6964825278

6964825278



publiąue. Cest cette annee-la qu'Antonin entre au grand seminaire de Romans dirige par les Jćsuites, et 1'annee suivante, en 1880, ceux-ci, ainsi que tous les grands ordres sont expulses de France, comme on l’a dit plus haut. Or, il a decide d'entrer dans la Com-pagnie de Jesus. II part donc a Sidmouth en Angle-terre ou le noviciat vient d'etrc transfere. Cepen-dant, beaucoup de jćsuites restent en France, plus ou moins illegalement, ce qui lui pcrmettra de demeu-rer alternativement en France et en Angleterre au gre dc sa santć precaire.

Le Pere Antonin Eymieu d Gen£ve en 1912

Si j’ai insiste plus haut sur rencyclique de Leon XIII, Rerum novarum, c’est qu’elle est a Longinę d’une prise de conscience de la condition ouvrićre par des chretiens de la bourgeoisie. C’est la qu’intendent le P. Eymieu.

Le 15 aout 1899, celui-ci acheve sa formation de jesuite. Aussitót apres sa profession solennelle, en 1899, il agit a Lyon en faveur des congregations religieuses contrę le projet de loi de Waldeck Rousseau sur les Associations. En 1901, apres son adop-tion, il fonde La Ligue des femmes franęaises pour protester contrę cette loi et faire barrage aux ćlus anti-clericaux qui se prćsenteront en 1902. II agit avec 1’aide de plusieurs femmes en vue, telles que Jeanne Lestra dont il est le directeur spirituel et la com-tesse de Saint-Laurent. Cłest le debut d’une vie apos-tolique militante dans laquelle il s'engagcra avec conviction en formant toute sa vie les laics chretiens.

U est en effet une autre face de son apostolat, celle de la direction spirituclle. Le Perć catechise les eleves des colleges catholiques diriges par les religieuses dc Nazarcth et du Sacrć-Cceur et confessc beaucoup. 11 donnę egalement des retraites a de nom-breux auditoires. Cest un homme exigeant, qui a le souci de la formation humaine et spirituel le des jeunes chretiennes de milieux aises, qui frequentent ces etablissements. Cest d*ailleurs pour les anciennes eleves qu'il lance a Lyon la Mutualite intellectuelle et la Revue Blanche de Castille. Ces jeunes fillcs seront une pepiniere de militantes sociales, et c’est panni ellcs que le Pere rcncontra les futures fonda-trices d’une nouveIle congregation de vie apostolique qu’il fondera vers 1910. Disons quelques mots de cet Institut voue au monde ouvrier et a la regeneration de la societe..

Une congregation a vocation sociale

Panni les chretiennes qu’il accompagne spirituelle-ment, il faut nommer Marie-Louise Rochebillard. Conscientisee par rencyclique de Leon XIII, elle se consacre a faire connaitre les conditions dćplorables de la classe ouvriere : taudis, salaires, maladie, etc... Elle met egalement en evidence 1’absence ou Pin-adaptation d’une Ićgislation qui puisse changer les choses.

Cette femme courageuse souhaite en meme temps transformer ces structures injustes par une action sociale adaptee. Elle montre la necessite du syndi-calisme chretien, des mutualites, de 1’enseigncment professionnel appuyć sur une culture generale, des lois de prevoyance, d’une collaboration et d’une education ouvrieres. Son but est de former une elite feminine chretienne appelee a entrer dans la melee economiquc et sociale au nom de sa foi. Par des conferences, elle rćvele a toutes ces jeunes filles de milieu privilegie ce que des femmes pourraient entre-prendre pour une justice meilleure et un amour effec-tif. Pour etayer son action, elle souhaite fonder une congregation religieuse. Mais elle n’y parvient pas ellc-meme. D’autres le feront a sa place avec le sou-tien du P. Eymieu.

22 - BUL. AAEF - N° 65-66



Wyszukiwarka