qu’en fait figerie: vidi locum modice quasi altiorem tantum hispatii habentem quantum memońae solent habere1.
Dans une comparaison, figćrie parle incidemment d’un tumulus, dans le 13, 3 (56) notamment: In eo ergo vico... est monticulus non satis gran-dis, sedfactus sicut solent esse tumbae, sedgrandes. Le mot tumba, empruntć au grec, fit son apparition dans les textes chretiens a partir de l’epoque de saint Jeróme. II est souvent employć comme synonyme de sepulcrum. Prudence, Perist. 11, 7 ss.2: Pluńma litterulis signata sepulcra loquuntur martyris aut nomen, aut epigramma aliquod. Sunt et muta tamen tacitas claudentia tumbas marmora, quae solum significant numerum, Grćgoire le Grand, Horn. Ev. 27, 93: Ad martyńs tumbom consistimus. Antonin de son cóte, emploie le tumulus traditionnel, 179, 12 ss.: Ibi enim iacet Golias in media via... Con-geries petrarum, mons excelsus... quia consecratio est, quanticumque vel quotiens-cumque transieńt, ternas lapides portantes et super ipsum tumulum iactantes.
A la plupart des endroits od figerie parle de tombeaux, elle emploie soit martyrium, soit memońa, deux termes que, dans un tel ordre d’idćes, nous ne rencontrons jamais chez Antonin.
Martyrium est un des mots nombreux que, tr6s tót dćja, les chrćtiens emprunt^rent au grec. En latin, il s’employait presque exclusivement dans le sens de ‘martyre5. Pour mieux comprendre 1’emploi de ce mot chez figćrie, nous nous arreterons un moment & cette signification4.
Le grec profane connaissait les mots (iaqxvqla et fiaQXvQiov. Le premier etait un terme juridique signifiant Tacte de temoigner* ou ‘le temoi-gnage rendu5, et soulignait donc surtout 1’aspect subjectif du tćmoignage. Le deuxi6me mot, au contraire, s’employait surtout pour une ‘preuve5 concr£te, un ‘document5 tangible, et ne faisait pas specialement partie de la terminologie juridique5. Le sens chretien de ‘temoignage de la foi consacre par lamort’, c’est-a-dire le ‘martyre5, nedćrive pas dtfi,aQXvqiov, 1 Voir aussi: G. Wolterstorff, %u Peregrinatio Aetheriae 12, 2, dans: Berliner Philo-logische Wochenschrift 38 (1918), p. 1241; Ziegler, o.c., p. 173 ss.; Pźtrź, £thbie, p. 44 ss. et p. 140, notę 1; J. Jeremias, Heiligengraber in Jesu Umwelt. Eine Untersuchung zur Yolksreligion der Zeit Jesu, Góttingen 1958, p. 102. Jeremias appelle la suppression de non, par Geyer, un ‘grober Missgriff’. Mais la supposition de Jeremias, suivant la-ąuelle le relief du sol dont parle Ćgćrie serait 1’endroit oii Molse aurait 6t6 ‘dćposć* par les anges, nous parait tout aussi erronće.
» PL 60, 533.
3 PL 76, 1210 B.
4 Pour des commentaires dćtaillćs et la bibliographie consulter les ^tudes r^centes: H. A. M. Hoppenbrouwers, Recherches sur la terminologie du martyre de Tertullien a Laetance, Noviomagi 1961, passim; N. Brox, Zeuge md Mdrtyrer. Untersuchmgen zur fruhchristlichen źleugniss- Terminologie, Munchen 1961, passim.
* Gf. H. Strathmann, art. Mdęzvę etc., dans: WzNT IV, p. 480.
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