Antonin emploie 2 fois le verbe transire transitivement, par ex.: 164, 6: transeuntes multas ciuitates, et 4 fois absolument: 179, 16; 182, 12; 183, 7 et 187, 6. Dans les trois derniers cas, il a la formę d’un participe que nous pouvons traduire par ‘voyageur, passant, etranger’, 187, 6 par exemple: duo xenodochia propter transeuntes. Une fois il emploie trans-cendere, et ce, dans 187, 11 ss.: et transcendentes in locum, ubi intraoerunt in marę, ibi est oratońum Moysi.
MONTER - FAIRE UNE ASCENSION
Chaąue fois qu’il est question d’une montee, Antonin emploie le verbe ascendere. figerie aussi connait le mot, mais elle emploie souvent aussi subire. C’est a tort qu’Anglade voit dans subire un hispanisme. Le mot a cette signification d£s Pćpoąue classique et il a souvent le meme sens dans la Vulgatex. Tite-Live, 7, 12, 3, dit par exemple: consules utńmęue aciem subeuntium iam muros aggrediuntur; Horace, Sat. 1, 5, 25: atque subimus impositum saxis late candentibus Anxur, et dans la Vulgate, Jn. 6, 3, nous pouvons lirę: Subiit ergo in montem Jesus. Voici dans le passage 3, 4 (39) une chose intćressante: Cum ergo iubente Deo persubissemus in ipsa summitate etpenenissemus adhostium ipsius ecclesiae... Au sujet du derive de composć persubire, qu’on ne trouve pas auparavant, Lófstedt1 2 dit: ‘Eine Bildung wie persubire ist fiir das spatere Volkslatein sehr charakteristisch’. Pour quelle raison Egerie a-t-elle ćte amenće a renforcer le verbe dans ce seul cas, alois que 11 fois subire lui suffit? Le verbe pewenire, qui suit immediatement, a-t-il influence 1’emploi du mot? On pourrait le croire; mais il nous semble pourtant plus pr£s de la vćritć de dire que, dans ce derive de compose, le prefixe per- a effectivement une fonction propre. Au dćbut du chap. 3, en effet, figerie raconte qu’elle n’a pas gravi le mont Sina! en une seule fois, mais qu’en route elle a passe la nuit dans un cloitre: Nos ergo sabbato sera ingressi sumus montem et perve-nientes ad monasteńa quaedam susceperunt nos ibi... monachi ... Ibi ergo man-simus in ea nocte et inde matuńus die dominica ... coepimus ascendere montes singulos. Apres avoir finalement atteint le sommet, elle dit: hora ergo ęuarta peroenimus in summitatem, et tout de suitę apres: Cum ergo ... persubissemus in ipsa summitate... Dans persubire, per- indique un aspect aoriste, il souligne l’aboutissement de 1’ascension et donnę h persubire un sens approchant de ‘arriver en haut’. Aussi Lófstedt dit-il & 1’endroit que nous venons de citer: ‘Eigentlich soli natiirlich jedes der Prafixe seinen eigenen Sinn behalten (so z.B. oben)’, ‘oben’ c’est-<i-dire persubire.
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Cf. E. Lófstedt, Late Latin, p. 46; Meister, o.c., p. 391.
* E. Lófstedt, Komm., p. 92.