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180 SAINTE-ANNK DAURAY

mAre de Dieu:' « Je te salue, 6 bras puissant; que de blessures tu as faites A 1'ennemi dc 1'Ćglise et des Ames! Je te salue, 6 bras robuste, qui as ramassA et gueri tant cTinfirmes! Je te salue, 6 bras caressant et, plus que tout autre bras, maternel... » (1).

Le pólerlnape dea hommes.

La rAunion des hommes, en octobre 1901, eut un ca-ractćre exclusivement diocćsain; mais en revanche toutes les paroisses du diocAse y Ataient rcprAsentAes.

Dansla matinAe il y eut deux rAunions simultanAes: l'une pour les pAIerins de langue bretonne, l'autre pour les pAlerins de langue frnnęaise (2), et les deux orateurs s’inspirant de cette circonstance unique oA lun se trouvait en familie, rappeldrent A leur auditoire, avec la franchise qu’on peut avoir en parlant A des hommes, les vices et les vertus de la race, le mol auquel les expose leur temperament et le bien dontil les rend copables.

L’aprAs-midi eut lieu le dAfilA par paroisses, A travers les longues avenues du Petit SAminaire : il dura trois heures, et l'on a pu Avaluer sans exagAration A 25.000 le chiffre des manifestants.

(!) Pendant ce discours se produisit un incident bizarre dont la cause csl demeurec inystćrlcusc : une paniąue subite et indes-criptible saisit une partie de la foule qui cAda A une poussće irrA-sistiblc, comme si une main violente l’eut projetće vers toutes les issues. Nous citons le fait. parce qu’ll s est passe au su et au vu de tout le monde. Ouelle en fut la cause? Personne ne l a explique. Nous nous bornons & signalcr une coincidence qu'on est librę d’in-tcrprAler comme on voudra. La reille au soir, dans une rćunfon nombreuse de professeurs, le P. Orband nous raconta les pćrip£-ties emou vantes d’un exorcisme qu’il etait charge de presider dans le nord de la France. Au moment de son depart, le demon lui fit cettę menace par la bouche d une possćdAe: « Tu vas en Bre-tagne ; tu m'j retroureras I » Or cc fut A 1'instant mórne oii le prć-dicateur parlait du demon vaincu par le bras dc sainte Annę que la panique eut lieu (Cf. Archittt du Ptlerinage).

(2) L'unc des reunions eut lieu A la scala sancta, 1'autrc dans la cour du Petit Seminaire dcvant la colonne commemorativc du couronnement. M. Duparc parła en franęais, M. Buieon en breton.

En tóte de cette marche militaire flottaient les trois drapeaux du Papę, de la France et de la Bretagne, figurant les trois causes auxquelles ces hommes seront toujours próts h se dćvouer (1).

Au dćbut du siacie nouveau cette assemblće avait sa signification : c’ćtait, sous les yeux de l’ćv6que, comme la revue de ses troupes d'ćlite, od se dessinaient dćjd, k

Pelerinagb des 25.030 hommes sn lfiOi

la veille d’une action devenue nćcessaire, lescadres de 1’armće catholique de son dioc&se.

II ny avait la que des hommes; pas de femmes et pas d'enfants. On leur avait demandó de ne pas boire dalcool. Et le programme fut exćcute scrupuleuse-ment : dans cette immense assemblće de Bretons, on ne vit pas un homme ivre, on n’entendit pas un blas-phóme, on ne constata aucun dćsordre : de toutes les rćunions de Sainte-Anne, aucune n’a ótó plus pacifique ni moins bruyante ; ce fut une journće de prifcre, de recueillement et de sobrićtć.

(t) Ces trois drapeaux etaient portłs par les pćlerins de Bignan.



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