le fait Petre1: ‘Pour nous, etant donc arriv6s dans cette plaine, nous nous sommes avances jusqu’a cet endroit’, donc ‘s’avancer\ Nous con-staterons un phenomene analogue pour d’autres dćrives de mots com-poses.
D’apres Van Oorde, se tendere, dans les 5 cas oó il se presente, veut simplement dire ire, accedere. Nous croyons cependant que dans 6, 2 (46): signa sibi locis et locis ponent, ad quae signa se tendent et sic ambulant per diem, il faut plutót comprendre ‘s’orienter\ Petrć2 traduit: ‘d’apreslesquelsils se dirigent’.
Dans le texte d’Antonin nous trouvons encore les verbes suivants. Ingredi, qui, en genćral, signifie chez lui ‘entrer’, tend plutót a signifier ‘voyager, marcher5 dans les passages suivants: 183, 12 s.: Populus autem, qui per ipsum maiorem heremum ingrediebatur, numerus duodecim milia sexcenti et 185,16 s.: quia non subsisteretper heremo reverti, per quo ingressi sumus. Le mot a d’ailleurs dćja cette signification a l’ćpoque classique, chez Tite-Live entre autres, dans 21, 36: per nudam infra glaciem ... ingrediebantur.
Dans 186, 2 ss., parlant des habitants d’une ville d’Arabie dont les hommes armes patrouillaient a cheval dans le desert pour proteger les moines et les ermites contrę Pattaque des Sarasins, Antonin use du mot discurrere: habentes singulas equas ... discurrentes cum ipsis per heremum pro custodia monasteriorum et heremitarum. Nous retrouvons cette nieme signification de discurrere chez Tite-Live, 25, 9, 2: equitibus praecepit ut discur-rerent circa vias perlustrarentque omnia oculis.
Dans les deux exemples suivants, le sujet du verbe de mouvement est encore un objet inanimć. Au sujet d’un sanctuaire, Antonin dit, dans 179, 2: per medio discurrit cancelłus. Dans le langage parlć, le prefixe dis- est tres en faveur, k ce point meme qu’il n’a souvent qu’une fonction de renforcement3. De meme que le prefixe grec óia, il peut indiquer un passage ‘a travers’4, comme c’est le cas dans l’exemple que nous venons de donner. Dans 175, 5 s., Antonin dit: antę ruinas templi Salomo-nis sub platea, quae discurrit ad Siloam fontem secus porticum Salomonis. fitant donnć que la source de Siloć se trouve dans le bas de la ville -dans 175,21, Antonin ćcrit: descendentibus ad Siloa per gradus multos - on s’attendrait plutót k trouver decurrit que discurrit, leęon que nous trouvons
1 Pśtrź, Źthórie, p. 135. a Ibid., p. 119.
3 Cf. Grandgent, o.c., p. 14; B. Lófstedt, Studien iiber die Sprache der langobardischen Gesetze, Stockholm-Góteborg-Uppsala 1961, p. 296; F. Stolz, Dos Prdfix dis-, dans: ALL 13 (1904), p. 99 ss.: voir p. 115.
4 Cf. Stolz, o.c., p. 103; S^nćąue, Nat. Quaest. 4, 2, 8: (Nilus) ... per łotam discurrit Aegyptum.
20