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traire, lorsqu’il parle de la guerison de lepreux, il dit mundare, sauf dans 163, 20 ou il emploie curare. Mundare se trouve dans 163, 15 - 164, 2 -166, 3 - 166, 9 et 176, 5, alors que dans 177, 7 le meme verbe s’applique a la guerison d’un possedć. Mundare revient plusieurs fois dans ce sens dans la Vulgate et dans de nombreuses autres sources ecrites.

Dans 188, 6 ss., Antonin ćcrit: In quo loco quanticumque aegroti, maxime daemoniaci, perłingere potuerunt, omnes saloantur. Ici la recensio altera a la leęon sanantur. Dans 163, 2, le texte en est, suivant Ies manuscrits G, B, Br et M: et multae aegritudines ibi sanantur, alors que R a la leęon saloantur. Saharę, un des neologismes les plus connus, a ete formę par les chretiens de langue latine pour exprimer l’idec de ‘sauver spirituellement, donner la felicite eternelle’, ce qui, en grec, s’exprime par le neologisme seman-tique <rwfetv, tout comme le derivć Sahator a en commun avec awTijg 1’idee chretienne de ‘Sauveur, Redempteur’1. Le passage du sens de *sauver spirituellement’ a ‘guerir physiquement’, comme nous le voyons pour saloare dans les citations d’Antonin, est assez rare. Nous n’en trouvons qu’un exemple dans la Vulgate, Ac. 28, 8: Contigit autem patrem Publii febribus et dysenteńa vexatum iacere. Ad ąuem Paulus intraoit: et cum orasset et imposuisset ei manus, salvavit eum. Au IVe siecle, saint Hilaire ecrit, In Matth. 7,52, a propos de la guerison du domestique du centurion: tribuno credente et puero sahato... Au VIe siecle, on lit chez Cassiodore, Var. 1, 5, 33: nam et medendi peritus inoitum frequenter salvat aegrotum, et plus tard encore, chez Eug£ne de Tolede, Carm. 10, 9 ss.4: Hic tua nunc tunica, quod Christi fimbńa, praestat, tactu nam sabat hic tua nunc tunica.

Cette transposition du sens, du spirituel au physique, n’est en fait ni particulierement surprenante ni brusquee. Elle est d’autant moins re-marquable quand on se souvient que, dans les exemples que nous ve-nons de donner, sauf celui de Cassiodore, saloare s’applique non a une guerison queIconque, mais a une guerison miraculeuse, si bien que le mot gardę en quelque sorte son caractere prestigieux.

Le latin profane associait aussi salus et sahus, etymologiquement ap-parentes a saloare, a la santć physique. Ciceron pretend dans son De nat. deor. 3, 38, 91: nec ego multorum aegrorum salutem non ab Hippocrate potius, quam ab Aesculapio datam iudico, et Horace, dans Sat. 1, 1, 80 ss., s’en pre-nant a l’avare, dit: At si condoluit temptatum frigore corpus aut alius casus lec to te adflixity habes qui adsideat,fomenta par et, medicum roget, ut te suscitet ac

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1

Cf. Mohrmann, Les emprunts grees, p. 203 ss.; Id., Źtudes, I, p. 119 et 387 ss.; R. Braun, o.c., p. 492 ss.

2

1 PL 9, 956 A.

3

MGH a.a. 12, 1, 16, 24 s.

4

* MGH a.a. 14, 240.



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