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rut. Madeleine eflrayće se rćfugia dans la cuisine. Lcs domes-tiqucs s'aperęurent de son trouble, et la prcssArent si bicn de questions qu'elle finit par raconter ce qu’elle avait vu.
Plusieurs pcrsonnes. dont le mari de la dćfunte, conseil-lArent A Madeleine de parlcr A sa cousine, si eile apparaissait encore.
Quelques jours aprfes, Madeleine la revit en effet, et, aprAs s’ótre bien recommandće A Dieu, voulut Tinterroger ; mais comme elle n'ćtait pas scule, 1’apparition sc tint A distance jusqu’A ce que la personne qui se trouvait avec elle se fót retirec. Alors seulement Madeleine put lui dcmander ce qu'elle voulait. Elle rćpondit en priant la sainte jeune filie de faire un pelcrinagc A Sainte-Anne d’Auray, et de jefiner un mois au pain et 6 1’eau pour la d<5livrance de son flme.
Madeleine accomplit A la lettre les dćsirs de sa cousine; et, la pćnitence finie, celle-ci lui apparut une troisiAme fois, la remercia de sa grandę charitd; pu« pour lui prouver que ce qui venait de se passer n'Atait pas une illusion, elle lui appli-qua la main sur la tAte*; et, par ce seul attouchement, lui bróla sa coiffe : ce qui fut vu de plusieurs personnes-
Le fait suivant s'est passA A LoudAaccn 1860.
Le dimanche 7 fAvrier, cntre 8 h. et 9 h., MaricJulicnne Le Mćtayer vit Marie-Franęoisc Prioux, femme de Joseph Dou-nio, dAcAdAe le 16 septcmbre 1866, trois ans auparavant. Elle n’eut pas de peine A la reconnaltre. car c'est elle mAme qui l'avait soignAe dans sa derniArc maladie. Mais, prise dc frayeur, elle s’enfuit.
Le lendemain A 7 heures du soir, mćme apparition. MaricJulienne, sans rien entendre ni demander, s echappa comme la premiere fois.
Le mardi suivant, A la m£me heure, la vision se produisit encore; mais cette fois Maric-Julienne dut rester. Les personnes qu'elle avait mises dans sa confidcnce, la retinrent malgrć elle.
Alors faisant effort pour dominer sa frayeur, elle lui demanda ; « C'est vous, Marie-Franęoise? Qu'est-ce qui vous tientdonc en peine? » — L’apparition rApondit: « Je dAsire
que vous fassiez Ic plus tót possible un p^lerinage u Saintc-Anne d’Auray en ma faveur... Vous cntendrez une messę k mon intention, et vous en ferez dire une a utrę pour moi. » Aprfcs quoi elle disparut.
Deux jours aprfcs, la familie ćtait k Sainte-Anne pour ac* complir de point en point ces recommandations (1).
, * II •
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Les Ames dont nout avons parli jus</u'ici ne spić i fi en t pas la naturę des faules dont l expialion les retient au purgatoire. Celles dont hous allpns parler maintenant viennent dtmander guon sup-plee .4 des pilerinages f/u'ellcs nont pas /aits de leur vivant.
Aux environs de 1649 vivait k Caen une pieuse jeunc filie, Catherine du Moutier, qui avait une dćvotion particuliire k sainte Annę.
Kile insista k plusieurs reprises aupr&s de sa cousine Ca-therinc de la Rocque, avec laquelle elle demeprait, pour qu*elles fissent ensemble unp&lerinage k Sainte-AnnedAuray.
Celle-ci, aprds avoir longtemps refusć, finit cependant par lui dire : ■ Eh ! bien, puisque vous y tenez, j'irai avec vous. »
Mais sur les entrefaites Catherine mourut sans avoir accom-pli son pfelcrinagc. Et sa cousine, qui n’y avait consenti du reste que par condescendancc, n’y pensa plus elle-mćme.
Or deux ans apr£s, un mardi de la Pentecóte, la dćfunte se montra, enveloppće d‘un suaire, k la servante de la maison Catherine Pćpin. Elle lui passa trois fois la main sur le visage, et lui rćvćla, ce qu'eile ignorait jusqu’alors, la promesse que ses deux maitresses avaient faite d’aller k Sainte-Anne en p&lerinage. Dans d’autres apparitions elle dćcouvrit k la scr-vante des choses que celle-ci croyait dtre seule k savoir.
Catherine P<Spin en parła k sa maitresse ; mais sa maitresse ne crut pas qu’el!c dót tenir compte d un message transmis par une domcstiquc.
La dćfunte s’adressa alors & un personnage qui devait avoir plus de credit sur 1'csprit de sa cousine : elle apparut & un
(I) Arehires de Sainte-Anne : Rccueils dc* miraclcs et de* faveurs : nou-velle»ćric n* 31.