172 sainte-anne d’auray
Le próaident de Ja R6publique.
En 1874, le prćsident de la Rćpublique fit lui-mćme un pólerinngc officiel a Sainte-Anne : c’6tait alors le marćchal de Mac-Mahon.
L’enthousiasme ne fut pas aussi grand : le monde officiel, pressentant peut-ćtre des changemcnts poli-tiques imminents, ne-se mit pas en frtiis de representa-tion comme pour 1'empereur: et d’autre part beaucoup de Bretons lui reprochaient sans doute, au fond du cceur, doccuper une place ou ils auraient voulu voir le comte de Chambord.
A insi nousavonspuconstater,aucoursdu XIX*si£clc, que les rcprćsentants de la Monarchie, de 1'Empire et de la Rćpublique sont venus tour a tour ici s'incliner devant'une souverainetć supćrieure h la leur, et beaucoup plus durable (1).
Les r^gimes passent, aprds s’£tre fait acclamer les uns apr&s les autres : le culte de sainte Annę demeure tou-jours vivant et toujours populaire.
§2. — Princes de lkglise.
A cótć de ces fćtes que l’on a organisćes a diverses apoques en 1’honneur des personnages politiques, il en
179(f, dans un discours officiel. le nom de la Brelagne : « II etait « dans mes sympathies de me lrouverau milieu du peuple breton, « qui est avant tout monarcbique, catholiqueet soldat ».
Lempercur fit don au Pderinage d'une tr*s riche banniire, et l'impćratrice lui ofTrit un reliquaire avec une parcelledes Reliques de sainte Annę.
(t) Un autre Prtsident de la H£publique a fait aussi un voyage en Bretagne, mais celui-lA s'est abstcnu de s’arrćterA Sainte-Annę d'Auray. Ce sont parfois les gouvernements qul se ridament le plus de la libert* qui en accordent le moins & leurs chefs.
Mais si Felis Faure nest pas venu sagenouiller devant sainte Annę,« suivant la coutume du pays > (comme disait 1'empereur), et s il n'a pas vu le spectade de la pićte bretonne, en reranche, il en a cu sous les yeux lacaricalure, lorsque certains paysanssage-nouillaient au passage de sa roiture, comme ils le font au passage de rćr£que, pour lui demander sa benćdiction 111 est d’autrcs qui ont eu lieu en 1’honneur de quelques princes de 1'Eglise.
La plus cćlfcbre de ces fótes est celle du jubile de Mf1 Bćcel en 1891.
Cette solennitć fut pour le vćnerable ćvćque comme le couronnement des nombreuses fćtcs qu’il avait prd-sidćes pendant son heureux ćpiscopat; et, quelques annees avant de mourir, il put constater ló, au milieu d'un triomphe dont il fut le hśros, que rien ne s etait perdu du Pólerinage dont il avait suivi le progres et encouragć les embellissements.
La basilique de Sainte-Anne a aussi vu plusieurs sacrcs d’evćques : le sacre de M«r Hjluon, archev£que de Port-au-Prince, ancien supćrieur de Sainte-Anne; celuide M*' Trkgaro, ćvćque de Sćezet ancien aumó-nier en chef de la marinę : celui de M*r Bulion,, vicaire Apostolique de la Sćnegambie et fondateur de la mission de Sainte-Anne du Fernan-Vaz ; celui de M*r Duparc, śvćquc de Quimper ; celui de M*r Le Senne, ćv&que de Beauvais.
Ces cinq prćlats sortaient du Petit Sćminaire de Sainte-Anne; c’est l& aussi qu’ils ont tcnu a recevoir la plćnitude du sacerdoce, quand Dieu a voulu qu’ils fussent óvóques. •
II
Les tetes que nous venons de mentionner ont eu un caractfcre surtout personnel. II y en a eu d*autres d’un caract&re plus generał.
En les ćnumćrant ici, nous nous contenteronsde signa-
ler les traits qui sont particuliers k chacunc delles (1).
\
1. — Le Couronnement de la Statuę, en 1868.
2. — La Consćcration de la Basilique, en 18/7.
Toutes les fites qui soat rappelees ici, j‘y ai assistć ; etj'ai pu contróler par moi-mime rexactitudc des comptes-renduspublićs par les chroniqueurs (J. Bulźos).