en italien. En outre, dans ce cas uniąue, ire signifie tr£s probablement, non pas ‘aller’, mais ‘avoir 1’intention, vouloir’. En voici le texte, 172,4: In latere est altarium Abrahae, ubi ibat Isaac offerre. Ire avec le supin, qui indiąue qu’il s’agit d’une action futurę, se voit de plus en plus remplace, dans le langage courant et le latin tardif, par ire et 1’infinitif1. II se peut aussi que le sens en soit: ‘ou il se rendit pour sacrifier Isaac’, comme, dans 169, 13, nous lisons: arbor ubi ascendit ^achaeus videre Dominum. Gildemeister traduit egalement: ‘wohin er ging den Isaac zu opfern’.
Pour en revenir a Egerie, nous ne trouvons nulle part, chez elle, la formę monosyllabique de ire, fait que Lofstedt a deja signale dans son commentaire2. Bień que ire ait de plus en plus cede le pas a des verbes comme vadere et ambulare, surtout en latin vulgaire de l’epoque tardiye3, chez Egerie, ce n’est pas encore vraiment le cas, car, a cóte des nom-breuses formes de ire, nous ne trouvons que 16 fois vadere et 12 fois ambulare. Pour vadere elle emploie les formes suivantes: vade (1 fois), vadet (3 fois), vadent (11 fois), vadunt (1 fois); pour ambulare: ambulare (3 fois), ambulasse (1 fois), ambulari (1 fois), ambulans (1 fois), ambulantes (1 fois), ambuletur (1 fois), ambulant (2 fois), ambulauerunt (1 fois) et ambu-laveramus (1 fois). A cóte de ces formes de vadere nous ne trouvons nulle part les formes correspondantes de ire, alors que sur 12 vadent (-unł) nous ne voyons que 2 ambulant. II est remarquable que, la oh Egerie se sert de tadere, on se serve egalement en franęais, en italien, en espagnol et en portugais, dans les formes personnelles, des formes derivees de ce verbe. A cet egard, nous voyons donc, chez Egerie, un reflet incontes-table de la langue parlee4. I/allegation d’Ernout6 disant: ‘Autrement les auteurs usent indifferemment de vado ou de ambulo, et seules leurs preferences personnelles semblent dicter leur choix’, ne nous parait certainement pas exacte pour Egerie. Dans les Iangues romanes nous retrouvons une partie des formes de ire employees par Egerie, mais presque exclusivement en espagnol et en portugais. Bień que nous
1 Gf. Bellanger, o.c., p. 125, notę 3; Hofmann - Szantyr, o.c., p. 344 ss. a E. Lofstedt, Komm., p. 287. Nous voyons la meme chose dans la Vulgate: cf. J. Wackernagel, Kleine Schrifien, Gottingen 1953, p. 182 ss.
s Gf. K. Vossler - H. Schmeck, Einfuhrung ins Vulgarlatein, Munchen 1954, p. 132; E. Wolfflin, Ueber die Latimtat der Peregrinatio ad loca sancta, dans: ALL 4 (1887), p. 259 ss.: voir p. 261; A. Ernout, Aspecls du wcabulaire latin, Paris 1954, p. 156 ss.; J. B. Hofmann, Beitrage zur Kenntnis des Yulgarlateins, dans: IF 43 (1926), p. 80 ss.: voir p. 96 SS.
4 Cf. W. Meyer - Lubke, Grammatik der romanischen Sprachen, II, Leipzig 1894, p. 262; Meister, o.c.y p. 375; G. Rohlfs, Die lexikalische Differenzierung der romanischen Spracheny Munchen 1954, p. 28 ss.
6 Ernout, Aspecls, p. 157.
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