vit, et chez Alpertus Mettensis, Episc. Mett. I1: apud sancłum Petrum in paradyso... sepelitur. Au XIIe sićcle nous le voyons employe pour Patrium d’une eglise en Allemagne, dans la Chroń. Laureshamense, ann. 9482: para-disum toturn plumbo operuit, pulpita antę portas eiusdem paradisi fabricaoit, et pour celui de Peglise du Mont-Cassin, Chroń. Casinense 3, 263: Fecit et atńum antę ecclesiam, quod nos Romana consuetudine paradysum oocamus. Corame on le voit dans certains des textes cites, cet emploi de paradisus, contrairement a ce que laisse supposer la dernierc citation, ne se limi-tait pas a Romę et a ses environs, chose confirmee par sa survivance en franęais dans le mot ‘parvis’4.
Chez le prophćte Isaie, 56, 7, nous lisons ces paroles de Jahveh: Quia domus mea domus orationis oocabitur cunctis populis. Et, lorsqu’a Jćrusalem, le Christ chasse les marchands du tempie, il se rćfere aux memes mots (Mt. 21, 13). ‘Maison de pri&re, tempie’, qui se dit du tempie Juif, peut aussi etre un nom plein de sens pour un chrćtien pour designer Peglise. Ce nom possede en outre le caract£re sacre d’une expression biblique. II est d’autant plus remarquable que ni leo?/coę JiQoo£vxfję ou 7iQocrevKTijQiov grecs, ni le domus orationis ou oratońum latins n’aient pu s’imposer comme termes vraiment techniques pour Eglise’ en gćnćral5. Quellc pcut en etre la raison? Pour domus orationis et oratońum, la rapidite avec laquelle les mots ecclesia et basilica se sont imposes a la faveur publi-que a certainement joue un role.
Pour en revenir a oratońum, il faut remarquer que si le mot n’a pu s’imposer comme expression durable pour ‘eglise6 sans plus, son deve-loppement s’est effectue dans une autre signification. En effet, a la longue, il est devenu un terme assez courant pour designer un sanctuaire de dimensions en genćral assez rćduites, qui n’ćtait pas destine k la pri^re et a la cćlćbration des ceremonies liturgiques pour toute la com-munaute des fid^les, mais qui servait de chapelle comm6morative, chapelle de couvent ou chapelle privee, r^servee a un cercie restreint de fideles5.
Alors que, chez Egerie, oratońum fait compl^tement defaut, nous le trouvons 6 fois chez Antonin. II s’agit probablement de petites ćglises commemoratives ou de chapelles, contrairement a d’autres endroits
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MGH script. 4, 699, 5 ss.
8 MGH script. 21, 390, 34.
* MGH script. 7, 718, 3 s.
* Cf. Gamillscheg, Et. Wórterb., p. 673; FEW VII, p. 614 ss.
* Cf. H. Straub, art. Oratońum, dans: LThK VII, c. 1192 ss.
6 Cf. Janssen, De oudste bemmingen, p. 111 ss.; Mohrmann, Les dłnominations, p. 156.