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I-c» pislcrins avaient emportć la coifie pour sorvir de pifcce k conviction.

A Sainte-Anne on examina attentivemcnt ies traces dc ia brtilure; et on voulut garder 1'objet comme ex-voto. Mais ils rćpondirent qu'il ne pouyaient le cćder, l*ćvćque de Saint-Brieuc ayant manifeste le dćsirde le voir lui aussi (1).

Le 2 juillet 1682, vers 4 heures de 1'aprćs-midi, Louise Ferrar, de Rennes, aperęut dans un coin de sa chambre un homme habilló dc brun, assis dans une chaise. Kile ne dis-tinguait pas le visage; mais elle rcconnut sans peine la voix de son cousin Laurent Carrć, dćcćdć quelque temps aupa-ravant. — « Allez pour moi, lui enjoignit-il, en pfclerinage a Sainte-Anne d'Auray, dans Ies cinq jours qui vont suivre : cest a ce prix que je pourrai sortir des flammos du purgatoire. »

Ces parolcs k peine prononcćes, 1'apparition s'<5vanoujt. Louise, interdite de frayeur. n'avait pu lui rćpondre; mais elle comprit qu‘elle ne pouvait pas refuser un service qu'une ńme du purgatoire lui demandait. Seulement la difficultć de trouver des compagnons de route lui fit retarder son dćpart de deux jours, jusqu'au dimanche suivant.

L'dme en peine ne Tentendait pas ainsi: la nuit du samcdi au dimanche, il n'y eut dans la chambre dc Louise quc « bruit et-remuement », a tel point qu‘il lui fut impossiblc de fermer Ies yeux. Levće de bon matin, elle se rendit compte qu'elle n’avait pas ótć le jouct d‘un róve: le bois de la table portait tres visiblement 1’ompreinte calcinće d une paume et de cinq doigts, comme ai une main dc feu s’y ćtait posće.

Un de ceux qui avaient accompagnć Louise Ferrar de Rennes jusqti'ó Sainte-Anne, son cousin Guillaume Languet, affirma, apres la dćposition de la jeune filie, qu'il avait vu lui-mćme la table brńlće: elle ćtait, ajouta-t-il. • noire comme du charbon » (1).

• •

A Ploudiry (Evćchć de Lćon), dans le village de Coetan-sal, uncdćfunte. nommde Azćnor Le Mobihan, se montra, k plu-

(I) Artl.itee de Sainte-Anne: II, n* 54.

sieurs reprises, k une jeune filie, Catherine Sanquer, qui ćtait en servicechez maltrc Hervć Hamon.

Elle luidemandait daller pour elle k Sainte-Anne d’Auray, et d'y faire dire une messc pour le repos de son Ame.

Malgrć Ies appels rćitćrćs de la dćfunte, Catherine ne se dćcidait pas k parlir, sachant combien il Atait dangereux pour une jeune filie de son Age de s’avcnturer toute seule dans un voyage aussi long, et ne trouvant du reste personne pour 1'accompagner.

L’homme qui etait le mieux qualifić pour lui rendre ce service, c'ćtait sort rnaitre. Aussi la dćfunte finit-elle par s’adresser k maitre Flerv<5 lui-móme ; et se manifestant A lui, elle le pria d'accompagner Catherine jusqu’k Sainte-Anne d‘Auray: « Vous aurez soin avant de partir, lui dit-elle, dc vous munir d'une lettre de recommandation. Adressez vous pour cela k dom Franęois Nicolas qui est mon parent. »

Franęois Nicolas n'ćtait pas un esprit crćdule ; il ne voulut pas ajouter foi k tout ce qu'.on lui racontait. II refusa le tćmoi-gnage qu'on Tui demandait.

Alors Hamon recourut a l’ob)igeance d'un autre prótre, dom Yvcs Le Papę, « homme de grandę probitć et prudence », dit le proces-verbal. Cclui-ci examina la question ; et con-naissant Ihonorabiliti des deux pelerins, il dAlivra le certifi-cat qu'on lui demandait. II tint mdme k fournir personnel-lement 1’honoraire de la messc et Ies deux sols de 1'offrandc.

Ils partirent aussitót; et lorsque, presque au terme de leur

voyage, ils furent arrivćs k environ une lieue du sanctuaire

Wni, AzAnor Le Mobihan apparut de nouveau k son amie, et

la pria d’ajouter un acte de pćnitonce de plus k sa charitć :

« A partir d’iclf lui dit-elle, marchez picds nus jusqu’k la

chapelle »(2).    •

* • •

A !'ćpoqueou Madeleine Mońce, « la mystique bretonne du XVIII8 sikcle, » habitait au chAteau du Bois de la Rochc pres de Mauron, — elle eut une apparition qui est ainsi racontćc dans sa vie (3).

Un jour, une de ses cousines, mortc depuis peu, lui appa-

(I)    Arehite-t de Sainte-Anne : U. n* 553

(J)    Archtvet de Sainte-Anne '.II. 565

(3) P. Nicol: Une my«tlque bretonne «u XVIII- sitcle.



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