toire. Le P. Martin, qiii avait longtemps sćjournć k Sainte-Anne, en fait ainsi la description en 1831: « C’est ordinairement par les plus beaux jours que 1’on se ra&emble avant le lever de Paurore autour du clo-cher de la paroisse. La croix ouvre et guide la marche, la bannićres des saints Patrons, le drapeau de la com-mune se dćploient dans les airs ; le clergć entonne les litanies de la Sainte au son de deux clochettes alterna-tivement balancćes en cadence... (2).
Actuellement le defile se formę dans le village mćme, et 70 paroisses environ y viennent rćgulićre-ment chaque annće.
(1) A !a suitę du couronnement qui eut lieu le 30 scpterabre 1868, on tenta de crćer une fćte aunuelle poi^r cormnćmorcr 1'anni-versaire de cette cćrćmonie, dans le but non deguisć du rcste, de faire tomber la fćte du 29, qui avait pris depuis quelque temps un caractćre politiquc. Consćqucncc de cette tentative malbeureusc 1 la fćte du 30 n’a pas reussi; et d'autre part on a vu tomber la fćte de saint Michel, lequel avait doublemcnt le droit d'ćtre honorć ici, et comme protecteur de la France, et comme patron de 1'ordre breton de saint Michel qui avait sod sićge tout prćs, h la cbartreuse d’Auray.
(2) P. Martin, p. 96.