les denominations qu’elle a entendues en Orient, Antonin s’en tient beaucoup plus a sa propre langue.
A propos de sa visitc a la ville de Clisma, Antonin relate dans 188, 13 ss.: Infra civitatem ipsam Clisma intus in basilica oidimus locellos ligneos sanctoTumpatrum heremitarum ultra decem et octo. Selon toute vraisemblance, il entend par ces locelli lignei des sarcophages en bois.
Pour 1’emplacement ou la cavite ou se trouvent les corps apres l’en-terrement, on emploie dans les inscriptions, et plus specialement les inscriptions chretiennes a Romę, le terme, assez generał en soi, de locits1. On s’attendrait a trouver le meme sens aux mots loculus et locellus, qui en derivent. Mais, suivant les sources qui nous sont parvenues, ce n’est gu£re le cas.
Dans la terminologie funeraire, seul loculus se presente quelquefois, non pas dans le sens gćneral de ‘tombe’, mais dans le sens plus restreint de ‘sarcophage’. Un de ces rares exemples se trouve chez Pline, Nat. 7, 16, 75: Manium Maximum et M. Tullium equites Romanos binum cubitorum fuisse auctor est M. Varro, et ipsi oidimus in loculis adseroatos. On voit parfois aussi capulus, sarcophagus et solium dans le meme sens. Pour ‘tombeau’, sans plus, on employait souvent des noms plus eloquents, commc sepul-crum et monumentum.
Quant aux textes chretiens, nous ne connaissons pas d’exemples da-tant des premiers si£cles ou loculus et locellus signifient simplement ‘tombeau’ ou ‘cavite sćpulcrale’. Les chretiens prefćraient, a n’en pas douter, des termes moins vagues et moins generaux. A cet effet, ils disposaient non seulement des termes profanes comme sepulerum et monumentum, mais aussi de memońa qui leur appartenait en propre. Dans la Vulgate, nous voyons cependant le mot loculus dans le sens de ‘cer-ceuil’, non pas, comme dans l’exemple de Pline, comme sćpulture per-manente, mais pour servir de moyen de transport. Dans Gn. 50, 23 ss., nous lisons, en effet, que Joseph chargea ses fr£res d’emporter ses osse-mentsen Terre Promise si jamais, apr£s sa mort, ils quittaient 1’Egypte. Joseph mort, ses freres embaument donc son corps et le deposent dans un ccrcueil, de faęon a pouvoir 1’emporter plus tard: Et conditus aroma-tibus, repositus est in loculo in Aegypto. Dans l’Lvangile de saint Luc, 7, 11 ss., on voit ce meme terme pour parler du transport d’un mort: lorsque le Christ ressuscite le fils de la veuve, il touche la civiere: Et accessit et tetigit loculum. Plus tard, on rencontre aussi le mot locellus dans le sens dc ‘cercueil’, non pas comme sepulture permanente, mais comme moyen de transport, ainsi que nous l’avons vu dans l’exemple de 1’Ancien
1 Cf. Kaufmann, Handbuch der altchristlichen Epigraphik, Freiburg i. Br. 1917, p. 127 ss.; H. Leclercq., art. Loculus, loeus, dans: DACL IX, c. 1935 ss.
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