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Au cours du IXe siecle, on voit le mot monasteńum devenir la denomina-tion de Pćglise1. Ce developpement n’est nullement surprenant. Com-me un monast£re se rattachait toujours a une eglise, le nom monasteńum a facilement pu passer du monast£re k Peglise qui en faisait partie. II se pourrait d’ailleurs que ce deveIoppement de monasteńum ait ete facilite par cella, si etroitement lie a monasteńum, et qui, outre ‘cellule’ et ‘cou-vent’, pouvait signifier ‘chapelle’. Nous signalons a ce propos un texte du XIe siecle ou monasteńa presente nettement le sens de ‘chapelles’, dans le Liber Pontif. Eccles. Rauenn. 2 (Vita sancti Maximiani 2) d’Agnel-lusa: Ad latera vero ipsius basilicae monasteńa parna subiunxit, quae omnia novis tessellis auratis simulque promiscuis aliis calci infixis mirabiliter apparent.

Nous ne voulons pas terminer ce chapitre sans dire en quelques mots ce que le texte d’Ćgerie et d’Antonin nous apprcnd.

Pour les denominations d’eglise, on constate une difference mar-quee entre les deux auteurs. Egerie, en effet, emploie surtout le mot ecclesia, meme pour Peglise de Jerusalem que Constantin fit construire et a laquelle, comme a d’autres eglises qu’il fit construire, on donnę de preference le nom de basilica, II semble bien que le terme basilica lui soit peu familicr. Cela explique sans doute pourquoi, sur les trois fois que nous voyons le mot chez elle, il a deux fois les sens inattendus de *inte-rieur’ et de ‘galerie a colonnes’. Bien qu’Antonin emploie plus souvent basilica ąu’ecclesia, les deux mots ont pour lui le meme sens. Une fois aussi Ćgerie emploie a bon escient Pexpression domus Dei. Chez Antonin nous trouvons plusieurs fois oratońum qui, conformement au deve-loppement ulterieur du mot, indique une petite eglise ou une chapelle. figerie n’emploie pas ce mot, mais les expressions ecclesia non grandis et ecclesia pisinna.

Les vocables qu’figerie et Antonin emploient pour designer les ‘mo-numents funeraires’ sont egalement tres differents. Alors qu’figerie emploie presque toujours des termes chretiens, les mots qu’Antonin choisit ont, au contraire, un caractere plutót profane. Comme termes non chrćtiens nous voyons chez Lg^rie sepulchrum et tumba, chacun une fois. Ailleurs, elle parle toujours de martyrium et de memoria. Elle emploie martyńum dans certaines significations concretes que le mot n’avait pas en latin, mais que le piaQTVQiov grec possedait. C’est d’abord le sens de ‘temoignage tangible, monument commemoratif’, que nous retrouvons chez elle dans Martyńum comme appcllation de la basilique commemo-

1 Cf. Van den Bosch, o.c., p. 123 ss.

* PL 106, 606 G.

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