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182 SAINTB-ANNR DAURAY

Une manifestation semblable a eu lieu encore par l1initiativc de M1r Gouraud en 1906. Mais le nouvel ćv£que, qui se prćoccupait, dós son arrivće dans le dio-cdse, d’organiser la jeunesse, n’y voulut convoquerque des jeunes gens: son attention se portait de prćfćrence sur les recrues qu'il est necessaire d’initier i des mć-thodes nouvelles d apostolat. 1

Ce qui distingua de tous les autres pfclerinages cette rćunion des jeunes, cest que dans 1’aprćs-midi, elle prit nettement la physionomie d’un meeting populaire od l'on entendit des orateurs laiques. La tribune avait ćtć dressće dans le bosquet, derrif1rc la scala sancta (l).

Ce genrede confórence, odchacun des auditeurs peut librement communiquer ses sentiments soit par des applaudissements soit par des interruptions, est en gćnćral mieux approprić 6 un auditoire dejeunes gens, qu’une prćdication faite dans le recueillement d une cćrćmonie liturgique. — Ajoutons que la parole d’un laique, qui vient rappeler & ses frferes leurs devoirs de citoyen et de chretien, produit en certaines circons-tances une impression plus forte que la parole móme d'un orateur sacró.

que pour les conduire plus haut. Le pdlerinage ne s’ar-róte ni k leur statuę ni k leurs reliqucs, sous peine de rester inachevd et incomplet; il doifaboutir ó 1'autel ou Jdsus rdside.

A Lourdes, rimmaculde-Conception ne fait accourir les pdlerins vers elle que pour les jeter aux pieds de 1'Eucharistie : aprds les premidres manifestations qui ont ćbranlć les foules, elle semble s'effacer pour laisscr dćsormais la premidre place k Jesus.

A Sainte-Anne d’Auray, la mfcrede rimmaculće-Con-ception fait de mćme : elle attire ses fidóles ici pour les conduire plus stireinent k Marie et & son Fils.

La caractćristique de ces deux grands Pdlerinages c’est qu’on y fait dire des messes tr6s nombreusos, qu'on y distribue d'innombrables communions (i), et que toutes les fćtes s'y clóturent par une procession du Saint Sacrement.

A une ćpoque oń le « Congrćs » est devenu l’une des formes les plus efficaces de Tapostolat eucharistique, il ćtait donc naturel qu’une rćunion de ce genre se tint k Sainte-Anne dAuray.

Le congrds de 1911 fut purement rdgional : on se contenta d'y convoquer les paroisses les plus rappro-chdes, celles qui sont immddiatement sous 1’influence de sainte Annę.

La fćle ddbuta parTHeure Sainte des enfants, qui eut lieu le jeudi, dans 1’aprós-midi. Petits garęonset petites filles dtaient accourus en foule, de Pluneret, de Plou-goumelen et de Brech, de Mdriadec et de Plumergat; il y en avait plein la basilique, les garęons d’un cótd et les filles de 1’autre. Mćditation, pridre, chant des can-tiques, chacun de ces trois exercices durait cinq minutes et se renouvelait tous les quarts d'heure. Et les trois attitudesque les enfants prenaient tourń tour, debout,

(1) La dĆYotion euchari8tique, & Sainte-Anne d’Auray, remonte au dćbut mćine du Pćlerinoge <Voir la physionomie des ffiti au XVU* sUcle).

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bans ces rćunions d’hommes et de jeunes gens il y avait une volontć populaire qui s’affirmait. Le com-mjssaire gćnćral du Directoire, en 1796, ćcrivait & propos des róunions de Sainte-Anne: « Ces gens-lk ne reclament que trois choses: leurs prćtres, leurs ćglises, la libertć religieuse! » Des manifestants de 1901 et de 1906 il faut dire quelque chose de plus : ils sentaient le besoin urgent de sorganiser pour mettre fin & 1’oppres-sion qui p£se sur eux depuis si longtemps.

Une fóte EucharlsUąue.

Les Saints sont des intermćdiaires : quelle que soit leur puissancc, ils n’attirent les fidóles A leursanctuaire

(1) {Voir Semsine Religieuse, 9 el 16 juin 1906).



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