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198 SAINTE-ANNE DAURAY

Annę, en cette mfime nuit du 25-26 juillet 1624, aprds les premidres vdpres de sa fdte, se presenta k Nicolazic venant dAuray, et l’invita a la suivre jusqu’au village, od elle lui ferait la revdlation ddfinitive qui devait sus-citer tant de merveilles.

De la tribune, dressde prds de la croix, fut succcssi-vement racontd en breton et en franęais le premier acte de la nuit mdmorable.

Aprds une pause, chacune des processions reprit sa marche, — les pdlerins de 1924 renouvelant ainsi pour la premidre fois la « procession au flambeau » qu'a-vaient inaugurde dans ce mdme chemin, en 1624, sainte Annę portant un cierge et Nicolazic dgrenant les Ave Maria de son rosaire. El la foule dmue par le rdcit qu’elle venait d’entendre dtait de plus en plus recueillie,^ comme si elle marchait-elle-mdme en compagnie du Voyant k la suitę de sa Bonne Maitresse.

Au village, dcuxidme dtape, les groupes demeurant toujours sdpards ; l’un d’eux occupant le placitre od se dresse aujourd hui lc Calvaire, l’autre se massant devant la maison mdme de Nicolazic.

Ló les deux prddicateurs, reprenant la parole, ache-vdrent le rdcit de la nuit sainte en exposant la mission confide par sainte Annę & son messager, et la manidre dont il se sanctifia en 1’accomplissant.

La cdrdmonie se terinina vers une heure du matin, au moment mdme od les pdlerins pouvaient assister nux premidres messes et communier.

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Aprds avoir notd les particularitds propres a cette premidre fdte du centenaire, nous devons en signalcr encore deux autres, qui ont rappeld aux pdlerins les plus dgds quelques unes des plus belles manifestations d’autrefois.

Un des historiens du Pdlerinage dcrivait en 1891 :

« Lorsque vers vers 10 h. les dvdques sont arrivds d 1'endroit oCt se cćldbrera la messe solennelle, nous assistons k un magnifique spectacle : par les quatre grandes voies qui aboutissent au village, les proces-sions des paroisses, qui se sont mises en branie au signal donnd par le bourdon, arrłvent avec croix et bannidres, au chant des cantiques. Les pdlerins pendtrent k flots pressds dans l'enceinte, sans desordre, pieusement, au milieu des croix qui brillent, des bannidres qui flottent, des chants qui retentissent... »(1).

A quelque trente ans d'intervalle, la description du chroniqueur ne s’applique-t-elle pas exactement k la fdte de 1924 ?

Et dautre part, les pdlerins d’aujourd’hui, accompa-gnant la procession eucharistique qui a clóture la fdte, n’ont-ils pas reproduit avec la mdme piete et la mdme affluence, la sedne dćcrite par la Semaine Religie u $e en 1892?...

Spectacle ćmouvant jusqu’aux larmes oCł l'on vit comme autrefois un millier d’hommes, suivi du blanc cortdge des sdminaristes, des prdtres et des prćlats, dćfiler tout autour de la fontaine sainte, autour du champ de 1'Epine, et, au milieu de la foule compacte, faire cortdge k Notre-Seigneur jusqu’au parvis de la basilique pour y recevoir, au moment du ddpart, sa bdnddiction d’adieu.

Ainsi, mdme k Sainte-Anne, 1’histoire est un perpd-tuel recommencement.

(t) Ce mćme spectacle se renouve!a, deus ans plus tard, pour la rćception de la relląuc offerte par Lćon XIII.



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