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448 SAINTE-ANNE DAl-RAY

prćtre trfcs estimable qui demeurait dans le mćme hótel que Cathcrine de la Rocquc.

Cette noavelle dćmarche fut aussi vainc que la premifcre. II fallait que Catherine de la Rocque fńt elle mime misę en causeet devint tćmoin k son tour.

Mais cette lois les apparitions furent accompagnćes de reproches, et elle entendit lesgćmissements dou!oureux d’une voix piaintive: t Ah! sainte Annę, sainte Annel » comme si )’dme en peine ne pouvait obtenir que de sainte Annę la fin de ses tourments.

Enfin, de guerre lasse, et pour mettre fin k ces importu-nitćs, Catherine de la Rocque se rendit dans une thapelle des environs dćdićc k sainte Annę, croyant satisfaire ainsi au voeu de sa cousine. Mais ce petit pelerinage n’obtint aucun rćsultat; les importunitćs continuerent.

Entre tcmps le cas avait ćtć exposć k 1'autoritć ecclćsias-tique; l aflaire fut examinće par des docteurs en thćologie; ceux-ci conclurent k la rćalitć dc 1’apparition, et qu'il fallait faire droit k la demande de 1’Amc en peine.

Catherine se dćcida donc enfin k partir pour Sainte-Anne d'Auray ; et elle ne cessa d’ćtre obsćdśe qu'au moment 0C1 elle se mit en route.

Le procfcs-verbal, fait sur sa dćposition, fut signć par un notable de la ville de Caen, qui l’avait accompagnć dans son voyage (1).

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Au mois de mai 1644, Renć Pommeret, seigneur de Leśno-var, demeurant en Pleurtuit (diocfcse de Saint-Malo), faisait k Sainte-Anne dAuray la dćposition suivante.

— II y a cinq ans, mourut mon oncle, missire Franęois Plounier, recteur de Saint-Sauveur ń Dinan. Au cours de sa maladie, il avait fait le voeu de venir en pelerinage 6 Sainte-Anne...

Deux ou trois jours aprfcs sa mort, il se prćsenta k sa nifcce Accarie Servile, mariće i maitre Jacques Andrć, apothicaire k Dinan. C’est elle qui l’avait soignć dans sa dernifcre maladie, et elle ćtait prćsente quand il formula son voeu.

A peine 1'eut-elle aperęu dans les lucurs qui caractćrisaient

(1)    de SsinU-Annt: II. n* 60.

P. Huctss : p. 669.

bien son itat, qu'elle devina pourquoi i| venait la trouver ; ' et, avant mimo qu'il eut parli, elle s’icria:« Mon oncle.je vous promets d'envoyer queiqu'un faire pour vous le voyage de Sainte-Anne ». La vision disparut aussitót.

Ma sccur vint me faire le ricit circonstancii de l’ivinement. Aucun doute nćtait possible ; et nous nous mimes en devoir de remplir les intentions du difunt. Dis le lendemain un homme de la ville, Thomas Lc Claire, partait pour Sainte-Anne. Tous les hiritiers, dont je fais partie moi-mime, ,sol-dirent sans hćsiter les frais du voyage (i).    ✓

Hilinc Halay, de Carentoir, femme de Jacques Plantard, avait promis d'aller k Sainte-Anne d*Auray morte ou vive.

Elle mourut la veilledes Hameaux, dans la nuit du samcdi au dimanche.

Ncuf joursfcpris, dans la nuit du mardi au mercredi, elle revint pour demander k son ćpoux de remplir 1’engagement qu’elle avait pris.

Jacques Plantard se mit en route peu apres; et le 21 mai 1632, il affirmait sous serment, devant les religieux de Sainte-Anne, la viriti de son ricit (2).

Marie Mćnager (de Josselin) aperęut un jour devant elle une 4me du purgatoire qui la regardait sans rien dire. Citait le 27 janvier 1867. Elle reconnut sa mirę, qui itait morte depuis trois ans; et, dominant son imotion, elle riotorpella: « Ma mirę, si vous ites ici par la grdcc de Dieu, parlez! » — a Oui, ma filie, ripondit 1’apparition : j’ai promis un voyage i Sainte-Anne et une messe ; mais mon voeu n’a pas iti acquitte. » — « Je l’acquitterai pour vous, ma mirę. »

Depuis ce jour, la jeune filie n a plus rien vu. Et quelques semaines plus tard, en la fite du 7 mars, elle vint k Sainte-Anne commc elle s’y itait engagie (3).

(1} Archiiet de Sainte-Anne : I, n’ 509. P. HuGliKS : p. G67.

(2)    Arehivet de Sainte-Anne: I, 166. P. Hucuu : p. 665.

(3)    Archipei de Sainte-Anne: Recucil des miracles et des fareura: nou-vellc adrie, n» 80.

SAINTK-ANNK D’aURAY. T. II.    29



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