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4 GO SAINTK-ANNB DAURAY

adresse k Marie, cellequisort le plus friquemmentdes livres du pilerin k Lourdes, est le titre qu'clle s'est donnć a cllc-mime en cet endrqit: Je suit ihnmaculie Conceplion.

Et, tout aussi naturellement, parmi les grandeurs de saintc Annę. celle que le pilerin dc Keranna doit 4voquer avec le plus de vćnćration, — mais en y attachant une signification enrichte, — est le titre que sainte Annę elle-mime s’est don-nd: Je #11 ii /inne, mirę de Marie.

Un rayon s’est dćtache de Lourdes pour briller sur Keranna, et le mettre dans une plus belle lumiire.

Du reste les faits de Lourdes et ceux de Keranna per-^ mettent d’dtablir entre les deux p&lerinages un parallćlisme tres suggestif (1).

1. — La sainte Vierge ne vient ddclarer k Lourdes qu’elle est Ylmmaculie Conceplion qu’apris que le Souvcrain Fontife lui a officicllcmcnt reconnu ce privilige. Et les historicns nont pas cru ćtre tćmćrairescn regardant la dćclaration de la Vierge comme une rćponse et une confirmation k 1'acte pon-tifical.

La coincidence que l'on relive i Sainte-Annę d’Auray n est pas moins remarquable. En 1623, le papę classait la fite de « sainte Annę. mirę de Marie » au rang des fdtes garddes, appe-lant ainsi le peuple chretien lui-mime 4 participcr aux hon-neurs liturgiques qu on rendait k la sainte. Or c est prdcisć-mcnt en cettc mime annde 1623 que sainte Annę inauguraiti Keranna la sćric des manifestations ou elle devair se designer elle-móme par le titre que venait de lui dicerner le chef de 1‘Eglise.

.2. — La mirę et la Gile choisissent l’une et 1'autre les in-termediaires les plus humbles, ici un simple labourcur, li une petitc filie ignorante, afin de laisser toute sa place i la puis-sance de Dieu.

3- — Elles se montrent toutes les deux, dans les appari-tions, au sein d'une lumiire ćclatanto et v£tues de blancheur immaculće.

4. — Avant de se faire connattrc et de dćclarer leur dcsscin,

(1) La prcmitre Idće dc ce rapprocheaicnt est dc M» dc S<gur. qui a racontd succcssivemcnt les mereeilles de Lourdes et les merotilles de S*in1e*Ai\ne d'Aurgy.

ellcs prdparent longucment, par des manifestations progres-sives, ceux qui doivent porter leur message, les faęonnantpeu k peu, les familiarisant avec le surnaturel et les habituant au róle difficile qu’ils auront k remplir : faire accepter un ordre venu du ciel.

5.    — En Brctagne ainsi qu'au pied des Pyrdndes, la cha-pelle du Pdlerinage n’est pas — comme ii la Salette par cxemple ou k Pontmain — le simple memoriał d’une manifes-tation surnaturelle ; elle est quelque chose de plus.

Sainte Annę parle ainsi k Nicolazic: « Dites & votre recteur de me bśtir ici une cbapelle; Dieu veai gue j'y sou honorie. »

— « Allez trouver vos prdtres et dites-leur de me bśtir une chapellc : je disire y voir du monde. » Ainsi parła k Bernadettę la trds sainte Vierge,

En des termes presque identiques la mirę et la filie ont exprimd la volontd du ciel et crdd les deux ddvotions.

Quel que soit donc l’avenir de l’une ou de l'autre, la volontd divine est, h n’en pas douter, que les foules vienncnt toujours honorer la Vierge immacillde k Lourdes, et la mdre de 1'Imma-culde Conception k Sainte-Anne d*Auray.

6.    — Ne pourrait-on pas signaler un autre trait dc res-scmblancc plus capablc d’impressionner l imagination popu-laire ?... C est que dans les deux endroits. — par un privildge qui n’a pas dtd accordd, du moins dans la mćme mesure, 6 d autres Pelerinagcs trds celdbres, — des miracles sdvdre-ment contrdlds ont dtd tełlement nombreux que le rdcit en a rempli des volumes entiers, le ciel intervenant ainsi pendant de longues pdriodes pour authentiqvier la mission des dcux voyants, comme il le fait par intermittences pour provoquer la glorification de ses saints, et de mdme qu’il le fit, au ddbut de 1’Eglise, en favcur de ceux qu’il envoyait prdcher la bonne nouvelle: Domino sermonem confirmante seyuenlibus signis.

III. — Nicolazic bt Bernadettę.

Dans les deux Pdlerinages, ce qui dtonne tout d’abord, quand on les dtudie du point de vue purement humain, c'est la disproportion qui existe entre la faiblesse des personnages qui sont au point de ddpart et la grandeur du mouvement qu'ils ont crdd.



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