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108 SAINTE-ANNE DAURAY

Notre procession, signalće de loin par la vue de notre drapeau, arriva dans 1’enceinte sacrće au bruit du carillon des cloches. auquel se mćlaient les plus franches acclamations de joie. Le chevalier de Marga-del nous accompagnait. II y eut une messe solennelle, puis un Tc Dcum que nous chantAmes de mani&re k Atre entendus k une demi-lieue k la ronde. La foułe Atait si grandę que les neuf dixifcmes des assistants durent res-ter agenouillćs sur le gazon de 1'esplanade (1).

A midi un banquet rAunit au Petit SAminaire les personnages officiels avec les hAros de la fAte: il y regna une grandę cordialitA, particuliArement entre les AlAves de Sainte-Annc et ceux du collAge universitaire. Elle se traduisit par de rAciproques acclamations : A ceux qui criaient: « Vive le Petit Seminaire ! » les autres rApondaient: « Vive les hAros de Vannes ! » (2).

II est k croire qu’une fAte aussi gracieuse ne se verra plus k Sainte-Anne: c’est un episode unique dans l'his-toire du PAlerinage ; mais comme » les prouesses enfan-tines » (3) de ces jeunes chouans Ataicnt animAes par une pietA virile, il Atait bon que Ton en consignAt ici le souvenir.

Le duc et Ja duchesse d’Angoulćme.

La duchesse de Borry.

Sous la Restauration, Sainte-Anne reęut la visite de trois princes de la familie royale.

(1)    Consultcr sur cette journće la correspondance du P. Cućnet (arch. dtp.), et surtout ses MCmoiret inłdilt, oti Ton voit les per-ptexites d'un Supćrieur, qui sc trouve brusqucuicnt obligć d’o(Trir, daas une uiaison d£pourvue de toutes ressources, 1'hospitalitć A pr£s de 300 personncs.

Rio: op. cit., p. 375.

(2)    D'aprćs-Ies souvenirs pcrsonncls dc M" Joubioux. — Ces acclamations fratcrnelles s’expliquent dautant plus facilement que la plupart des £lćves de Sainte-Anne Ataient. lannee prAcAdente, ęncore au collAge de Vanncs.

(3| L'expression est de M. Rio lui-mAme, Thistorien et l un des hAros de cette AquipAe.

DAs sa rentrće en France, Louis XVIII s'Atait em-pressć d’envoyer le duc d AngouUme saluer en son nom les populations royalistes cle Pouest. Et, en mime temps, pour montrer que les prirjcipes religieux du nouveau Gouvernement Ataient ceux-lA m£mesqueles catholiques bretons venaient de dćfendre si vail)am-ment, le duc se rendit avec la duchesse A leur sanc-tuaire national.

Sa visite eut lieu le lor juillet 1814, sans apparat et sans solcnnite: ce fut le recteur de la paroisse qui ac-cueillit le royal pAlerin et lui souhaita la bienvenue (1).

Quelques annees plus lard, en 1823, la duchesse d’An-goultmc, filie de Louis XVI, Atant venue poser la premierę pierrc du monument des martyrs k la Char-treuse, voulut faire elle aussi un pAlerińage k Sainte-Anne.

Deux ans auparavant un ostensoir de vermeil, offert en son nom, avait dćjA ótć Poccasion d’une grandę manifestation religieuse et politique. — Les habitants des points les plus ćloignćs du depnrtement y arri-vArent en foule ; ceux des paroisses voisines s’y ren-dirent processionnellement. Le don princier fut accueil-)i par une foule de 10.000 pAlerins, et remis A l’Av£que M*f de Bruc par M. de Chazelles, prćfet du Morbihan, accompagnć de M. de Cheffontaines, marechal de camp, et d’un cortAge imposant de fonctionnaires.

En 1828, la duchesse de Bcrry visita A son tour le celebre sanctuaire; et elle. y fit suspendre une lampę dargcnt qu’on voit eńcore aujourd'hui devant le maitre-autel (2j.

(1)    Hut. iiu Dioc, de Vanntt, par M. Le Miki : II, p. 43ti; — HU• toire pop. de la chouannerie, par M. Cadic.

(2)    Lc voyage de la duchesse de Berry en Bretagnc sc fit en partie poor attćnuer le mauvais cITet qu'avaient produit les paroles et latlitude de la duchesse d’Angoul£me. On sait que les torturcs de toutes sortcs, endurćes par cette princesse, avaient fait d’elle la victime du mai que nous appelons aujourd'hui la neurasthćnie. Et



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