tćmoignent de cette maniere de voir. Dans Vulg., Gn. 13, 1: ascendit ergo Abram de Aegypto, Ex. 13, 18: armati ascenderunł filii Israel de ten a Aegypti, Esd. 2, 1: Hi sunt autem prouinciaefilii, qui ascenderunt de captivitatę, quam transtuleral Nabuchodonosor rex Babylonis in Babylonem, Mt. 20, 18: Ecce ascendimus Ierosolymam1.
La montće vers Jćrusalem peut meme devenir une expression k ce point naturelle que, pour signifier un voyage a Jćrusalem, il arrive qu’on se contente du scul verbe: AcA8, 22: Et descendens Caesaream ascendit et salutauit ecclesiam et descendit Antiochiam, Jn. 7, 8: vos ascendite ad diemfestum hunc. Nous voyons par exemple le mot descendere dans Gn. 12, 10: Descendit Abram in Aegyptum, Lc. 10, 30: Homo quidam descendebat ab Jerusalem. La situation geographique a sans doute ete a 1’origine de ces particula-rites: la Palestine, en effet, et, en particulier, la Judee est plus ćlevće que les regions environnantes et Jerusalem elle-meme est batie sur une colline.
Alors que, pour ascendere et descendere, nous pouvons donc dire que des situations locales justificnt souvent leur emploi et qu’en ce qui concerne la Bibie, d’autres raisons viennent s’y ajouter, on trouve cependant des exemples ou les deux notions contraires s’emploient dans des situations analogues, sans qu’il y ait une difference marquće entre elles et ou, par consćquent, la signification des prefixes s’est affaiblie.
Mais pour en revenir a notre point de dćpart, nous lisons donc chez Lgćrie 23, 3 (69): aput Jerusalem... ubi illa gratia orationis ascenderat. Ltant donnę que la langue d’£gerie a subi assez fortement 1’influence de la Bibie2, il est d’autant plus remarquable qu’elle n’emploie qu’ici cette expression, typiquement biblique. Ailleurs, elle parle de se colligere (in) Ierusolima: 25, 12 (77) et 49, 1 (100), se tendere in Ierusolima: 49,1 (100), regredi in Ierusolimam: 9, 7 (50), 12, 11 (55) et 16, 7 (60), proficisci Ieruso-lima: 10, 3 (51), ire Ierusolimam: 22, 1 (69), reierti in Ierusolima: 42, (93) et dans 29, 4 (82) de ire de Ierusolima. Le gratia orationis, qui souligne 1’intention pieuse du voyage3, lui a sans doute inspire le ascendere bibli-que dans 23, 3 (69). Chez Lc. 18, 10, nous lisons ćgalement: Duo homines ascenderunt in templum ut orarent et dans Ac. 24, 11: quia non plus sunt miki dies quam duodecim, ex quo ascendi adorare in Jerusalem4. Dans l’exemple
1 Gf. FI. Josephus, Ant. 12, 7, 6 et Bell. lud. 2, 3, 1.
* Cf. ZrEGLER, o.c., p. 162 ss.; H. W. Klein, Zur Latinitdt des Itinerarium Egeriae (frUher Peregrinatio Aetheńae - sic -). Stand der Forschung md neue Erkenntnismoglichkeilm, dans: Romanica. Festschrift fur Gerhard Rohlfs, Halle (Saale) 1958, p. 243 ss.: voir p. 253 ss.: Meister, o.c., p. 337 ss.
3 Cf. J. Horst, Proskynein. ZUT Anbetung im Urehristentum nach ihrer religionsgeschichtlichen Eigenart, Giitersloh 1932, p. 245.
4 Ćgalement Ac. 8, 27 et Jn. 12, 10.
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