184 SAINTK-ANNK DAURAY
assis ou A genoux, mettaient tant de variAtA dans 1’Heure Sainte qu’elle paruł courte mAme A des enfants. La cArAmonic se termina par une touchante procession, oit chacun des enfants portait un flambeau, en tAte les filles, les garęons derriAre le dais.
Le soir, de 8 h. A 9 h., ce fut 1’Hcure Sainte pour les persoflnes du village.
Le lendemain, les confessions et les communions remplirent la matinAe jusqu’A la messe pontificale : cette messe, qui est la fonction liturgjque par excel-lence, est aussi 1’acte principal du congrAs, et tous les congressistes y asssistArent. A l’Evangile se fit, au nom et en prAsence de l'AvAque, la promulgation tou-jours si impressionnante des dAcrcts de Pie X sur la communion frAquente et la communion des enfants, — dont la misę en pratique allait Atre prAcisAment l'objet de la discussion au cours des sAances,
Avant et aprAs midi eurent lieu les reunions. Comme c'est 1’usoge dans le diocAse, on partagea les congressistes en quatre groupes : d’une part les jeunes gens et les hommes, d’autre part les jeunes filles et les inAres de familie. Pendant que les uns restaient A TAglise pour 1’adoration, les autres se rAunissaient dans le9 salles, et l'on y Atudia en des causeries familiAres les diffArentes mAthodespour dAvelopper dans la rAgion le culte cucharistique.
La fAte se termina par le chant des vApres, et une procession du TrAs Saint-Sacrement autour du champ de 1'Epine.
Sainte Annę a conduit les pAlerins jusqu’A Notre-Seigneur; mais les hommages qui s’adressaient A JAsus ont rejailli en partie sur elle-mAme : la chair et le sang de JAsus que l’on adore dans 1’Eucharistie n’ont-ils pas une origine qui remonte jusqu’A sainte Annę par l’lm-maculAe Conception?... (i).
(1) A 1'occasion desf&tes qui eurent licu k Sainte-Anne d’Auray, en juillet 1914, pendant la tenue du Congr4s eucharistiąue de Lourdes, Mir Gouraud Acrirait: « ... Marie a Atćle premier dboire
La Journóo dea lnventairea.
Le pfclerinage des inventaires ne rcssemble k aucun des autres. — Ce qui le caractćrise, c’est que les catho-liques bretons se sont rćunis ce jour-lń moins pour prier que pour se battre, voulant empćcher, m£me au prix de leur sang, une općration oit ils voyaient une viol{ition sacril£gc de la basilique. Jnmnis, mfime aux plus mauoais jours de la Rćvolution, ni en 1791 ni en 1799, ils n’avaient montrć une attitude aussi rćsolue (1) en mettant leurs droits do citoyen au service de leurs revendications religieuses.
L'ćmotion qui se fxt sentir dans toute la France k 1’occasion des inventaires fut particulidrement vive en Bretagne: la protestation fut unanime dans toute la province ; mais nulle part ellć ne prit un caractfcre grandiose et populaire comme k Sainte-Anne dAuray.
Apr£s la dćnonciation du Concordat, qui supprimait le statut Ićgal de 1’Eglise en France, et le rejet par le papę d’un nouveau statut qui n’eiłt ćt<5 qu'un prćlude au schisme, tous les biens d’ćglise ćtaient censćs vacants et traitćs dfcs lors comme biens nationaux ; aussi 1'Etat, pour faire acte de propridtaire, s'empressa-t-il de les inventorier dans toutes les paroisses,
Du premier coup les catholiques se rendirent compte
qui ait renfcrmć Jesus et le premier ostensoir qui l*ait montrć au mondc. Mais, aprćs Dieu, qui donc a donnć au inonde ce premier ciboire et ce premier ostensoir, sinon sainte Annę ?... » [Stm*ine Religieutt, p. 560: annće 1914).
Cette raćrae pcnsće a ćtć exprimee sous une formę saisissante, mais singulićremcnt hardie, par le P. Forbes (dc rUniversitć cath.. de Lille), qui, un jour de retraite & Aurajr, appela sainte Annę « la grand'raćre du Saint-Sacremcnt ».
(1) Voir, dans 1'Hist. du Pćlerinage pendant la pćriode revolu-tionnaire, le rćcit de ces journćes. — Les pćlerins d'alors n'oppo-sćrent pas 4 la tyrannie une rćsistance aussi energiquc que ceux d'aujourd'hui: on leur disait d’ćvacuer 1’ćglise, et ils s'en allćrent. Ce n*est pas que la foi soit plus vive dc nos jours, mais on a une conscience plus nette de ses droits.