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son attention k, s’occuper de’ et, d’autre part, de celui de ‘se consacrer a’, sens qu’on voit chez Suetone, Galba 5: Inter liberales artes attendit et iuń. Les deux sens de ‘s’occuper de’ et de ‘yćnerer’ ne se trouvent-ils pas reunis dans colere? Et ne voit-on pas, pour respicere et obseroare, le sens evoluer de ‘faire attention a’ a ‘respecter, yenerer’1? Dans le cas de ‘adorer’, la notion de ‘montrer du respect, obeir’ joue egalement un role. Attendere a ce sens dans la Vulgate, 2 Esd. 9: Reges nostri... non atten-derunt mandata tua et Si. 32, 28: Qui credit Deo attendit mandatis.

Ił nous reste pour terminer, deux mots qui meritent notre attention, chacun avec sa signification propre, et pourtant etroitement lies l’un a 1’autrc. Ce sont adorare, qu’on ne rencontre que chez Antonin, et osculari, qu’on voit chez Antonin et chez Egerie. Le latin profane les connait tous deux de longue datę; adorare surtout dans le sens de ‘yenerer, adorer’ et osculań dans celui de ‘embrasser’. Mais, chose remarquable, il arrive qu’entre les deux il y ait parfois echange de sens. II est difficile de dire si cette singularitć est due a 1’influence, meme partielle, du mot grec 7iQooKweivy qui reunit les deux sens de adorare et de osculań> ou s’il s’agit simplement d’un deveIoppement semantique independant du latin. IJęoaKwelr a deja ete 1’objet de plusieurs etudes2. Tout d’abord, le mot peut youloir dire ‘baiser par yeneration’ 1’effigie d’un dieu, le seuil ou le montant de la porte d’un tempie*. II peut se rćfórer aussi k la yćneration de la deesse de la Terre, notre Mere, yeneration qui se manifeste par le baisement du sol. Parce que cet embrassement s’accompagne souvent d’un flćchissement tres profond du corps, il s’y greffe souvent la signification de ‘s’incliner profondćment, se jeter face contrę terre’. Ensuite, de nombreuses sources de textes montrent que ce mot peut s’employer pour une maniere de yćnćration aux termes de laquelle le fidele se con-tente de s’incliner profondćment ou d’envoyer un baiser de la main a 1’objet de sa vćnćration, parce qu’il n’ose ou ne peut s’en approcher4.

1 Un parallćle intćressant est en alleraand ‘Andacht’ et en nćerlandais *acht slaan op’ et ‘achting betonen’.

* G. SiTTL, Die Gebarden der Griechen und Romer, Leipzig 1890, passim; H. Bolkestein, Theophrastos' Charakter der Deisidaimortia ais religionsgeschichtliche Urkunde, Giessen 1929, passim; J. Horst, Proskynein. Zm Anbetmg im Urchristentum nach ihrer religionsgeschicht-lichen Eigenart, Giitersloh 1932, passim; B. M. Marti, Proskynesis and adorare, dans: Language 12 (1936), p. 272 ss.; A. Delatte, Le baiser, Vagenouillement et leprostemement de Vadoration {nqoaKvvr]aię) chez les Grecs, Bruxelles 1951, p.423 ss.; H. W. Beyer, art. IlęoaKwśco,dans WzNTVI, p. 759ss.; L. Cerfaux-J.Tondriau,Lecultedessouuerains dans la cimlisation grłco-romaine, Paris-Tournai-New York-Rome 1957, p. 139 ss. s Voir aussi F. J. Dolger, Antike und Christentum, II, p. 156 ss.

4 Cf. F. J. Dolger, Sol salutis. Gebet und Gesang im christlichen Altertum, Munster i.W. 1925, p. 13 ss.

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