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IlgooKwely s’emploie aussi par rapport a 1’homme: il peut signifier les politesses faites a des personnes haut placćes, politesses qui consistent a se jeter par terre a leurs pieds et a baiser le sol; il peut s’employer aussi pour ‘envoyer un baiser de la main’ ou ‘embrasser’ en generał, acte souvent rendu aussi par (K<na)<pi\eZv.

Dans les Septante, nqookvv£Iv se prćsente plusieurs fois. Si nous com-parons avecla Vulgate, ou, acertains endroits, l’univoque7q>ocrKvi'£»' des Septante se traduit par plusieurs mots, nous voyons que ce verbe en-globe aussi bien la notion de ‘embrasser’ que celle de ‘se jeter par terre’. Ainsi, dans 1 R. 19, 18, 1’accent tombe sur ‘embrasser’, car le texte latin donnę: adoravit eum osculans manus, et dans Est. 3, 2 et 5, il tombe sur ‘s’agenouiller’, car nous y voyons la pćriphrase suivante: jłectere genua et adorare.

Plus haut nous avons vu que les significations des mots latins adorare et osculari sont souvent trćs proches. Parfois ils s’emploient ensemble, se suppleant mutuellement; parfois adorare ou osculari seul suffit k rendre la notion de ‘vćnerer en embrassant’.

Voyons d’abord adorare. Jusqu’au Ier siecle apr£s J. C. environ, on ne dćcouvre guere de traces indiquant un lien entre les idćes de ‘embrasser’ et de ‘vćnćrer\ Adorare signifiait alors ‘adorer’, sans plus, ou ‘prier’. On ne peut evidemment en conclure que le Romain de cette ćpoque ne connaissait pas le baiser ou le baiser envoye de la main comme acte de dćvotion. Nous savons par Ciceron, Verr. 2, 4, 43, 94, qu’& Agrigente, en effet, on vćnćrait une statuę d’Hercule en 1’embrassant: Ibi est ex aere simulacrum ipsius Herculis, quo non facile quidquam dixerim me yidisse pul-chrius... usque eo, iudices, ut rictum eius ac mentum paulo sit attritius, quod in precibus et gratulationibus non solum id yenerari, verum etiam osculari solent. Que, d’autre part, on honorait la divinitć en baisant le seuil de son sanctuaire, nous le savons par Tibulle, qui dans Eleg. 1, 2, 85 ss. dit: Non ego, si merui, dubitem procumbere templis et dare sacratis oscula liminibus. Comme yenerari et osculari chez Cicćron, procumbere et oscula dare sont ici expressement juxtaposes. On peut egalement venćrer 1’effigie des dieux par un baiser envoye de la main. C’est ce que nous voyons plus tard, au II® siecle, chez Minucius Felix, Oct. 2, 4, passage ob Caecilius en voyant l’image de Serapis ut yulgus superstitiosus solet manum ori admoyens osculum labiis impressit. S’agenouiller ou envoyer un baiser de la main est ćgalement un signe de dćfórence envers des personnes. Tacite, dans Ann. 16, 4, raconte que Neron, se produisant comme chanteur, salua respectueusement le public: Postremo flexus genu et coetum illum mam yeneratus... Et Apulee, Met. 4, 281, dćcrit la rćaction du public k la vue 1 Ed. R. Halm, Leipzig 1955, p. 97, 1 ss.

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