6964825051

6964825051



420 SAINTE-ANNE DAURAY

une aieule prćvoyante et attentive qui surveilłe jalou-sement la santć de ses petits-enfants, en prótant son concours au pire et k la mirę, dans les fonctions si dis-tinctes qu‘ils ont k remplir 1'un et 1‘autre k 1'ćgard de Tenfant.

Le póre de familie.

Le pire, comme on va le voir, est plus qualifić que la mirę elle-mime pour placer l’enfant sous la tutelledc sainte Annę: c‘est le chef de la familie. Aussi, d’apris le Ilegistre det mi-racles, dans la plupart des cas oii la vie de Tenfant est en pćril, c’est le pire lui-mime qui prend l’initiative de le vouer k sainte Annę. Et, quand la mirę a pris les devants, il se fait toujours un devoir de renouveler le voeu pour son propre compte.

Les excmples de cette sollięitude paterncllc sont innom-brables ; nous n'en citons ici que quelques*uns (1).

Yves Samson (de Gomcni, diocise de Saint-Malo) s'entre-tenait dans son moulin avec quelques amis, le lendcmain de In fóte du 20 juillet, des miracles sans nombre qui s'aceom-plissaicnt k Sainte-Annc. Tout-i-coup une femme se pricipite dans la maison, et crie au mcunier quc sa petite filie vient dc tomber dans 1'itang. Le pire tout iperdu accourt, entre dans 1'eau et commence ses rechcrchcs ; un de ses voisins y des-cend aussi; ils ont de 1’cau jusqu’au cou ; ils fouillent en vain les profondeurs. Au bout d‘une heure le pire disespiri s'avisc d’implorer l assistance de sainte Annę; la mirę, k genoux sur la chaussće, s’associc 6 sa pniri. A peine Yves Samson a-t-il fait son vceu que son pied hcurte le corps de sa filie enfouie dans la vase, 6 un endroit ou il avait diji passi bien des fois. Mais quand on la retira, Tenfant itait sans mouvement et sans vie. Les parents ne perdirent pas nianmoins tout espoir: la fnveur que sainte Annę leur avait accordie de retrouver le corps les encouragea i demander une gróce encore plus grandę; et ils continuirent k prier. l/onfant itait diposće sur une tablc, les mAchoires tellcment serries que pour les

U) Voir. cn particulier, la riturrection dc la filie dc Jean Marqucr lVKHN.\TOCX, p. 105).

ouvrir, on brisa dcux dents, et, pour les tenir ouvertes, il fal-lut y placcr un morceau de bois Mais les parents ne tarderent pas ń s'apcrcevoir quc sainte Annę cxauęait leur priire ; au commencement de la nuit, ils crurcnt voirque Tenfant avait respirć ; vcrs minuit, il leur parut qu'elle remuait les yeux ; et i la'pointę du jour tous leurs doutes tomberent; Tenfant dit d'une voix distincte: « Ma mirę, je veux dormir » (i).

A peine le pire a-t-il consiatć le miracle qu*il saisit son bśton ; et avant le lever du so|eil, il ćtait diji parti pour accomplir son voeu (1629).

Roland Pherlicot (de Plouho) itait en train de couper de l'avoine avec un ćquipe de moissonneurs dans un champ iloignć de sa maison. A midi sa femme alla leur porter diner, laissant le petit Jean, śgć de 16 mois, k la gardę dc sa soeur qui avait d<Sj& douze ans.

Or Tenfant, que sa sceur avait hissć sur le haut d'un coffre, tomba sur.le sol d'une faęon si malencontreuse qu’il se rom-pit le cou. I,a filie, se rendant compfc du malheur et craignant dc-tre battue, voulut dissimuler sa fautc et coucha son petit frire sur un lit.

C’ęst Ik que la mirę le retrouve & son retour; en le voyant, ellc comprcnd qu*il iui est arrivi quelque malheur ; mais, ne se rendant pas compte de la gravitć de Taccident. elle Iui prć-sente Ic scin. Comme le petit ne rćpond pas k son invitation, ellc Iui distille quelques gouttes de lait dans la bouche. Cet aliment provoque un vomissement immćdiat, et Tenfant expire entre les bras de sa mirę.

Kile le ddpose alors dans son berceau et elle fait privenir le pire en toute hóte. Celui-ci accourt, et il trouve son garęon tout froid, tout roide, sans pouls ni mouvement. II le saisit entre ses bras ; et, le baignant dc ses larmes, il essaie vaine-ment de provoquer en Iui quelque signede vie. Au bout d une heure et demie, il le remet dans son berceau ; et se proster-nant aupris avec les sept ou huit personnes prćsentes, il dit du fond du coeur: « Je prie Dieu et Madame sainte Annę que je puisse voir mon enfant en vie. » Puis il promet, si Dieu !'exauce, de se rendre k pied k Sainte-Anne.

(1) L« miracle est relatć, non seulement dans les archives mnnus-crites (1,83), mais par le P. Hugucs. le P. Kernatoux et les Bollandistes.

II lit grand bruit, łut 1'objet d’une Information juridiquc, et il n ttt retenu.



Wyszukiwarka