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II. LE CONTEXTE ECCLES1AL

2.1.    Lćon XIII (1878-1903) et le catholicisme social

Apres la guerre de 1870, un nouveau courant voit le joiir au sein du catholicisme franęais, a rinitiative de jeunes aristocrates comme Albert de Mun, Rene de la Tour du Pin, marques par les enquetes du socio-logue catholique Le Play (1806-1882) sur lc paupć-risme et par les condamnations du socialisme et du liberalisme economique par Pie IX (Syllabus, 1864).

En outre, les deux amis sont influences par les idees de Fćveque de Mayence, Mgr Ketteler, une des tetes du catholicisme social allemand. II próne les principes d’un christianisme social dont s’inspirera Leon XIII pour rediger la fameuse encyclique Rerum nova-rum (1891). Albert de Mun fonde les Cercles catho-liques d’ouvriers auxquels participent des membres des elasses dirigeantes, et ces cercles se repandent tres rapidement. II ranime en France le courant du catholicisme social qui s’etait developpe dans les annees 1830 a 1850 avec Lamcnnais, Montalembcrt, Lacor-daire, Ozariam... II rćvele a la bourgeoisie catholique la specificite du monde ouvrier et de ses problemes, ainsi que la mission de FEglise a son egard.

En 1886, Alben de Mun fonde 1’ACJF (Association Catholiąue de la Jeunesse franęaise), reerutee en milieu etudiant catholique. Elle propose de rechris-tianiser la societe par une vie d’union a Dieu, par des cercles d’etudes et Faction sociale. C’cst la premiere formę de FAction catholique en France.

Dans cette mouvance du catholicisme social en Europę, il faut nommer aussi Gaspard Mermillod, le vicaire apostoł ique de Geneve qui devient eveque de Lausanne en 1882 et Cardinal en 1890. II jouc un role actif dans le catholicisme social, notamment en orga-nisant les rencontres intemationales annuelles a Fri-bourg a partir de 1884. Lui aussi prend une part active dans la preparation de l’encyclique Rerum novamm qui sera publiee en 1891.

Venons-en au pontificat suivant, cclui de Pie X.

2.2.    Pie X (1903-1914)

Le but de ce papę qui succede a Leon XIII est de res-taurer la societe chreticnne face a 1’effondrement de Fordre social, morał et intellectuel qui a debute avec la Revolution franęaise, ordre que FEglise catholique avait mis des siecles a construire en Europę et en par-ticulier dans notre pays. Sa devise n’est-elle pas : “ Tout instaurer dans le Christ Cette fmalitó est ćgalement celle des catholiques franęais en ce debut de siecle.

Je passe sur lc pontificat de Benoi XV pour aborder celui de Pie XI.

2.3. Pie XI (1922-1939)

Achille Ratti (1857-1939) est contemporain du co-fondateur de la Xaviere, le P. Antonin Eymieu a quatre annees pres. 11 mourra en 1939 comme Claire Monestes et il commence son pontificat en 1922, Fannee consecutive a la fondation. C’est un papę familier de la spiritualite ignatienne qui, comme on le sait, est une spiritualite apostolique et missionnairc, desireuse d'etendrc lc regne du Christ jusqu'aux extremitćs du monde.

De 1882 a 1912, II fiat aumónier des religieuses du Cćnacle a Milan. Dans le cadre de cette fonction, il donnę plusieurs fois les Exercices spirituels. Devenu papę, il declare lgnące de Loyola patron celeste des Excrcices spirituels des le 25 juillet 1922 et il cherche a promouvoir les Exercices dans deux encycliques Mens nostra (1929) et Ad catholici sacerdoti (1935).

Pie XI retient de cette spiritualite coloree par celle du Cenacle trois caracteristiques: la place essentielle de 1’Esprit saint, la place de Marie dans le mystere du salut et la place centrale de 1’eucharistie “ dont le coeur est 1’offrande de soi, 1’abnegation existcntiellc dans lc servicc de 1’autre. ” (Marie-Ther&se Desouche p. 111). Ces trois notes seront aussi au centre du cha-risme de la Xaviere.

Pie XI est aussi le papę qui developpera FAction catholique, et les premieres xavieres s’y engageront a fond : JOC, et surtout JEC.

Voila tracee a grands traits la toile de fond socio-poli-tique et ecclesiale de Fepoque ou naquit la Xaviere. Je vais essayer maintenant de voir Farticulation qu,il y a entre cette situation et Fappel de FEsprit Saint tel qu’il fiat entendu par les deux fondateurs, le P Antonin Eymieu et Claire Monestes, appel qui voulait repondre aux besoins d’ćvangelisation du monde ouvrier en particulier, mais aussi des autres milieux.

III. LES DEUX FONDATEURS PRINCIPAUX

3.1. Le P. Antonin Eymieu (1861-1933)

Tres jeunc, il connait les contrecoups des mesures rćpublicaines, puisqu'il a dix-huit ans au moment ou Jules Ferry devient ministre de Tlnstruction

21 - BUL. AAEF-N° 65-66



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