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Comme nous l’avons dejk fait remarąuer, dans le recit d’Antonin le verbe vadere ne se prćsente qu’a de rares endroits. 172, 7 est le seul ou il ait une personne comme sujet: et vadis in Siloa fonte. Ailleurs, dans deux autres passages, le sujet est une chose, 179, 10: via, quae vadit ad Sina et 181, 2: caput eremi, qui vadit ad Sina. D’autres verbes aussi ont, chez lui, cette signification de ‘conduire vers’: ducere, discurrere et de-scendere entre autres. En latin tardifon voit d’autres exemples ou un sujet immobile, comme viay se combine avec un verbe de mouvement. Pline, dans Nat. 6, 142, ćcrit: Arabia... a monte Amano e regione Ciliciae Com-magenesque descendit. Tite-Live connaissait d’ailleurs dćja des construc-tions comme via fert et via ducit. Les expressions plastiąues de ce genre ćtaient, a n’en pas douter, apprćcićes en poćsie et dans le langage parlć. Lófstedt1 donnę d’autres exemples de la construction via vadit datant du Xe et du XIIe siecle2.

Bień que chez figerie, comme chez Antonin d’ailleurs, le verbe venire ait, en generał, la signification de ‘venir’ ou ‘arriver’, il y a cependant certains passages ou il faut plutót comprendre ‘aller, passerh Ainsi, dans 5, 1 (43): singula, quemadmodum nenimus per ipsam totam vallem, sem-per nobis sancti illi loca demonstrabant. Dans la description des ceremonies liturgiques a Jerusalem, ce verbe remplace plusieurs fois ire; aussi le trouvons-nous generalement au passif impersonnel. En outre, il s’ac-compagne souvent, tout comme ire, du determinatif cum ymnis, alors

Gebiełe des Spatlateins und des fruhen Mittellateins, Uppsala 1943, p. 159 ss.; Ernout -Thomas, o.e., p. 214; E. Lófstedt, Komm., p. 140 ss. et Syntactica, II, p. 396; Wis-trand, Ueber das Pass., p. 53 ss.; C. H. Grandgent, An Introduction to Vulgar Latin, Boston 1908, p. 114; F. Sommer, Vergleichende Syntax der Schulsprachen, Stuttgart 1959*, p. 51 ss.; Hofmann - Szantyr, o.c., p. 293 ss. Dans 183, 1 ss. chez Antonin: Ambulan-tibus nobis per heremum dies V vel VI cameli nobis aquam portantes, sextarium manę et sexłarium seroper homines accipiebamus, Bellanger, o.c., p. 93, lit: Ambulaoimus nobis etc., et y voit un emploi plćonastiąue du verbe rćflćchi. Dans son ćdition, Geyer, k juste titre, n’adop-te pas cette leęon, qu’on ne trouve que dans le ms. G. Combien de fois ne voyons-nous pas Antonin coramencer ainsi une phrase, par exemple 170, 3: Ascendentibus nobis..., 177, 9: Exeuntibus nobis... et 177, 14: Reoertenłibus nobis...

1 E. Lófstedt, Late Latin, Oslo-London-Wiesbaden-Paris-Cambridge (Mass.) 1959, p. 57, notę 1.

a Pour cette manićre piastique de personnifier, consulter Bellanger, o.c., p. 67 ss.; Bastiaensen, o.c., p. 164 ss.; Wistrand, Ueber das Pass., p. 54 ss.; J. Marouzeau, Quelques aspects de la formation du latin littSraire, Paris 1949, p. 114 ss. Wistrand voit dans la tendance a la personnification la raison principale de 1’emploi de plus en plus fr6quent des constructions r^flćchies ^ valeur personnifiante, qui ont une chose comme sujet (par exemple, figćrie dans 27, 3 (78): facit se hora quinta) et du fait aussi que cette construction finit par avoir un sens purement passif, meme la ou le sujet est une chose, comme en franęais ‘le livre se lit’.

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